Comme chaque été, Xavier Bertrand a fait étape à Lumio, en Balagne, pour une réunion publique au Clos Culombu, dans un cadre qu’il connaît bien. Ce rendez-vous, désormais régulier, se veut un moment d’échange politique ouvert, au contact direct des citoyens. Devant un auditoire mêlant vacanciers venus de toute la France et habitants de la microrégion, l’ancien ministre a déroulé une intervention très critique sur le fonctionnement actuel des institutions. « Beaucoup d’entre nous ne sont pas satisfaits de la façon dont la politique est conduite aujourd’hui. Et pourtant, nous restons le peuple le plus politique qui soit. Dieu sait si les Corses sont politiques », a-t-il déclaré en préambule, après avoir salué l’hospitalité du propriétaire du Clos Culombu, Étienne Suzzoni.
Xavier Bertrand a préféré laisser une large place aux questions du public, qu’il a qualifiées de plus pertinentes « qu’un sondage ». Tout au long de la rencontre, les thèmes abordés ont été nombreux : santé, logement, géopolitique, pouvoir d’achat, avenir des jeunes. « Ce sont les services publics qui tiennent les gens entre eux. C’est l’école, la santé, le logement, la culture, le sport. C’est ce qui fait société », a-t-il martelé.
Critique envers une classe politique jugée trop déconnectée, Xavier Bertrand a dénoncé une pratique du pouvoir trop tournée vers l’image : « Trop souvent, les politiques sont sur un manège à vouloir attraper le pompon, sans regarder les gens. » Pour lui, l’essentiel demeure dans les décisions concrètes : « Tant qu’une décision ne change rien au quotidien des gens, elle n’existe pas. »
Il dit vouloir incarner une autre manière de faire de la politique : plus directe, plus pragmatique, centrée sur l’action. « Je ne suis pas un magicien, mais je me bats. Je me bats pour ma région, et je me battrai aussi pour mon pays, pour mes enfants, pour tous les enfants. »
Sur l’autonomie : « Ce n’est pas qu’une affaire corse »
Interrogé par les participants sur la situation institutionnelle de la Corse, alors que le projet d’autonomie a été évoqué en Conseil des ministres, Xavier Bertrand a plaidé pour une « République des territoires ». Il reconnaît « ressentir ce besoin d’autonomie », mais y voit une exigence qui dépasse le seul cadre corse : « Il faudra aussi plus de liberté et de responsabilité ailleurs. Ce n’est pas qu’une affaire corse. »
Il juge néanmoins indispensable que les habitants soient directement consultés : « On parle des positions nationales, des élus insulaires favorables à l’autonomie… Mais les Corses, eux, qu’en pensent-ils ? Je suis pour que les Corses se prononcent par référendum. Ce serait la moindre des choses. »
Attaché à la Corse et à la Balagne, où il séjourne régulièrement, Xavier Bertrand rappelle son engagement dans certains dossiers insulaires, notamment celui du centre hospitalier de Calvi. Il dit venir à Lumio pour « écouter, dialoguer, comprendre, et surtout ne pas baisser les bras ». S’il a parlé de la Corse, il a surtout défendu une méthode : se reconnecter au réel, à la parole directe, loin des studios et des communiqués. À ses yeux, ce type de rencontres doit précéder toute ambition nationale. « Des réunions, j’en fais beaucoup, mais dans un cadre aussi exceptionnel, il n’y en a pas deux », a-t-il glissé en conclusion.
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