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Violences en réunion à Ajaccio : la qualité de gendarme et les insultes antifrançaises non retenues par le tribunal


CNI avec AFP le Mardi 14 Novembre 2023 à 21:55

Prison avec sursis et amendes ont été prononcées mardi contre quatre prévenus pour des violences en réunion en mars 2018 à Ajaccio, le tribunal n'ayant pas retenu les circonstances aggravantes du statut de gendarmes des victimes et des insultes antifrançaises.



Le tribunal d'Ajaccio. Photo Michel Luccioni
Le tribunal d'Ajaccio. Photo Michel Luccioni
Les quatre prévenus ont été reconnus coupables de violence en réunion et ont été condamnés chacun à une amende de 2.500 euros et à une peine d'emprisonnement de huit mois avec sursis. Ils ont également été condamnés à payer 3.000 euros au titre du préjudice moral pour la victime ayant eu 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et 1.000 euros pour celle ayant eu deux jours d'ITT.
Ils doivent en outre verser solidairement 600 euros à chacune des victimes pour les frais de justice.


Dans cette affaire, "deux thèses s'affrontent complètement", avait souligné la présidente du tribunal correctionnel d'Ajaccio en préambule de ce procès pour "violence aggravée par trois circonstances: violence en réunion, contre des militaires de la gendarmerie et commise en raison de l'appartenance à une nation déterminée, en l'espèce la nation française".
Absents à l'audience, mais parties civiles, les deux gendarmes, en poste à Amiens (Somme) et en vacances au moment des faits, ont affirmé avoir été agressés "du fait de leur qualité de gendarme" par une dizaine de jeunes, parmi lesquels les quatre prévenus. L'un d'eux leur aurait ainsi lancé: "Tiens, prends ça, sale Français de merde".


Les quatre prévenus, âgés de 29 et 30 ans aujourd'hui et dont les casiers sont vierges, ont eux assuré avoir été provoqués par les gendarmes qui se seraient mal comportés avec une amie du groupe et se seraient moqués de l'un d'eux en le qualifiant de "pêcheur", en mimant une canne à pêche.
Ils ont reconnu avoir porté des coups, mais ont tous assuré ne pas avoir prononcé d'insultes antifrançaises et avoir seulement appris la qualité de gendarmes de leurs opposants le lendemain, par les médias.
Leurs avocats avaient plaidé la relaxe pour les deux circonstances aggravantes non retenues par le tribunal et la modération pour ces faits vieux de plus de cinq ans.


Le substitut du procureur, Alexandre Apel, avait appelé le tribunal à reconnaître la culpabilité des quatre prévenus.
Contre celui qui "n'a pas forcément voulu le plus en découdre", il avait requis une amende de 2.500 euros et une peine de prison de 18 mois intégralement sous sursis probatoire pendant deux ans.
Contre un deuxième, qui travaille aujourd'hui dans les jeux en ligne au Gabon, il avait demandé une amende de 7.500 euros et une peine d'emprisonnement de 18 mois, dont 12 mois en sursis probatoire pendant deux ans.
Contre les deux derniers, dont l'un a reconnu être "involontairement à l'origine de cette bagarre" en étant allé "discuter" avec les gendarmes pour les faire changer d'attitude, une amende de 2.500 euros avait été requise et une peine d'emprisonnement de 30 mois dont 18 mois avec sursis probatoire de deux ans.
Une interdiction de détention d'arme pendant cinq ans avait également été demandée pour les quatre, mais n'a pas été retenue par le tribunal.