" Je ne suis venu ni avec le chéquier, ni avec la matraque mais pour écouter, dialoguer et tenter de trouver une solution au problème corse. Mais il n’y aura pas de solution tant que la violence sera là... " a indiqué Gérald Darmanin, au terme de sa première journée sur l'ile marquée par une une après-midi chargée de rencontres avec les élus et les "forces vives de l'ile".
Le ministre de l'intérieur a proposé aux élus corses de se revoir "dès les quinze jours, trois semaines qui arrivent" à Paris pour poursuivre les négociations sur le projet d'autonomie de la Corse. Dans un entretien à France Bleu RCFM, Darmanin affirme "Nous pourrons imaginer que d'ici la fin d'année 2022, nous ayons un premier projet à discuter ensemble".
Le discours est passé et chacun a tiré ses conclusions. Des conclusions divergentes à l’exception d’une satisfaction unanime après l’annonce, par le ministre de l’Intérieur, du rapprochement de Pierre Alessandri et d'Alain Ferrandi. Bien qu’aucune date n’ait été fixée, cette mesure a été saluée par tous.
Pour ce qui est de l’évolution politique de l’île et de la notion d’autonomie, il en aura été de même dans l’ensemble.
Laurent Marcangeli pour un referendum
« L'autonomie, c’est un terme qui ne m’a jamais fait peur ! précise Laurent Marcangeli, président du groupe « Un soffiu novu », je considère qu’il faut aller vers un mode fécond pour la Corse, ce qui n’est peut-être pas le cas de celui que nous avons aujourd’hui. Ce débat, on doit l’avoir avec l’ensemble de la société corse mais aussi un représentant primordial, c’est l’Exécutif parce qu’il a été choisi par le peuple. Pourquoi pas, une fois que les idées se seront rapprochées, par la voie d’un référendum ? Pour autant, je fixe une limite, c’est celle de l’indépendance, que je ne souhaite pas pour la Corse car je ne vois pas son avenir ailleurs qu’au sein de la République française... »
Un statut temporaire, la proposition de Paul-Félix Benedetti
Pour Paul-Félix Benedetti (Core in Fronte), la satisfaction est de mise même s’il attend, comme beaucoup, des actions concrètes. « On est arrivé avec la force de nos revendications, souligne-t-il, avec notre ligne politique historique. Le ministre a déclaré être investi d’une mission pour solutionner le problème corse, nous lui avons affirmé la réalité de la situation dont le déclencheur a été la tragique affaire Yvan Colonna mais dont les racines sont beaucoup plus profondes. Elles remontent à 50 ans et sont marquées par cinq années de mépris depuis 2017. Les urnes ont parlé et nous avons le droit historique à la différenciation. Nous, indépendantistes, sommes les premiers à accepter un statut temporaire d’autonomie large et politique avec des évolutions et des compétences exclusives comme les ont toutes les autres îles du pourtour latin de l’Europe. Cela a été acté, le problème de l’évolution institutionnel de la Corse n’est plus un tabou mais nous attendons désormais que ces engagements soient tenus. »
Des engagements plus fermés souhaités par Jean-Christophe Angelini
Pour Jean-Christophe Angelini (Avanzemu), en revanche, le compte n’y est pas et les attentes semblaient plus fortes. « Je pense, avoue-t-il, que l’on était en droit d’attendre une séquence plus rythmée avec des engagements fermes. Dire ce que représente l’autonomie pour le Gouvernement et pour M. Darmanin. Cela a manqué cruellement à la journée d’aujourd’hui. Il a été dit que le dossier corse serait traité avant la fin de l’année civile, qu’en cas de réélection du Président Macron, M.Darmanin le conserverait et que nous aurions beaucoup de travail durant ces quelques mois. Pour autant, il a manqué le caractère irréversible de ces engagements et surtout le contenu. Parler d’autonomie, de rapprochement et pourquoi pas de libération, n’équivaut, en rien, aux attentes telles qu’exprimées par la rue et par le collectif... ».
La mobilisation continue
20h30, les élus nationalistes se sont, de nouveau, réunis en coordination pour un débriefing à huis-clos. A l'extérieur, si le calme était de mise ces derniers jours, les slogans ont de nouveau fusé. Près de 500 personnes s’étaient, en effet, massées, devant l'Hôtel de la Collectivité de Corse afin de manifester, de nouveau, leur mécontentement. Des banderoles « Cuufficialità », « Statu Francese Assassini », « Colons Fora » avaient été déployées le long des grilles. Lors d'une conférence de presse sur le trottoir, le collectif « Parlemu Corsu » a demandé notamment des mesures concrètes concernant la langue corse. Les chants entonnés en début de soirée, ont cédé, de nouveau place à des slogans qui ont retenti jusque à l’Hôtel de Région. Les élus ont tenté de convaincre la foule qu’un premier pas avait été franchi avec Paris. En vain. La gronde persiste...
Ce jeudi, Gérald Darmanin rencontrera les forces de l’ordre mobilisées en Corse avant une nouvelle conférence de presse en préfecture de Région à 12h00 et la rencontre des gendarmes de la Brigade de Porto-Vecchio dans l’après-midi.
Vendredi, il se rendra à Bastia.
Le ministre de l'intérieur a proposé aux élus corses de se revoir "dès les quinze jours, trois semaines qui arrivent" à Paris pour poursuivre les négociations sur le projet d'autonomie de la Corse. Dans un entretien à France Bleu RCFM, Darmanin affirme "Nous pourrons imaginer que d'ici la fin d'année 2022, nous ayons un premier projet à discuter ensemble".
Le discours est passé et chacun a tiré ses conclusions. Des conclusions divergentes à l’exception d’une satisfaction unanime après l’annonce, par le ministre de l’Intérieur, du rapprochement de Pierre Alessandri et d'Alain Ferrandi. Bien qu’aucune date n’ait été fixée, cette mesure a été saluée par tous.
Pour ce qui est de l’évolution politique de l’île et de la notion d’autonomie, il en aura été de même dans l’ensemble.
Laurent Marcangeli pour un referendum
« L'autonomie, c’est un terme qui ne m’a jamais fait peur ! précise Laurent Marcangeli, président du groupe « Un soffiu novu », je considère qu’il faut aller vers un mode fécond pour la Corse, ce qui n’est peut-être pas le cas de celui que nous avons aujourd’hui. Ce débat, on doit l’avoir avec l’ensemble de la société corse mais aussi un représentant primordial, c’est l’Exécutif parce qu’il a été choisi par le peuple. Pourquoi pas, une fois que les idées se seront rapprochées, par la voie d’un référendum ? Pour autant, je fixe une limite, c’est celle de l’indépendance, que je ne souhaite pas pour la Corse car je ne vois pas son avenir ailleurs qu’au sein de la République française... »
Un statut temporaire, la proposition de Paul-Félix Benedetti
Pour Paul-Félix Benedetti (Core in Fronte), la satisfaction est de mise même s’il attend, comme beaucoup, des actions concrètes. « On est arrivé avec la force de nos revendications, souligne-t-il, avec notre ligne politique historique. Le ministre a déclaré être investi d’une mission pour solutionner le problème corse, nous lui avons affirmé la réalité de la situation dont le déclencheur a été la tragique affaire Yvan Colonna mais dont les racines sont beaucoup plus profondes. Elles remontent à 50 ans et sont marquées par cinq années de mépris depuis 2017. Les urnes ont parlé et nous avons le droit historique à la différenciation. Nous, indépendantistes, sommes les premiers à accepter un statut temporaire d’autonomie large et politique avec des évolutions et des compétences exclusives comme les ont toutes les autres îles du pourtour latin de l’Europe. Cela a été acté, le problème de l’évolution institutionnel de la Corse n’est plus un tabou mais nous attendons désormais que ces engagements soient tenus. »
Des engagements plus fermés souhaités par Jean-Christophe Angelini
Pour Jean-Christophe Angelini (Avanzemu), en revanche, le compte n’y est pas et les attentes semblaient plus fortes. « Je pense, avoue-t-il, que l’on était en droit d’attendre une séquence plus rythmée avec des engagements fermes. Dire ce que représente l’autonomie pour le Gouvernement et pour M. Darmanin. Cela a manqué cruellement à la journée d’aujourd’hui. Il a été dit que le dossier corse serait traité avant la fin de l’année civile, qu’en cas de réélection du Président Macron, M.Darmanin le conserverait et que nous aurions beaucoup de travail durant ces quelques mois. Pour autant, il a manqué le caractère irréversible de ces engagements et surtout le contenu. Parler d’autonomie, de rapprochement et pourquoi pas de libération, n’équivaut, en rien, aux attentes telles qu’exprimées par la rue et par le collectif... ».
La mobilisation continue
20h30, les élus nationalistes se sont, de nouveau, réunis en coordination pour un débriefing à huis-clos. A l'extérieur, si le calme était de mise ces derniers jours, les slogans ont de nouveau fusé. Près de 500 personnes s’étaient, en effet, massées, devant l'Hôtel de la Collectivité de Corse afin de manifester, de nouveau, leur mécontentement. Des banderoles « Cuufficialità », « Statu Francese Assassini », « Colons Fora » avaient été déployées le long des grilles. Lors d'une conférence de presse sur le trottoir, le collectif « Parlemu Corsu » a demandé notamment des mesures concrètes concernant la langue corse. Les chants entonnés en début de soirée, ont cédé, de nouveau place à des slogans qui ont retenti jusque à l’Hôtel de Région. Les élus ont tenté de convaincre la foule qu’un premier pas avait été franchi avec Paris. En vain. La gronde persiste...
Ce jeudi, Gérald Darmanin rencontrera les forces de l’ordre mobilisées en Corse avant une nouvelle conférence de presse en préfecture de Région à 12h00 et la rencontre des gendarmes de la Brigade de Porto-Vecchio dans l’après-midi.
Vendredi, il se rendra à Bastia.











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