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Tests PCR vers la Corse : Le préfet menace les compagnies de sanctions en cas d'infractions, Femu a Corsica s’insurge


Nicole Mari le Samedi 6 Février 2021 à 20:08

Dans un communiqué, Femu a Corsica dénonce un mail envoyé, le 5 février, par le Cabinet du Préfet aux compagnies aériennes et maritimes desservant la Corse concernant le contrôle des mesures sanitaires applicables lors de l’embarquement des passagers. En cas d’infraction des passagers, le préfet annonce que des sanctions pourraient toucher aussi les compagnies concernées : interdiction d'accès aux ports pour les navires et suspension de vol pour les avions. Femu a Corsica s’insurge contre des pratiques qualifiées « d'un autre âge » et demande au Préfet de retirer ce mail.



Un controle à l'aeroport d'Ajaccio, archives CNI (photo Michel Luccioni)
Un controle à l'aeroport d'Ajaccio, archives CNI (photo Michel Luccioni)
C’est un mail préfectoral comminatoire qui vient alimenter un nouvel épisode dans la saga des tensions entre le Préfet de Corse et la majorité nationaliste. Dans un communiqué, Femu a Corsica dévoile ce mail que le Cabinet du Préfet a adressé, vendredi 5 février, à toutes les compagnies aériennes et maritimes desservant la Corse et dont l’objet est le contrôle des mesures sanitaires applicables depuis ce samedi 6 février et jusqu’au 7 mars. Désormais, tout passager de plus de 11 ans voyageant par air ou par mer vers l’île devra présenter obligatoirement à l’embarquement une déclaration sur l’honneur attestant qu’il ne présente pas de symptôme d’infection au Covid-19 et qu’il n’a pas connaissance d’avoir été en contact avec un cas confirmé de Covid-19 dans les 14 jours précédant son trajet. Il devra également produire le résultat négatif d’un test RT-PCR réalisé moins de 72h avant le départ. Les tests antigéniques ne seront plus acceptés. Les compagnies de transport maritimes et aériennes doivent exiger ces deux documents à l’embarquement et refuser les passagers qui ne seront pas en mesure de les présenter.
 
Le mail du préfet
Le mail préfectoral du 5 février prévient que « les embarquements réalisés devront faire une application stricte des nouvelles mesures » et que « L'immense majorité des arrivées seront contrôlées », samedi et dimanche, par les forces de l'ordre « afin de s'assurer de la bonne application de ces nouvelles dispositions ». Jusque-là, rien que de très normal. C’est ensuite que les choses se gâtent. Le cabinet du Préfet annonce « les consignes passées aux forces de l'ordre. En cas de contrôle de passagers en infraction (et en plus des sanctions qui viseraient ces passagers), le chef d'escale sera convoqué sans délai par les forces de l'ordre pour une audition. Un renseignement administratif sera dressé et me sera transmis. Ce renseignement administratif servira de base à des sanctions envers les compagnies qui pourront aller jusqu'à l'interdiction d'accès aux ports pour les navires des compagnies concernées ou, pour l'aérien, des suspensions de vol prises par la DGAC ». Le mail conclut : « Je reste naturellement à votre écoute pour toute question ». 

L’indignation de Femu a Corsica
Un mail dont le parti Femu a Corsica prend connaissance « avec stupeur et indignation ». Il fustige cette façon de procéder « inacceptable sur la forme et sur le fond ». Et interroge : « Au nom de quoi et sur quelle base juridique, le Préfet se permet-il de menacer de sanctions administratives les compagnies et leurs salariés ? ». Pour le parti nationaliste, « cette façon de faire confirme une nouvelle fois la façon dont l'Etat et ses représentants dans l’île conçoivent leurs rapports à la Corse et aux Corses ». Il exprime « son soutien sans faille à l’ensemble des personnels des compagnies aériennes et maritimes, ainsi qu’à leurs dirigeants. Tous ont, dans le contexte de crise sanitaire sans précédent auquel il a fallu faire face depuis un an, fait preuve du plus grand sérieux et professionnalisme dans l'exercice de leur activité au service de l'intérêt général de la Corse et de tous les Corses ». Et estime que « Plutôt que de les menacer de sanctions administratives et pénales, le Préfet de Corse serait mieux inspiré de proposer un partenariat efficient entre tous les partenaires ». Femu a Corsica demande au Préfet de Corse « de retirer publiquement ce mail et de mettre un terme à ces pratiques d'un autre âge que l'on croyait révolues ». Affaire à suivre…