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Sporting club de Bastia : L'histoire de ses finales


le Lundi 6 Avril 2015 à 16:14

Plus personne l'ignore : Le Sporting disputera samedi à Paris sa cinquième finale dans une compétition nationale. Trois en coupe de France - dont une victorieuse en 1981 - et une en coupe de la Ligue perdue en 1995 au Parc des Princes face au PSG. A quelques jours de ce cinquième acte qui fera de Paris une cité corse, CNI a décidé de regarder dans son rétroviseur. Et de vous raconter jusqu'à samedi ce que furent ces divers rendez-vous. Par l'écrit au fil de ses souvenirs et à travers de documents de l'époque, mais aussi par l'image comme cette vidéo fruit d'un montage de la finale du 4 Juin 1972 ou cette autre retraçant cette finale dans son intégralité qui ouvrent cette rétrospective ! Souvenirs, souvenirs…



L'équipe du SC Bastia (SEC Bastia) finaliste de la Coupe de France en 1971/72. 2ème Rang: Cvajko Savkovic, Victor Mosa, Jean-Claude Tosi, Georges Calmettes, Jean-Louis Luccini, Ilija Pantelic 1er Rang: Marc Kanyan, Jean-Pierre Dogliani, François Félix, Georges Franceschetti, Jean-Pierre Giordani (Dr)
L'équipe du SC Bastia (SEC Bastia) finaliste de la Coupe de France en 1971/72. 2ème Rang: Cvajko Savkovic, Victor Mosa, Jean-Claude Tosi, Georges Calmettes, Jean-Louis Luccini, Ilija Pantelic 1er Rang: Marc Kanyan, Jean-Pierre Dogliani, François Félix, Georges Franceschetti, Jean-Pierre Giordani (Dr)
4 Juin 1972 Parc des Princes
OM bat SEC Bastia 2 à 1 (1 - 0)
Arbitre Mr Frauciel, 44 069 Spectateurs
Buts Couecou (15e) Skoblar (73e) pour l'OM,  Franceschetti (84e) pour le SEC Bastia
OM Carnus - Lopez, Bosquier , Zvunka, Kula - Novi, Bonnel (Hodoul 78e) - Magnusson, Gress, Skoblar, Couecou Entraineur : Mario Zatelli
SC BASTIA Pantelic, Mosa, Luccini, Savkovic, Tosi, Calmettes, Dogliani, Kanyan, Félix, Franceschetti, Giordani puis Papi (78e). Entraineur Cahuzac.



Les archives de la coupe de France n'ont retenu de ce premier grand acte du football bastiais au niveau national que cette fiche technique.
Mais ceux qui ont suivi l'histoire d'un peu plus près n'ont pas oublié que tout que le début de cette épopée qui se poursuit aujourd'hui est partie des arguments développés par le président légendaire du Sporting Victor Lorenzi à convaincre Pierre Cahuzac qui avait permis au GFCA de se couvrir de gloire en championnat de France amateur de franchir, enfin, le col de Vizzavona.
Lorsque l'homme débarque à Furiani le Sporting est moribond.
Mais il remédie immédiatement à la situation. Il y a des noms dans l'effectif bleu. Jean-Pierre Dogliani est l'un de ceux-là. Mais quand le meneur de jeu des "bleus" n'est pas à la hauteur, Cahuzac n'hésite à le bousculer. Mais Dogliani est aussi un homme de caractère. Il refuse de céder sa place à Cahuzac qui lui a pourtant demandé à plusieurs reprises. Suivront des sanctions à l'encontre de Dogliani. Mais cela ne perturbe pas l'entraîneur qui poursuit sur la même voie.
Et tout le monde finit par rentrer dans le moule Cahuzac.
Le SECB de l'époque qui, sous la direction de Jean Vincent, et après les courts intérims de Trevisan et Accorsi, se trainait dans les profondeurs du championnat aligne 7 victoires consécutives et termine l'épreuve à la 9e place !
" Non, ne parlez pas de miracle avec Bastia" expliquait-il. Vincent, avant moi, avait fait du bon travail. Il suffisait que je ne commette pas des erreurs. Une fois de plus je me suis attaché au moral de mes troupes. J'ai fait appel à leur fierté."
Ça ne vous rappelle rien ?

Mais revenons-en à cette finale fruit d'un parcours passé par Mont de Marsan, Martigues, Ajaccio; Avignon et Lens !
Lens et deux matches homériques qui ont longtemps "fâché" la Corse et le Pas-de-Calais n'ont pas empêché le Sporting de s'inviter à l'inauguration du nouveau Parc des Princes face à l'OM qu'il a battu à deux reprises en championnat !

Les Corses donnent de la voix, du pétard et de la banderole. ils mènent 1-0 sur leurs collègues de l'O.M. Mais il y a Couécou qui jaillit comme un diable de sa boite à la 16' minute pour reprendre un centre de Magnusson et ouvrir le score. La colonie marseillaise exulte. Les Corses accusent le coup.
Tout y est, durant ces vingt premières minutes : le rythme, la prise de risque, les tirs. Tout.. sauf le vrai Bastia. Dogliani et ses amis semblent avoir des jambes de coton. Deux ou trois tirs meurent dans l'herbe haute. Est-ce la faute de la pelouse ou celle de joueurs écrasés par le trac, à l'image d'un Franceschetti qu'on ne reconnait pas ?
A la le minute, Bosquier dégage en catastrophe sur la ligne de but marseillaise. Carnus était resté au point de penalty, retenu par des mains anonymes. Il s'en passe des choses, dans une surface. . Cinq minutes plus tard, le chat-tigre n° 10 refait des siennes. 11 déclenche un tir du pied droit fulgurant que Pantelic arrête aussi brillamment que le premier. Puis, le rythme décline, en même temps que l'intérêt. Les Bastiais sont contractés mais les Marseillais sont nerveux. Ils contestent les décisions de l'arbitre, sans agressivité, mais irritables…
Cahuzac a dû chauffer la mécanique dans le sous-sol bétonné. Les Bastiais reprennent du poil de la bête. Les accrochages se multiplient. Josip Skoblar, suivi comme son ombre par un Luccini qui ne lui fait pas de cadeau, fuit le combat et joue les toreros avec un talent certain. 


La bataille est âpre, donc. Kanyan, qui va droit au but, est abattu à l'entrée de la surface à la 56e minute. "Penalty " crient les Bastiais. Coup-franc, répond l'arbitre, Savkovic tire au-dessus.
C'est au moment où Bastia est terriblement dangereux que l'OM va placer le coup meurtrier. Skoblar s'est fait oublier. Il a donné l'impression de fuir le combat. Mais, sur un nouveau centre de Magnusson, il bondit. Sa tête - "ses cheveux" prétendra Pantelic - effleure le ballon. Celui-ci va mourir à la droite du gardien bastiais. Josip, qui a joué un bon tour à son compatriote yougoslave, est fou de joie. 


On s'oriente, dans la demi-déception, vers le 2-0. Puis le coup de théâtre éclate : de la tête, Franceschetti ramène le score à 2-1. Il reste cinq minutes à jouer. Le miracle est-il possible pour Bastia ? Les Corses, dans les tribunes, s'agitent : • S'il ne nous avait pas volé deux penalties, cet arbitre, l'O.M. il irait se rhabiller I » L'arbitre en question, M. Frauciel, a fait pourtant une bonne finale. Les deux penalties en question, c'est le fauchage de Kanyan et une main involontaire dans la surface.
Les Marseillais terminent le match en réalistes. Il font tourner la balle : Bosquier à Camus, Camus à Kula, Kula à Bosquier, Bosquier à Carnus, etc. On siffle. On critique. Et coup de sifflet final. C'est le déferlement. 


Jules Zwunka, le capitaine marseillais, monte à la tribune pour recevoir la Coupe des mains du président Pompidou. Flashes des photographes, corrida aux maillots sur le terrain et spectacle dans la tribune présidentielle. Victor Lorenzi, président du Sporting, très gamin, passe autour du cou du chef d'Etat son écharpe bleu et blanc. M. Pompidou ne saurait afficher, même en période pré-électorale, une opinion aussi catégorique. Il l'enlève.



La belle aventure du Sporting en coupe de France s'achève.
Les milliers de Bastiais, qui ont effectué le déplacement jusqu'au Parc des Princes, sont certes déçus mais néanmoins fiers de leurs "bleus" qui sont passés en l'espace de quelques mois des angoisses de la relégation au firmament du football national avec à la clef une qualification en coupe d'Europe des coupes à disputer contre l'Atlético de Madrid…

Challenge des Champions : Le Sporting prend sa revanche

 

 

Ce que l'on sait moins, ou dont se souvient le moins, c'est que semaines plus tard dans le cadre du challenge des Champions dont c'était  la seizième édition  opposant le champion de France au finaliste de la Coupe de France lors de cette édition. Disputée le 26 juillet 1972 au Stade de Bon Rencontre à Toulon en France devant 10 000 spectateurs, la rencontre est remportée par le SEC Bastia contre l'Olympique de Marseille sur le score de 5-2, 3-1 à la mi-temps. L'arbitre de la rencontre est M. Ulhen.

Kanyan  avait ouvert le score à la 15e puis "Fanfan" Félix accentuait l'écart à la 24e minute. Marseille réduisait la marque sur pénalty à la 31e minute par l'intermédiaire de Josip Skoblar. Claude Papi  transformait aussi un pénalty deux minutes plus tard pour le SEC Bastia.  En seconde période Serge Lenoir portait le score à 4-1. Georges Franceschetti, passé dans l'autre camp à l'intersaison,  réduisait l'écart à la 81e minute mais le dernier mot restait à Lenoir.

Le Sporting  remportait donc le trophée sur un score final de 5-2 . Entre temps le bastiais Georges Calmettes et le marseillais Skoblar sont exclus du terrain par l'arbitre à dix minutes du terme de la rencontre…


Sporting club de Bastia : L'histoire de ses finales

La finale intégrale


Skoblar aggrave la marque
Skoblar aggrave la marque