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Tribunal d'Ajaccio : la bâtonnière frappe la barre d'interdit, les avocats ne plaident plus jusqu'à nouvel ordre


Livia Santana le Mercredi 27 Octobre 2021 à 14:46

Ce mardi 26 octobre, se déroulait un procès pour trafic de stupéfiants au palais de justice d'Ajaccio. Alors que les avocats de la défense se sont vus refuser plusieurs renvois, Julia Tiberi, la bâtonnière du barreau d'Ajaccio a frappé la barre d'interdit. Les robes noires de Corse-du-Sud ne pourront plus plaider jusqu'à ce que l'interdit soit levé.



Photo : Michel Luccioni
Photo : Michel Luccioni
Ce mardi 26 octobre, alors qu’un procès pour trafic de stupéfiants débutait au palais de justice d’Ajaccio, les avocats des 11 prévenus ont demandé plusieurs renvois mais le tribunal ne les a pas acceptés.  A la suite de ce refus, l'ensemble des robes noires a quitté l'audience.

Appelée par le président du tribunal, Julia Tiberi, la bâtonnière du barreau d'Ajaccio a été chargée de désigner des avocats commis d'office pour défendre les prévenus. Faute de connaissances sur le dossier, les commis ont demandé un délai supplémentaire pour étudier l’affaire. « La demande était légitime, c’est un dossier tentaculaire avec 32 tomes, 5300 codes de procédures et 11 prévenus », assure Maître Tiberi qui faisait aussi partie des commis d’office appelés et qui n’a pas hésité à frapper la barre d'interdit lorsqu’elle et ses confrères se sont vu essuyer un nouveau refus du tribunal . 
 
Par cette action extrême, tous les avocats du barreau n’ont plus le droit de plaider jusqu'à nouvel ordre, sans quoi ils risqueraient un conseil de discipline. Seule Julia Tiberi aura le pouvoir de lever cet interdit dont maître Carlotti et maître Gatti, deux anciens bâtonniers, avaient déjà fait l’usage. « Le but c’est que la situation s’apaise, que l’on retrouve un fonctionnement plus harmonieux de la juridiction », explique Julia Tiberi qui dans ce conflit voit un problème plus profond : celui des difficultés organisationnelles de la juridiction et de relations dégradées. « Sur des audiences pénales avec des prévenus qui encourent 20 ans de prison, on ne peut pas entendre comme arguments des problèmes organisationnels », poursuit-elle. 
 
La bâtonnière a sollicité une réunion en urgence avec les chefs de juridiction, le procureur et le président du tribunal. Un rendez-vous a été fixé ce mardi 2 novembre dans l’après-midi. Une date qui pour la bâtonnière semble tardive, de ce fait l’interdiction de plaider ne sera pas levée au moins jusqu’à ce rendez-vous.