Située sur le boulevard Auguste Gaudin à Bastia, Tae-Bo Joe Murati Body Fitness n’est pas une salle de sport comme les autres. Derrière ce nom se cache plus de quarante ans d’histoire et de passion, portées par une figure du sport bastiais : José Murati. Ancien enfant turbulent, il raconte que la pratique sportive l’a aidé à canaliser son énergie. “J’étais un jeune très remuant, je faisais passer des moments très désagréables à mes parents”, se remémore-t-il. “Je me suis remis sur le droit chemin quand j’ai connu le sport.”
Il pratique le judo, le football, mais c’est finalement avec le karaté qu’il commence sa carrière sportive. “J’ai connu des maîtres magnifiques au Japon, au Vietnam, et même au Tibet, où j’ai vécu pendant un an. L’un d’entre eux était comme un deuxième père pour moi, il m’a appris toutes les philosophies de ce sport. Le karaté m’a beaucoup apporté, surtout au niveau du respect. Quand j’ai commencé, je ne pouvais plus me regarder dans la glace, et je me suis dit qu’il fallait que je rattrape tout le temps que j’avais perdu avec mes bêtises et que je me reprenne en main. Le sport m’a sauvé la vie.”
Une fois sa carrière de pratiquant terminée, José Murati ne raccroche pas. Il se lance dans la transmission, afin d’offrir aux jeunes ce que le sport lui a transmis. “Le temps est passé, je ne pouvais plus pratiquer, alors j’ai fait pratiquer ce sport à de nombreux jeunes. Je me suis occupé de dix-huit jeunes qui avaient des bracelets électroniques, et je suis fier de dire qu’il n’y a eu aucune récidive. Je suis ensuite allé à Lupino, où on a créé le centre social, parce qu’il y avait très souvent des bagarres entre les jeunes.”
42 ans de transmission
Après son passage à Lupino, José Murati décide de créer, il y a 42 ans, sa propre structure, sur le boulevard Auguste Gaudin, en plein cœur de Bastia. “On a créé une association et on a créé une salle de sport.” Un premier local qui s’est agrandi au fil des années. “On a commencé avec un premier local, avant de s’étaler au rez-de-chaussée, et ensuite à l'étage”, raconte-t-il. “Aujourd’hui, on est même en train de faire d'autres travaux pour créer une salle de combat.” Des années plus tard, cette salle est devenue un véritable repère pour des générations de sportifs. “Je ne veux pas me jeter de fleurs, mais je pense que j'ai fait quelque chose de beau. Je continue malgré mon âge, parce que j'aime quand les gens viennent me voir en me disant qu'ils venaient dans la salle lorsqu'ils étaient encore dans une poussette parce que leur mère venait s'entraîner ici.”
Ici, le sport ne se résume pas aux performances physiques. Pour José Murati, il est aussi un prétexte pour transmettre les valeurs de respect, de rigueur et de solidarité. “Quand je sortais de mes cours de karaté, j'étais bien, j'avais enfin trouvé chaussure à mon pied. J’ai toujours voulu inculquer aux jeunes des notions de respect, de savoir-vivre, et surtout, éviter le narcissisme. C’est très important, surtout quand on obtient enfin une ceinture noire. Le karaté, ce n'est pas pour se battre, c'est un sport de défense, et c'est à partir de la ceinture noire que le véritable karaté commence.”
Au fil du temps, la salle du boulevard Auguste Gaudin s’est enrichie bien au-delà des arts martiaux. Pour toucher un public plus large, José Murati a décidé de proposer des cours de tae-bo, une discipline sportive mélangeant la boxe et le taekwondo, combinée avec de la musique rythmée, et créée à la fin des années 1980 par l’américain Billy Blanks, sept fois champion du monde de taekwondo. “Je proposais des cours de karaté, mais on ne gagnait jamais de médailles, jusqu’au cours où on a commencé à enseigner avec de la musique, pour mieux faire travailler le corps. On a eu des résultats, et je me suis dit que proposer des cours de tae-bo serait intéressant. J’ai créé mon logo, et on a commencé.” L’offre ne s’arrête pas là puisque la salle propose désormais de la musculation, de la gym dansante, du step, de l’aérobic ou encore du self-défense.
Aujourd’hui âgé de 76 ans, José Murati continue de faire vivre sa salle avec la même passion qu’au premier jour. “Je suis content, on a pas mal d'adhérents qui viennent parce qu'ils sont bien dans cette salle”, explique-t-il. “Mon but n’est plus de gagner de l’argent. J’ai acheté des machines, elles sont là, et on a évolué comme ça. Je m’occupe parfois de personnes du troisième âge qui ne peuvent pas venir dans la salle, je vais leur rendre visite. Je continue avec passion, parce que je pense qu’il faut servir le sport, et non pas se servir de lui.”
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