Baignade, randonnées, journées à la plage… avec l’arrivée de l’été, difficile de résister à l’appel du soleil. Pourtant, cette exposition est loin d’être sans conséquences pour notre peau. “Nous naissons avec un capital soleil, et toute notre vie, nous sommes exposés aux ultraviolets, que ce soit directement, comme à la plage, ou indirectement, par exemple dans la rue”, explique le Dr Sauveur Merlenghi, médecin généraliste et président du comité de la Ligue contre le cancer en Corse-du-Sud. “Les rayons ultraviolets sont capables de déclencher des réactions importantes au niveau de la peau : ça commence avec le coup de soleil, qui est une brûlure au premier degré, mais au fur et à mesure du temps, notre capital soleil se détériore, et nous ne sommes plus protégés naturellement.”
En Corse, le danger est d’autant plus marqué que l’indice UV atteint des niveaux très élevés en été. “On a un indice UV qui est compris entre 8 et 10, mais il peut même monter à 11 suivant les périodes extrêmes, notamment en plein mois de juillet. À ces niveaux-là, les risques de brûlures sont immédiats, surtout pour les peaux les plus claires”, détaille Lisandru Bastiani, chargé de communication à la Ligue contre le cancer en Haute-Corse. Si des conséquences peuvent apparaître rapidement, comme des brûlures, des cloques ou des tâches pigmentaires, c’est à long terme que les expositions répétées deviennent particulièrement préoccupantes. “Les UV pénètrent profondément dans la peau et peuvent provoquer des modifications cellulaires. C’est comme ça qu’apparaissent certains grains de beauté anormaux, ou des lésions suspectes”, détaille le médecin.
Selon les données nationales, environ 80 000 cancers cutanés sont diagnostiqués chaque année en France, comme le mélanome, le carcinome basocellulaire ou le carcinome spinocellulaire. En Corse, le taux d’incidence est estimé à 17 cas pour 100 000 habitants, un chiffre proche de la moyenne mondiale (16 pour 100 000 habitants), mais encore éloigné du taux national (30 pour 100 000 habitants). Une tendance qui est néanmoins à surveiller, d’autant que les effets du réchauffement climatique pourraient accentuer les risques dans les années à venir. “Les rayons les plus dangereux sont ceux qui sont perpendiculaires quand le soleil est au zénith, parce qu’ils parcourent une distance plus courte, et qu’ils sont donc plus chauds et plus prégnants au niveau de la peau. Mais avec le dérèglement climatique et le trou dans la couche d’ozone, ils nous atteignent plus et sur de plus longues périodes, notamment en Méditerranée”, souligne le Dr Sauveur Merlenghi.
L’importance de la prévention
Face à ce constat, la prévention reste la meilleure arme. “Pour une peau qui n’est pas habituée à s’exposer au soleil, il suffit de 20 minutes sans protection pour la cramer complètement”, lance Lisandru Bastiani. Quelques gestes simples permettent pourtant de limiter les risques. “La première chose, c’est d'éviter l’exposition au soleil de 11h à 16h. Il faut également appliquer de la crème solaire avec un indice 50 toutes les deux heures, et aussi en sortant de l’eau”, détaille-t-il. Le médecin ajoute qu’il faut aussi “porter un chapeau avec des bords qui protègent le nez et les oreilles, mais aussi des lunettes de soleil parce qu’on peut avoir des mélanomes malins au niveau de l’œil”.
Au-delà de la protection, il est également essentiel de surveiller sa peau. Certains signes doivent alerter, insiste le Dr Sauveur Merlenghi : “Un grain de beauté qui saigne, qui change d’aspect, qui devient asymétrique, dont les contours ne sont plus nets ou la couleur plus uniforme, doit être montré à un professionnel.” Lisandru Bastiani, quant à lui, évoque également “l’apparition de croûtes qui ne cicatrisent pas, de petits boutons persistants et qui saignent ou de zones rouges qui ne disparaissent pas malgré l’usage de crèmes”. “Dans ce cas-là, il faut surveiller, et ne surtout pas hésiter à consulter en cas de doute.”
En cette période estivale, la Ligue contre le cancer multiplie les actions pour sensibiliser la population. En Haute-Corse, “on fait beaucoup de prévention sur les réseaux sociaux, et on va aussi aller sur la plage distribuer de la crème solaire”. Dans le sud, la Ligue contre le cancer a même mis en place des journées de dépistage gratuites, face aux difficultés d’accès à un dermatologue. “Beaucoup de gens ont des lésions cutanées qui les inquiètent, mais ils ne savent pas quoi faire”, détaille le praticien. “Nous avons déjà organisé quatre journées qui ont permis aux gens de rencontrer un dermatologue et de se faire dépister, et nous allons en organiser une nouvelle le 1er août à Ajaccio. C’est important car le mélanome malin est en nette progression en Méditerranée, et un diagnostic précoce peut tout changer.”
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