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Suppression de la boîte aux lettres de la CPAM à L'Ile-Rousse : Colère, courrier et pétition


Jean-Paul-Lottier le Vendredi 28 Décembre 2018 à 15:39

La suppresion dans la discrétion de la boîte aux lettres de l'antenne île-roussienne de la CPAM depuis plusieurs jours provoque la colère et l'indignation des usagers mais aussi du maire de la commune qui a adressé un courrier à la directrice de l'organisme concerné alors qu'une pétition circule



Photo MSVA
Photo MSVA

"Lamentable", "absurde", "ridicule", "grotesque", les mots ne manquent pas aux assurés sociaux de la cité paoline pour qualifier la décision de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de Bastia – Haute-Corse de supprimer sa boîte aux lettres de son antenne Balagne au Centre Jean-Simi de Lisula.

«  A l'heure où l'on nous parle de ruralité et de son importance à maintenir les services publics, cette nouvelle mascarade montre combien le fossé est grand entre les administrations et les usagers.
Cette nouvelle suppression qui s'est faite en toute discrétion et visiblement sans la moindre concertation est tout simplement inadmissible.
Le plus incroyable dans tout ça, c'est que visiblement l'antenne qui se trouve à l'étage dans le centre est elle toujours ouverte.
En clair, si j'ai bien compris, cette boîte aux lettres a tout simplement été supprimée parce qu'il n'y a personne pour récupérer le courrier !

Il est grand temps de réagir avant que tout ne parte à vau-l'eau » s'insurge un usager.


Même son de cloche chez un assuré.
«  A la suite à un accident , je suis en arrêt de travail depuis le mois d'avril dernier. Début décembre, suite à cet accident j'ai subi une intervention chirurgicale à Bastia. De retour en Balagne j'ai demandé à ce que l'on m'arrête une minute au Centre Jean-Simi pour déposer des documents dans la boîte aux lettres de la CPAM. Et la, à ma grande surprise il n'y avait plus de boîte. Ma situation physique ne me permettait pas d'aller voir à l'étage si quelqu'un était là.

De retour à la maison, j'ai appris que la CPAM avait suspendu le règlement de mes indemnités journalières et ce sans raison apparente.
J'ai essayé, non sans mal, de joindre une employée à Bastia. Peu aimable et peu compréhensible, cette dernière m'a dit de voir ça avec mon chirurgien qui selon elle n'aurait pas bien fait les choses.
Problème, c'est que ce dernier est absent pour les fêtes de fin d'année.
Résultat, je suis obligé de faire avec. C'est quand même malheureux d'être victime et de ne pas avoir quelqu'un en face qui soit à l'écoute ».
Un autre usager fait allusion aux actions des Gilets jaunes et à leur revendications qui ne sont pas seulement d'ordre financières mais aussi humaines.

 

Courrier du maire de l'Ile-Rousse à la CPAM et pétition
Informé de cette situation, Jean-Jo Allegrini-Simonetti, Maire de l'Ile-Rousse a très rapidement réagi en adressant dès vendredi un courrier à Catherine Petraszko, directrice de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie avec copie au préfet de Haute-Corse et aux médias :

« Sur proposition du Conseil d'administration, la Direction de la CPAM de Haute-Corse a décidé le 01/07/1991 d'installer une antenne de l'Assurance Maladie à l'Ile-Rousse pour les assurés de Balagne. Nous avons accueilli avec satisfaction cette initiative essentielle pour notre territoire
Ma commune a largement soutenu ce projet en proposant gratuitement des locaux de 1991 à 2008 et en réservant à votre organisme et son personnel des bureaux spacieux et fonctionnels depuis Mars 2008 ».
Et de poursuivre :

«  Il a été décidé curieusement depuis quelques jours de condamner la boîte aux lettres extérieure destinée aux usagers. Je veux vous rappeler l'utilité de ce service pour les assurés et les professionnels de santé qui doivent pouvoir à Bastia ou ailleurs déposer leurs documents en dehors des heures d'ouverture ainsi que le week-end et les jours fériés.
Comment s'étonner du renoncement aux droits avec de telles pratiques ?
Une pétition circule d'ailleurs dans la population pour la réouverture de cette boîte à lettres. Comment ne pas ressentir ce sentiment de déclassement, de discrimination envers nos communes rurales avec de tels agissements ».
Et de conclure : « Au nom de la population de ma commune , je vous demande de rétablir ce service rapidement.

Je vous informe que le joins une copie de ce courrier à Monsieur le Préfet de la Haute-Corse ainsi qu'à la presse locale... »