Corse Net Infos - Pure player corse

​Le plan de Femu a Corsica pour le traitement des déchets


Philippe Peraut le Samedi 4 Janvier 2020 à 16:05

Lors d’une conférence de presse de rentrée, donnée ce samedi dans ses locaux à Ajaccio, le parti nationaliste a évoqué la question –brûlante- des déchets. Jean Félix Acquaviva, député de la deuxième circonscription de Bastia et chef de file du mouvement, a, aux côtés d’autres membres Femu a Corsica, développé sa feuille route pour, à court, moyen et long terme proposer un nouveau modèle économique. Il s’agirait, autour d’une nouvelle organisation, de travailler sur trois axes distincts : protection de l’environnement et préservation de la santé publique des Corses, baisse du coût pour les intercommunalités et des taxes pour les familles, nouveau modèle de production et de consommation basé sur la promotion de la réutilisation et du réemploi, de la réparation et du recyclage…



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Femu a Corsica avait convié la presse ce samedi dans ses locaux d’Ajaccio pour une conférence de rentrée axée essentiellement sur le traitement des déchets. Jean-Félix Acquaviva, secrétaire national du mouvement et député de la deuxième circonscription de Bastia a donné le ton aux côtés d’autres responsables. « Une solution viable dans l’urgence, à moyen et long terme est possible, précise-t-il, elle ne peut passer que par un changement de modèle économique et un nouveau fonctionnement. Nous sommes dans une phase de transition et nous devons, dès aujourd’hui, songer à l’avenir. »
Si les responsables de Femu se réjouissent de la progression du tri depuis 2015, les volumes de déchets triés et non triés augmentent malheureusement plus que la croissance du tri par la collecte sélective.  « Une croissance, rajoute le député, due à l’évolution démographique de l’île mais aussi à une saisonnalité très forte et aux modes de consommation. »

Moyens législatifs, propositions politiques et déblocage temporaire de la situation actuelle
D’où la création d’une feuille de route axée sur trois niveaux :
-Des moyens législatifs et réglementaires, notamment en raison du statut d’île-montagne. « Moyens refusés par le gouvernement, commente Jean-Félix Acquaviva, nous proposons, pour autant et faute d’autonomie législative trois amendements :
- Faire en sorte qu’en Corse, les pollueurs metteurs en marché d’emballages ou d’autres matières soient les payeurs et contribuent à 100% des coûts de collecte et de traitement.
-Trois propositions fiscales (redevance incitative pour les particuliers, redevance spéciale pour les ordures non ménagères et système de bonus-malus pour les communautés de communes.
-Propositions de renforcement du pilotage de la CdC du plan de prévention des déchets avec un transfert de compétences visant à limiter l’entrée des matières et emballages, tendre vers « zéro plastique » et favoriser, en même temps la valorisation en termes de recyclages ou de réemploi dans l’île… »
-Des propositions politiques opérationnelles à mettre en œuvre et à massifier à l’échelle de la CdC et des intercommunalités. « Il s’agit d’agir sans tarder pour accélérer le processus d’interdiction de certains emballages et de généraliser le tri aux travers d’outils puissants tels que la commande publique, de proposer à la Cdc de baisser ses aides allouées à la culture, au sport et aux entreprises pour renforcer l’éco-conditionnalité autour de l’interdiction de certains emballages et matières jetables dans leurs activités et de prioriser un plan d’aides à l’investissement spécifique centré sur un aménagement de la collecte des bio-déchets pour créer des conditions optimales de la collecte. »
-Du court terme avec l’augmentation du geste de tri et de la diminution des volumes d’enfouissement. Sur ce point, la venue, le 11 janvier à Corti de Rossano Ercolini, président de Zero Waste Italy et Europe, apportera sans doute des solutions. « Il va évoquer la stratégie de Zero rifiuti mise en œuvre par 304 communes en Italie. Nous souhaitons, dans un premier temps, nous diriger via un partenariat conventionné, définir une organisation exceptionnelle de collecte des déchets professionnels pour 2020. »

« Un projet de société »
Cette feuille de route sera portée aux collectifs qui sont dans le blocage afin qu’elle puisse favoriser la discussion et conduire vers une issue temporaire de la  de crise actuelle. « En attendant la mise en place des outils, confie l’élu.
« Cette démarche est axée autour d’un état d’esprit, rappelle Paul-Jo Caitucoli, référent projets au sein de Femu a Corsica, nous avons des leviers à actionner et la volonté de construire ensemble. Néanmoins, certains se servent de ce thème comme enjeux électoraux en nous faisant porter le chapeau d’une situation qui s’est dégradée depuis 20 ans. Il s’agit de poser les jalons d’un projet de société qui existe déjà à travers le Padduc. Nous sommes dans une période de mutation… »
Le  nouveau modèle basé sur l’économie circulaire, la protection de l’environnement, le tri et la promotion du recyclage et du réemploi, le respect de la santé publique des Corses, est appelé de tous ses vœux par l’ensemble des habitants de l’île.
Reste à savoir le temps que prendra cette transition…