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Soupçons de fraude aux aides agricoles européennes : Joseph Colombani. "Nous sommes le maillon faible de la France"


Livia Santana le Jeudi 20 Février 2020 à 14:31

Ce jeudi 20 février, en préambule du Salon de l'Agriculture, Joseph Colombani, président de la chambre d'Agriculture de Haute-Corse et Jean-François Sammarcelli, président de la chambre régionale d'Agriculture ont tenu à "rétablir la vérité" sur les "discriminations" que les agriculteurs Corses ont subi à la suite des affaires de fraude présumées.



Joseph Colombani et Jean-François Sammarcelli nt tenu à "rétablir la vérité" sur les "discriminations" que les agriculteurs Corses ont subit suite aux affaires de fraude présumées.
Joseph Colombani et Jean-François Sammarcelli nt tenu à "rétablir la vérité" sur les "discriminations" que les agriculteurs Corses ont subit suite aux affaires de fraude présumées.
Avant de se rendre à Paris pour le Salon de l'Agriculture Joseph Colombani, président de la chambre d'Agriculture de Haute-Corse et Jean-François Sammarcelli, président de la chambre régionale d'Agriculture ont convié la presse dans leurs locaux de Bastia pour "éclaircir la situation" sur les soupçons de fraudes aux contrôles de la PAC. 

Pour rappel, en octobre dernier les agriculteurs corses avaient manifesté leur mécontentement face aux 850 contrôles satellites pour l'attribution des aides de la Politique agricole commune (PAC) européennes. En effet, sur les 2 000 agriculteurs éligibles aux aides, 40% ont été contrôlés contre une moyenne nationale de 12%. Le taux de contrôle avait été évalué en novembre 2018 sur la base d'une enquête qui avait montré un écart de 40% entre la surface agricole corse déclarée, et la surface éligible aux aides. La même enquête sur le continent avait montré un écart de 12%. 

Néanmoins, cette année les contrôles de terrain ont montré un taux d'écart de 19,5% pour la Corse et 15,5% pour le continent selon les chiffres d'un rapport de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) du 13 février. 
 Joseph Colombani qualifie cet écart d'encore "trop élevé" mais le justifie par "des parcours pastoraux montagneux plus difficiles à délimiter". Pour Jean-François Sammarcelli "ce taux de contrôle prohibitif est le signe d'une discrimination envers la Corse." 
En 2019, les présidents des chambres chiffrent en conséquence les pertes de subventions PAC autour de 6 millions d'euros en comptant à la fois les DPB (primes à la surface) et les pénalités. 

"Dans toute cette histoire on nous a fait porter un chapeau trop grand." 
La presse nationale, certaines administrations, syndicalistes, et même des politiques, auraient également reproché aux agriculteurs corses de déclarer des zones agricoles qui n'en étaient pas pour "profiter" des DPB mises en place en 2014. Or, selon les chiffres communiqués par la DRAAF, la Corse déclarait 159 000 hectares éligibles aux aides de la PAC en 2014 et 5 ans après 174 000. Une augmentation de 15 000 hectares en 5 ans qualifiée de "faible" par les deux présidents puisque la Corse connait le taux le plus fort de progression pour l'installation selon l'Office du développement agricole et rural de la Corse (ODARC). 
"Les chiffres parlent d'eux-même, dans toute cette histoire on nous a fait porter un chapeau trop grand. Il y a un acharnement sur la Corse. Nous sommes le maillon faible de la France", s'insurge Joseph Colombani. 

Les présidents des deux chambres vont d'ailleurs saisir l'Assemblée de Corse et demander un rapport pour tenter de savoir s'il y a eu discrimination.