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Un collectif citoyen se mobilise à son tour contre le PADDUC


le Jeudi 30 Octobre 2014 à 19:17

Jeudi après-midi, une trentaine de personnes du collectif « Vivre Corse » se sont rassemblées à Ajaccio devant l’hôtel de la CTC afin de manifester leur refus de l’adoption du PADDUC en l’état actuel. Une action symbolique qui intervient quelques heures après l’ouverture des débats sur le projet à l’Assemblée de Corse



Un collectif citoyen se mobilise à son tour contre le PADDUC
Après celles des nationalistes et de la droite, une nouvelle voix se lève à son tour contre l’adoption du PADDUC en l’état actuel. Celle de la société civile.
Alors que les travaux sur l’adoption du projet ont débuté depuis quelques heures à l’Assemblée de Corse, jeudi après-midi, une trentaine de personnes du collectif « Vivre Corse » se sont rassemblées devant l’hôtel de la CTC à Ajaccio.  Munis de t-shirt floqués d’inscriptions pour un « meilleur PADDUC », elles semblent alors bien déterminées à faire entendre leur message aux élus territoriaux. « Ce rassemblement est un acte symbolique vis à vis des élus pour leur dire que la responsabilité qu’ils prennent aujourd’hui est extrêmement importante. C’est l’avenir de la Corse qui est en jeu », explique François Colonna, le porte-parole du collectif.
 
Créé il y a une dizaine de jours, suite à une table ronde organisée par l’association Cap Nostrum en septembre à Corte, le collectif «  Vivre Corse » s’inscrit dans une « démarche citoyenne non partisane » afin de faire entendre les attentes de la société civile aux élus.  « On souhaite que le PADDUC soit un PADDUC de l’excellence. On est conscient de l’importance d’un tel projet pour la Corse. Il y a des points qui nous paraissent majeurs », souligne François Colonna. Or, ce sont ces mêmes points qui poseraient difficulté dans le projet actuel.
 
Tout d’abord, c’est vis à vis de la place réservée aux jeunes et à l’emploi dans le projet actuel que le collectif s’inquiète : « Quand on parcourt le document aujourd’hui, on sent bien que la jeunesse et l’emploi sont des sujets qui n’ont pas encore été abordés », déplore le porte-parole, « or la jeunesse et l’emploi doivent se trouver au cœur du document. Les jeunes doivent pouvoir vivre en Corse et travailler en Corse. Il faut que le PADDUC soit très attentif à cet aspect de création d’emploi ».
 
Autre point capital soulevé par le collectif, l’importance de la clarté juridique du document, essentielle à son bon fonctionnement selon François Colonna : « Aujourd’hui le citoyen fait face à un document extrêmement complexe juridiquement, et pourrait, de ce fait, être le plus grand perdant de l’adoption du projet ». Du haut de ses 3000 pages, le document taxé de « monstre juridique » ne serait donc  « pas de nature à aider la Corse ». Pire ! Outre renforcer l’insécurité juridique, un document trop complexe juridiquement déléguerait le rôle d’arbitre au juge administratif quant à des décisions essentielles relatives à la Corse.
 
Enfin, le collectif se fait l’écho d’un troisième point, capital, selon lui : le respect des prérogatives des maires doit être pris en compte sous peine de mener à « l’échec complet du document ».
« Les maires ont des compétences et le PADDUC doit être garant et respectueux de ces compétences. Or actuellement, il prend les maires pour des enfants incapables de faire des choix et incapables d’assumer leurs responsabilités », s’indigne le porte-parole.
Pour lui, si le PADDUC doit bien entendu donner des orientations, des cadres, et mêmes certaines limites aux élus municipaux, il doit tout de même leur laisser une certaine marge de manœuvre.
« Il faut que l’assemblée définisse les grandes orientations, mais laisse beaucoup plus de latitude aux choix des maires sur leurs territoires. Ce sont eux qui sont élus directement par le peuple. Il en va du respect de l’article 72 de la constitution sur la libre administration des collectivités ».
 
Devant ces constats, à l’heure où l'assemblée de Corse est réunie dans l’hémicycle pour débattre de ce plan d’avenir pour l’île, le collectif lui entend donc interpeller les élus territoriaux : « On a trois souhaits aujourd’hui. Tout d’abord un débat télévisé avec Maria Giudicelli qui nous permettrait de lui poser des questions qu’ont les associations et la société civile sur la manière dont a été pensé et codifié le PADDUC. On demande également aux élus, quelles que soient leurs sensibilités, d’obtenir un report de vote. Ce serait la voie de la sagesse. Et dans le cas où le vote intervient, alors vraiment on fait un appel aux élus pour qu’ils rejettent le document. Enfin, si on veut un PADDUC pour les Corses et pour la Corse, on a besoin d’un document de consensus. Nous voudrions que la gauche, les nationalistes et la droite valident le document. Car le PADDUC sera réussi s’il est consensuel. En revanche, il sera un échec si une partie des élus territoriaux sont contre »
 
En somme, un vif appel du pied pour que les élus prennent le temps pour un « meilleur PADDUC ».
 

Manon PERELLI
 
 
 
 

Un'articulu, una bandera

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