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Test Covid : Le GreenPass, refusé en Corse, est désormais obligatoire pour La Réunion


Nicole Mari le Samedi 18 Juillet 2020 à 17:47

La mesure est entrée en vigueur aujourd’hui 18 juillet et annoncée par nos confrères d’ImazPress : il faut désormais présenter un test Covid négatif, datant au maximum de 72 heures, pour embarquer dans un avion pour l’île de La Réunion, ainsi qu’une attestation sur l'honneur de n'avoir aucun symptôme et de ne pas avoir été en contact avec une personne contaminée dans les 14 derniers jours. Les compagnies aériennes sont tenues de refuser l’embarquement à toute voyageur ne présentant pas ces documents.



Test Covid : Le GreenPass, refusé en Corse, est désormais obligatoire pour La Réunion
C’est un copié-collé du fameux GreenPass que voulait instaurer, en mai dernier, le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, pour sécuriser autant que possible les flux entrants dans l’île et éviter ainsi une catastrophe sanitaire ingérable tout en essayant de sauver la saison touristique. Il avait proposé, sur avis du Conseil scientifique réuni par ses soins, de « conditionner l’accès au territoire à la présentation d’un certificat sanitaire « GreenPass, c’est-à-dire d’un test COVID négatif. Plusieurs procédés de tests et d’attestations, via des applications numériques, sont actuellement en phase de commercialisation. Ce dispositif permettrait de limiter, voire d’exclure, les risques pour la personne entrante d’être contaminée ou contaminante ». Violemment critiqué par l’opposition locale et le secteur touristique qui y voyaient un frein considérable à une saison déjà bien mal embouchée, ce dispositif avait été rejeté d’un bloc par le gouvernement qui avait refusé sans façon d’en discuter et de le co-construire. L’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, avait émis publiquement sur une radio nationale, de sérieux doutes sur sa mise en œuvre et la fiabilité des tests. « Est-ce que c’est les tests tels qu’ils ont été proposés par Gilles Simeoni et la Collectivité territoriale, je n’en suis pas sûr, y compris sur le moment où l’on fait le test, sur le risque que le test ne soit pas efficace, sur la difficulté du diagnostic qui serait fait… ». Une fin de non-recevoir désinvolte et définitive.
 
Un test obligatoire
Mais comme s’exclamait déjà, il y a fort longtemps, Montaigne : « Quelle vérité, que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà ? ». Ce que le gouvernement a jugé irréalisable dans une île - la Corse -, ce fameux GreenPass si peu efficace, si rédhibitoire pour les touristes et l’économie insulaire et surtout si difficile à mettre en œuvre, ne lui semble avoir causé aucune difficulté dans son application, ni aucun doute sur son efficacité pour une autre île - La Réunion. Et tout voyageur désireux de se rendre à La Réunion doit, depuis ce samedi, présenter à l’embarquement un test Covid négatif, datant au maximum de 72 heures, et une attestation sur l'honneur de n'avoir aucun symptôme et n’avoir eu aucun contact avec une personne contaminée dans les 14 derniers jours. Les compagnies aériennes sont tenues de vérifier ces documents et de refuser l’embarquement à toute voyageur ne présentant pas ces documents. Notre confrère ImazPress, qui relate l’information sur son site Web, explique : « Chez Corsair, Air Austral ou Air France : pas question de laisser embarquer un voyageur s'il ne présente pas les documents demandés, c'est la loi. Corsair propose même à ses clients un partenariat avec des laboratoires, garantissant des résultats en 24 heures, afin d'aider les passagers à avoir en leur possession un dépistage ne dépassant pas la limite des 72 heures ».  Que se passe-t-il en cas de test positif ? ImazPress a interrogé les compagnies aériennes. « Nous appliquerons des mesures commerciales, à savoir une possibilité de modifier sa réservation sans frais supplémentaires », indique Air Austral. Corsair y ajoute une garantie pandémie en cas d'impossibilité de prendre l’avion pour cause de test négatif ou de fermeture des frontières. Mais pour se faire rembourser, il faut fournir la preuve que le test a bel et bien été fait.
 
L’amertume corse
Pour la Corse, le gouvernement s’est dit favorable, mi-juin, à un test généralisé facultatif, autant dire que personne ne l’a fait ! En apprenant la nouvelle, Gilles Simeoni n’avait, à l’époque, pas caché son amertume : « Après avoir caricaturé et brocardé le test préventif, toutes ces critiques ont été balayées, purgées par la décision du gouvernement de mettre en place, dans les DOM-TOM, ce dispositif qu’il disait inconstitutionnel. Il l’a mis en place de façon plus dissuasive, sans que personne ne crie au scandale juridique, ni aux relents nauséabonds des Nationalistes corses recherchant la pureté sanitaire ! ». Il avait conclu avec inquiétude : « Notre dispositif était axé sur l’anticipation et la prévention par rapport au risque, tandis que celui du gouvernement est un dispositif à posteriori et curatif. Nous souhaitions intervenir avant que l’incendie ne se déclare, l’essentiel du dispositif de l’Etat vise à éteindre l’incendie, s’il se déclare. J’espère cependant qu’il nous permettra de gérer au mieux la saison estivale ». Un vœu plus que jamais d’actualité au moment où tout le monde craint la résurgence de l’épidémie et où le gouvernement impose l'obligation de porter un masque dans les lieux publics clos.
 
N.M.