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93,3% des eaux de baignade corses conformes aux exigences européennes


Marilyne SANTI le Jeudi 7 Juillet 2016 à 23:56

L’ARS de Corse a dévoilé jeudi le classement des eaux de baignade pour l’année 2015 (d’actualité jusqu’à octobre 2016). Il reflète des baignades de très bonne qualité en Corse puisque 97.3% des baignades respectent les exigences européennes de qualité. La Corse compte 224 zones de baignades régulièrement surveillées, dont 170 en mer et 54 en rivière. Cela représente 1% des baignades surveillées en Europe (21 582 au total), et 6.7% des baignades surveillées en France (3 355 au total).



93,3% des eaux de baignade corses conformes aux exigences européennes
Les zones de baignade connaissent en été une forte affluence et donc des sources potentielles de pollution (des baigneurs ou des bateaux). Elles peuvent être aussi l’exutoire de rejets domestiques ou industriels, accidentels ou continus. Le contrôle de la qualité, mis en œuvre sous l’autorité de l’ARS pour le compte des collectivités porte sur l’ensemble des zones de baignades d’eau de mer et d’eau douce, régulièrement fréquentées, aménagées ou non et qui n’ont pas fait l’objet d’une interdiction permanente portée à la connaissance du public.

 Une surveillance accrue et régulière
La surveillance de la qualité des eaux de baignades en Corse se déroule du 15 juin au 15 septembre pour les eaux de mer et du 15 juin au 31 août pour les eaux douces. Des contrôles réguliers (entre 2 et 4 par mois) permettent de noter l’entretien général du site (aménagement du site, fréquentation, présence de déchets dans l’eau ou sur les abords, présence de matières suspectes…), mesurer les paramètres environnementaux (températures de l’eau et de l’air).
L’objectif fixé par la directive européenne de 2006 est de tendre vers une qualité au moins équivalente à « suffisante » à l’issue de la saison 2015. Les baignades ne respectant pas cette exigence et pour lesquelles aucune mesure de reconquête de la qualité n’a été engagée feront l’objet d’une interdiction pendant toute la durée de la saison suivante.

Résultats 2015 
On observe que les baignades en eau douce sont plus vulnérables que les baignades en mer puisque 7.5% d’entre elles sont de qualité insuffisante (contre 0% pour les baignades en mer). Cette vulnérabilité s’amplifie à mesure que l’on descend la rivière.
A noter que la baignade reste interdite de façon permanente (compte tenu de la qualité dégradée) sur un tronçon du Taravo de Zigliara à Ciamanacce, à Bastelica sur le Ponte Vecchio, à Piedigriggio, baignade de Grigione (sur le Golo), et à Ponte Novu à Castello di Rostino (Golo).


Fermetures ponctuelles
Durant la saison estivale 2015, 18 baignades ont fait l’objet de fermetures ponctuelles.
Il s'agit de 4 baignades en eau douce au Petit Niagara à Arbellara (2A), à Spina Cavallu à Sartène (2A), à la Base nautique d’Aleria sur le Tavignano (2B) et à la Forêt de Bonifato à Calenzana sur le Figarella (2B)
14 baignades en mer  ont été concernées par ces fermetures : Saint-François (à 2 reprises), Pasci Pecura, Barbicaggia, Trottel, Résidence des Iles et la Parata à Ajaccio (2A), la plage de Figari est, à Figari (2A), Erbalunga à Brando (2B), Pont de Lozari à Belgodère (2B), HLM à Saint Florent (2B), Macinaggio à Rogliano (2B), plage Napoléon à Ile Rousse (2B) et à titre préventif, hors contrôle sanitaire, la plage de Calvi (2B) et la plage de Flenu à San Martino di Lota (2B).
 Des pollutions ont été observées le 15 juillet 2015 au niveau de plages d’Ajaccio, dont l’origine, reste à ce jour, inexpliquée.

Eau de bonne qualité en 2016
Les premières tendances (535 analyses réalisées sur 1703) sont comparables aux années précédentes. 93% des résultats correspondent à de l’eau de bonne qualité (95% en mer et 84% en eau douce), 6% de l’eau de qualité moyenne (4% en mer, 15% en eau douce) et 1% de qualité insuffisante (1% en mer et eau douce).
Dans certains secteurs, comme le Taravo, l’insuffisance des infrastructures de traitement des eaux usées, associé à un accroissement de la population estivale et une baisse du niveau de l’eau constitue un facteur essentiel de la dégradation de la qualité de l’eau.
Certaines pratiques de nautisme, comme la vidange sauvage des eaux vannes peuvent aussi conduire à une pollution de la baignade.

Focus sur la baignade du Cavu après les cas de bilharziose

Bulin d'eau douce
Bulin d'eau douce
A la suite de la découverte de plusieurs cas de bilharziose observés chez des personnes s’étant baignées dans le Cavu en 2013, la rivière a été interdite d’accès en 2014. Elle est de nouveau ouverte au public sous certaines conditions de surveillance.Les experts de l’ANSES ont formulé des recommandations sur la gestion du risque bilharziose en Corse, qui ont été déclinées au travers d’un plan d’action régional spécifique validé par les autorités sanitaires, comprenant : -une surveillance hebdomadaire des bulins pour rechercher la trace ADN du parasite -une campagne renforcée de dépistage et une sensibilisation des professionnels de santé< -des aménagements autour du site -une information du public sur les mesures de précaution. En cas de découverte de la présence d’ADN du parasite dans l’eau ou de personnes touchées par la maladie, l’accès à la baignade sera immédiatement interdit La bilharziose est une pathologie liée à un parasite (Schistosomia haematobium), que l’on retrouve plutôt dans les régions tropicales et subtropicales et qui peut entrainer des atteintes graves au système uro-génital. Cette maladie qui est asymptomatique se contracte à l’occasion d’une baignade dans une eau contaminée par des parasites, se traite rapidement par la prise unique d’un médicament.Ces parasites sont introduits par une personne contaminée, qui urine dans l’eau et les dissémine. le parasite amorce un cycle de développement et de multiplication à l’intérieur du Bulin un escargot d’eau douce, présent (presque exclusivement dans le Cavu) et dans lequel il prolifère en grand nombre.