Corse Net Infos - Pure player corse

Une lettre ouverte ​à la Capa, au Syvadec et aux élus pour la tarification incitative et la collecte séparée des biodéchets


le Samedi 9 Octobre 2021 à 18:13

Dans une lettre ouverte "pour la tarification incitative et la collecte séparée des biodéchets" destinée à la Capa, au Syvadec et aux élus, ses signataires considèrent "que les moyens d'améliorer la situation ne sont pas mis en œuvre par les élus".



La lettre

En effet, les leviers d'action pour améliorer la situation sont bien connus en particulier réduire à la source la quantité de déchets produits et faire une collecte séparée des biodéchets et les composter. Rappelons que les associations ont expliqué quelles étaient les solutions mises en place ailleurs en France, en Europe et dans le monde, des spécialistes reconnus comme le Pr Paul Connett sont venus dans l'île, l'ex-sénateur Jacques Muller, Rossano Ercolini  qui a été à l'origine de la réduction drastique des déchets dans sa région près de Lucca est venu plusieurs fois dans l'île.


Des élus de la Capa ont aussi participé en juin 2017 à un voyage d'étude en Vendée financé par l'Ademe, personne ne peut donc dire, je ne savais pas. De plus, la Capa a été lauréate de l'appel à projets Territoire Zéro Déchets Zéro Gaspillage de 2016 à 2019, qui rendait obligatoire la mise en place de la tarification incitative.

L'action menée pendant 3 ans a consisté en l'embauche de salariés et à des actions de communication, mais sans mise en place effective de la tarification incitative, ce qui n'a pas empêché l'Ademe de verser 300 000 € à la Capa. De plus, par la délibération du 30 mai 2017, la Capa avait voté la mise en place d'une collecte séparée des biodéchets, ce qui là encore après 4 ans, n'est toujours pas effectif. La seule politique de la Capa étant la construction d'une usine de ''sur-tri'' présentée comme la solution miracle, les expériences ailleurs prouvent qu'il n'en est rien. De plus le décret 2021-885 du 30 juin 2021 soumet la construction d'une usine TMB à la mise en place obligatoire du tri à la source.  Une telle usine est en contradiction avec une politique volontariste de réduction des déchets. Ces usines dont le coût est de plusieurs millions d'euros sont surtout intéressantes pour les multinationales qui les gèrent, puisque par contrat les collectivités s'engagent sur un tonnage minimum de déchets.


Ailleurs des communautés de communes ont été condamnées à de lourdes pénalités pour des quantités de déchets inférieures au contrat initial. La mise en décharge de biodéchets ou fermentescibles provoque des dégagements de méthane 25 fois plus nocif pour l'atmosphère que le CO2 et pour de longues années. Comme exemple, la décharge de Saint Antoine à côté d'Ajaccio fermée depuis plus de 10 ans nécessite toujours le brûlage permanent du méthane dégagé, avec un coût très élevé pour la collectivité (coût ''réhabilitation'' Saint Antoine 8 976 000 € !).
Autre point, Ajaccio et sa région ont le taux record pour la Taxe Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), entre 17 et 19 % quand d'autres communes du continent sont en dessous de 8 %.



Nous, les signataires de cette lettre ouverte pratiquons le compostage ou le lombricompostage ce qui représente environ 30 % de déchets qui ne sont pas collectés et produit de plus un excellent compost (meilleur que celui importé disponible en grande surface). Curieusement la Capa dans une de ses publications situe la part des biodéchets (qu'elle appelle putrescibles !) à 14 %, alors que le Syvadec la situe à 27 % ! Le sens de l'Histoire et le simple bon sens ne peuvent aller que vers la réduction des déchets à la source et la collecte séparée des biodéchets, c'est l'orientation politique nationale* et européenne. Bien que cette politique soit non contraignante pour le moment, de nombreuses collectivités se sont engagées dans cette voie.


Malgré toutes les alertes, les protestations contre l'enfouissement des fermentescibles, le coût exorbitant de la mise en balles, du transport, de l'exportation sur le continent et le traitement, rien ne bouge au fond.
Certains d'entre nous, s'estimant en légitime défense écologique, envisagent donc unilatéralement de réduire leur contribution TEOM de 10, 20 ou 30 % dans une action de désobéissance civile tout à fait conscients des conséquences qui en découlent.
---
 
*L’article 7 du Plan de Loi de Finances 2019  vise à inciter le passage de la TEOM (non incitative) vers la TEOM incitative (TEOMi) dans le cadre de la FREC (feuille de route pour une économie circulaire) du 23 avril 2018
 
Une lettre ouverte ​à la Capa, au Syvadec et aux élus pour la tarification incitative et la collecte séparée des biodéchets

Les signataires

 38 signataires de la lettre ouverte ci-dessus au 3 octobre 2021 
 
Jean-François Andreucci  
Jean-Pierre Angelini   Président  de l'association PlastiCorsica
Anne Martinet-Baldi
Catherine Battini 
Dominique Bianchini  
Estelle Bord 
Corinne Carlotti   
Nicole Chana 
Hervé Chanson 
Gwenaël Chatelain
Danielle Delporto
Stephanie Dolla    
Frédérique Ettori  
Véronique Fieschi 
Krystine Frison       
Laurence Foubert 
Souen Friedrich  
Marie-Rose Giovinazzo
Irmtraud Hubatschek  
Joël Jenin      
Michel Jouin             
Laëtitia Leca-Marcellini
Sylviane Lecomte   
Michel Leymerigie 
Sauveur Merlinghi
Carmen Moreaux 
Maud Palmieri  
Pascale Prudent    
Sophie Raspail  
Ghislaine Risso 
Jean-Yves Torre    
Francine Tramoni      
Delphine Valliccioni 
Delph Valli   
Clémentine Wolf  
Christelle Righini  
 
Association Campa inde Vaddi  
Association Global Earth Keeper