
Les agriculteurs manifestent devant la mairie de Ghisunaccia où devait se tenir le lancement du projet de territoire sur l'eau.(Document CNI)
Une trentaine d’agriculteurs en colère a envahi, vendredi matin, la salle polyvalente de la mairie d’A Ghisunaccia où devait se tenir, à partir de 10 heures, la présentation du projet du territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) du Tavignanu Fium’Orbu en présence du Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, de la Présidente de l’Office d’équipement hydraulique de Corse (OEHC), Vannina Chiarelli-Luzi, et du président de l’ODARC, Dominique Livrelli. La réunion n’avait pas encore débuté quand les agriculteurs ont fait irruption dans la salle pour empêcher sa tenue. Des agriculteurs, particulièrement énervés, ont déversé des sacs de grains de maïs au sol, éparpillé des bottes de foin sur les tables et fait valser des chaises sur l’estrade où devait se tenir les élus. Un autre a tenté de s’en prendre violemment au président de l’Exécutif, répétant plusieurs fois « L’ODARC, des pantins ! ».
Une demande de discussion
Cette action menée par différents syndicats agricoles, qui se voulait symbolique, avait pour but de protester contre la hausse des tarifs de l’eau de 15%, notamment la flambée des abonnements sur les compteurs d’eau. Les agriculteurs, dont le mécontentement gronde depuis plusieurs mois, affirment avoir, en vain, demandé une réunion à l’OEHC sur la question. « L’Office hydraulique a augmenté le prix de l’eau de 15 % depuis 2020. Nous demandons des rendez-vous depuis plusieurs mois que nous n’obtenons pas. Les discussions sur la tarification de l’eau durent depuis trois ans. Nous ne sommes pas entendus ! Alors, aujourd’hui, nous avons décidé de faire une action symbolique. Tous les politiques sont là, c’est une bonne manière pour vous de nous faire voir. On attend une discussion, nos revendications sont simples : la suppression des abonnements et une baisse de la tarification du mètre cube », explique Laurent Venturini, agriculteur à Prunelli di Fium'Orbu. « La gestion tarifaire est catastrophique pour nos exploitations. Il en va de la survie de nos filières. La politique soi-disant autonomiste n'est pas à la hauteur des enjeux ».
Un cycle de travail
La situation s’est apaisée. La demande de discussion a été entendue. Une délégation d’agriculteurs s’est entretenue avec le président de l’Exécutif et la présidente de l’OEHC. Elle a obtenu une première rencontre de travail, le 27 mai, entre l’ODARC, l’OEHC, la Chambre d’agriculture et les différents syndicats agricoles. « À l’Office hydraulique, nous avons mis en place une politique de renouvellement de compteurs, et nous avons très bien compris ce matin que les agriculteurs sont inquiets. Nous avons donc décidé de débuter un cycle de travail autour d'une politique beaucoup plus globalisée que l'eau avec une première réunion qui se tiendra le 27 mai. Nous nous sommes engagés à rencontrer et à travailler en concertation avec les filières dites sous-tension, à savoir la filière fourrage et la filière ovine et bovine », précise Vannina Chiarelli-Luzi. Concernant la hausse des tarifs de l’eau, elle se veut rassurante : « On va essayer de trouver un point d’équilibre parce qu’on veut soutenir ces filières. On n’est pas là pour mettre les agriculteurs en difficulté. L’objectif est de faire en sorte que chacun paye un juste prix. On trouvera des solutions de manière collective. Très souvent, les agriculteurs ont plusieurs terrains, donc plusieurs abonnements. Il convient de le prendre en compte et de les accompagner avec des solutions cohérentes. Nous sommes ouverts à la discussion. La facture relative à l’abonnement 2025 sera identique à celle de 2024. Nous allons par la suite réajuster ce prix d’abonnement en fonction des filières et surtout des filières en difficulté ».
Une politique globale
Elle revient sur la politique de l’eau mise en place par l’OEHC qui aurait dû être explicitée lors de cette journée : « La politique de l’Office hydraulique est, d’un côté, des infrastructures renforcées. On lance la retenue d’eau de Vadina en Plaine Orientale où il y aura 10 millions de mètres cubes. On rehausse le barrage de Peri où il y aura 1 million de mètres cubes en plus et le barrage de Figari avec 2 millions de mètres cubes supplémentaires. On investit plus de 20 millions d’euros par an. De l’autre côté, il faut compter la ressource pour mieux la stocker, l’optimiser et la rationaliser, les infrastructures et les réseaux en dépendent. On s’attèle aussi à chercher les fuites et à remplacer les réseaux fuyards ». Et de conclure : « Je vais m’atteler à trouver une solution avec les filières, mettre en place une politique globalisée et essayer de donner des réponses qui soient satisfaisantes pour les deux parties. Je pense qu’en bonne intelligence et en toute transparence, on peut arriver à trouver des solutions. L’Office hydraulique a vocation à soutenir et développer l’agriculture ». La journée, initialement prévue pour le lancement du PTGE qui devait être suivi, l’après-midi, par la présentation des travaux de rehausse du plan d’eau sur le barrage de Peri, a été reportée.
N.M.
Une demande de discussion
Cette action menée par différents syndicats agricoles, qui se voulait symbolique, avait pour but de protester contre la hausse des tarifs de l’eau de 15%, notamment la flambée des abonnements sur les compteurs d’eau. Les agriculteurs, dont le mécontentement gronde depuis plusieurs mois, affirment avoir, en vain, demandé une réunion à l’OEHC sur la question. « L’Office hydraulique a augmenté le prix de l’eau de 15 % depuis 2020. Nous demandons des rendez-vous depuis plusieurs mois que nous n’obtenons pas. Les discussions sur la tarification de l’eau durent depuis trois ans. Nous ne sommes pas entendus ! Alors, aujourd’hui, nous avons décidé de faire une action symbolique. Tous les politiques sont là, c’est une bonne manière pour vous de nous faire voir. On attend une discussion, nos revendications sont simples : la suppression des abonnements et une baisse de la tarification du mètre cube », explique Laurent Venturini, agriculteur à Prunelli di Fium'Orbu. « La gestion tarifaire est catastrophique pour nos exploitations. Il en va de la survie de nos filières. La politique soi-disant autonomiste n'est pas à la hauteur des enjeux ».
Un cycle de travail
La situation s’est apaisée. La demande de discussion a été entendue. Une délégation d’agriculteurs s’est entretenue avec le président de l’Exécutif et la présidente de l’OEHC. Elle a obtenu une première rencontre de travail, le 27 mai, entre l’ODARC, l’OEHC, la Chambre d’agriculture et les différents syndicats agricoles. « À l’Office hydraulique, nous avons mis en place une politique de renouvellement de compteurs, et nous avons très bien compris ce matin que les agriculteurs sont inquiets. Nous avons donc décidé de débuter un cycle de travail autour d'une politique beaucoup plus globalisée que l'eau avec une première réunion qui se tiendra le 27 mai. Nous nous sommes engagés à rencontrer et à travailler en concertation avec les filières dites sous-tension, à savoir la filière fourrage et la filière ovine et bovine », précise Vannina Chiarelli-Luzi. Concernant la hausse des tarifs de l’eau, elle se veut rassurante : « On va essayer de trouver un point d’équilibre parce qu’on veut soutenir ces filières. On n’est pas là pour mettre les agriculteurs en difficulté. L’objectif est de faire en sorte que chacun paye un juste prix. On trouvera des solutions de manière collective. Très souvent, les agriculteurs ont plusieurs terrains, donc plusieurs abonnements. Il convient de le prendre en compte et de les accompagner avec des solutions cohérentes. Nous sommes ouverts à la discussion. La facture relative à l’abonnement 2025 sera identique à celle de 2024. Nous allons par la suite réajuster ce prix d’abonnement en fonction des filières et surtout des filières en difficulté ».
Une politique globale
Elle revient sur la politique de l’eau mise en place par l’OEHC qui aurait dû être explicitée lors de cette journée : « La politique de l’Office hydraulique est, d’un côté, des infrastructures renforcées. On lance la retenue d’eau de Vadina en Plaine Orientale où il y aura 10 millions de mètres cubes. On rehausse le barrage de Peri où il y aura 1 million de mètres cubes en plus et le barrage de Figari avec 2 millions de mètres cubes supplémentaires. On investit plus de 20 millions d’euros par an. De l’autre côté, il faut compter la ressource pour mieux la stocker, l’optimiser et la rationaliser, les infrastructures et les réseaux en dépendent. On s’attèle aussi à chercher les fuites et à remplacer les réseaux fuyards ». Et de conclure : « Je vais m’atteler à trouver une solution avec les filières, mettre en place une politique globalisée et essayer de donner des réponses qui soient satisfaisantes pour les deux parties. Je pense qu’en bonne intelligence et en toute transparence, on peut arriver à trouver des solutions. L’Office hydraulique a vocation à soutenir et développer l’agriculture ». La journée, initialement prévue pour le lancement du PTGE qui devait être suivi, l’après-midi, par la présentation des travaux de rehausse du plan d’eau sur le barrage de Peri, a été reportée.
N.M.