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Syndicat de l'énergie de Corse-du-Sud : les élus portent l'affaire devant le conseil d'État


Julia Sereni le Vendredi 10 Septembre 2021 à 13:51

Une cinquantaine d’élus du syndicat de l’énergie de Corse-du-Sud étaient réunis ce vendredi 10 septembre dans les locaux du syndicat. Après la suspension de l’élection du président et de la modification des statuts par le tribunal administratif de Bastia, ils font appel de la décision devant le conseil d’État et réaffirment leur détermination de « voir reconnu le fait majoritaire », refusant une lecture politicienne de l'affaire.



Photo Michel Luccioni
Photo Michel Luccioni
Quelques jours après la décision du tribunal administratif de Bastia  de suspendre l’élection du président et la modification des statuts du syndicat de l’énergie de Corse-du-Sud (SDE2A), une cinquantaine d’élus se sont réunis, ce vendredi 10 septembre, dans les locaux du syndicat. Ils annoncent leur volonté de faire appel devant le conseil d’État. Pour Paul Quilichini, maire de Sartène et deuxième vice-président du SDE2A, il en va de « l’entier respect du fait démocratique ».

« Ingérence » de l'Exécutif

Ce dernier revient sur les raisons qui ont poussé les 130 délégués à demander une modification des statuts. « Cette initiative marquait le refus de se voir imposer, bien avant le scrutin, un président désigné dans un bureau du troisième étage de la Collectivité de Corse » indique t-il. Les élus concernés affirment ne plus accepter cette « ingérence » de la part du président du Conseil Exécutif, dont ils regrettent par ailleurs la réaction « disproportionnée » dans cette affaire : « Dans une lettre adressée le 31 août à l’ensemble des maires, [il] a préféré mettre le scrutin prévu le 7 septembre sous pression ».
 
Les élus présents veulent donc aujourd’hui faire valoir leur volonté « de voir reconnu le fait majoritaire » au sein du syndicat, « quant à la réforme de son mode de gouvernance et surtout à la prise en compte de la juste représentation et de la respiration de nos territoires ». Pour eux donc, pas question de parler de « putsch » ou de « coup de force » politique. Encore moins d’une alliance entre le PNC et la droite. « Un putsch c’est le coup de force d’une minorité, or nous sommes 130 sur 200 à signer un appel » précise Jean-Christophe Angelini. « Ce n’est pas une manœuvre politique, je ne viens pas contre le président du Conseil Exécutif. On vient défendre un territoire et pas s’opposer à une majorité politique » martèle t-il.

« Le syndicat est en danger de mort »

Pourquoi alors ne pas avoir demandé une modification des statuts auparavant ? « On n’a pas changé les statuts car cela fonctionnait bien. Mais ensuite, il y a eu un dysfonctionnement financier » explique Paul Quilichini. Le nerf de la guerre serait donc l’argent. « Comment peut-on expliquer que la collectivité n’a versé que 0,5 million d’euros sur les 3,2 millions attendus, et pas le moindre centime en cette année 2021 ? » interroge le maire de Sartène. Et la situation financière du SDE2A deviendrait préoccupante. « Le syndicat est en danger de mort, il ne peut pas emprunter à perte de vue » prévient Jean-Christophe Angelini. « On ne veut pas bloquer, on veut que ça marche ».
 
L’élection du nouveau président est prévue le 24 septembre. Pour les élus présents, c’est la candidature du sortant Joseph Pucci qui doit « faire consensus », et non celle de Jean Biancucci, désigné par la majorité territoriale. Le conseil d’État, lui, statuera au plus tard le 15 octobre. Risque t-on une situation de blocage ? « Je suis confiant sur l’intelligence des hommes » déclare Paul Quilichini. « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire une réunion avec le président de l’Exécutif et essayer de voir ce qui va et ce qui ne va pas » poursuit-il. « Si quelqu’un bloque, ce n’est pas nous, ce sont ceux qui ne donnent pas leur quote-part et font un chantage aux élus » conclut le maire d’Alata Etienne Ferrandi. L’affaire du SDE2A est loin d’en être à son dernier épisode.