Corse Net Infos - Pure player corse

Sur son nouvel album, le rappeur Jul signe deux duos inattendus avec I Muvrini et Marcu Antone Fantoni


MP le Vendredi 5 Décembre 2025 à 18:21

Le rappeur marseillais a dévoilé ce vendredi son nouvel album « TP sur TP », où figurent deux collaborations inattendues avec le jeune chanteur corse Marcu Antone Fantoni et I Muvrini. Alors que des extraits du titre avec le groupe mythique ont suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux, ses membres ont défendu ce choix de collaboration dans un communiqué, revendiquant un engagement constant auprès de la jeunesse.



( Photo : ANNA KURTH / AFP)
( Photo : ANNA KURTH / AFP)
Il est l’artiste français le plus écouté sur les plateformes de streaming en France en 2025. Jul vient de sortir son nouvel album « TP sur TP » ce vendredi 5 décembre. Un nouvel opus éclectique qui continent des duos surprenants, à l’instar de ceux avec I Muvrini et le jeune Marcu Antone Fantoni.
 
Depuis quelques mois, le rappeur marseillais revendique en effet ses origines corses. En avril dernier, il avait ainsi fait son entrée sur la scène du Stade de France accompagné de la bandera, avant de partager un duo avec le chanteur ajaccien Francè Zito, avec lequel il avait enregistré le morceau Capata. Quelques jours plus tôt, sur ses réseaux sociaux, il avait partagé une vidéo de la page Ricordi di Petru-Pà, dédié à la mémoire et à la valorisation de la culture insulaire, où l’on voyait Marcu Antone, livrer une belle interprétation d’U Prete Andria de Jean-Paul Poletti. Touché par la justesse, la sensibilité et la force vocale du jeune chanteur corse, il a donc décidé de lui faire une place sur son nouvel album avec la chanson Eternità.
 
Il y a quelques jours, Jul avait aussi dévoilé que le groupe mythique I Muvrini partagerait la chanson À chacun sa victoire sur ce nouvel album. Un extrait, alors dévoilé sur les réseaux sociaux, a depuis fait l’objet de nombres de commentaires acerbes. Ce vendredi, I Muvrini a répondu à ces critiques via un communiqué, indiquant qu’avec ce morceau il ne s’agit pas pour eux de « (leur) nom, d’une crédibilité à protéger, d’une quelconque réputation à défendre, mais d’une volonté, d’un engagement, toujours prêt et disponibles quand il s’agit de rencontrer, encourager, parler aux jeunes ». 
 
« Nous le faisons dans le cadre de conférences, dans des centaines d'écoles, de collèges, de lycées, universités, prisons, associations, clubs de sport...partout où l'on nous invite, là où l'on veut nous parler et entendre », écrivent les membres du groupe en ajoutant : « Dans la langue des blessures, derrière le langage de JUL, il y a une immense tendresse. Jul parle à des milliers, voire à des millions de jeunes : pouvoir leur dire, avec lui, que chacun mérite sa victoire, sa propre force, ses racines, un espoir, cela vaut bien un titre en duo, non ? ».

Quant à la question « Pourquoi avoir accepté cette collaboration ? », les membres du groupe y répondent de façon très directe.  « Cette question insinue une méfiance et un mépris que nous trouvons ahurissants. Notre société lègue à la jeunesse, un monde désenchanté où l’OMS déclare la santé mentale « Défi planétaire ». Est-ce la faute aux jeunes, ou est-ce la responsabilité du monde adulte ? Leur langage, leur musique en témoignent. Et nous, nous devrions, en plus mépriser, être sourds à ce qu’ils écoutent, à ce qu’ils aiment ? Si cette musique des jeunes incommode les oreilles adultes, elle est bien moins laide que le monde que nous leur léguons. Sans parler de la laideur en libre accès sur les réseaux ! », cinglent-ils. 
 
De facto, à ce qu’ils qualifient de « monde déasaccordé », les membres d’I Muvrini disent préférer « ce pont entre générations, ce lien qui éclaire ». « Tendons-nous, tenons-nous, donnons la main, jusqu’à l'horizon, non ce n’est pas si loin chantons-le, ce pont... » Vos enfants, nos enfants, tant de jeunes écoutent JUL.
 
Oui, nous acceptons le défi de la rencontre, sans avoir peur de rajouter notre crédibilité à la sienne que nous respectons profondément », glissent-ils encore.