La Ligue des droits de l'Homme de Corse partage les inquiétudes de la CIMADE de Toulouse exprimées dans un communiqué, le 13 février.
L'association dénonce le traitement infligé par les préfectures d’Ajaccio et de Bastia, et non pas par la Corse, à des personnes interpellées pour séjour irrégulier. Selon les informations recueillies par la LDH de Corse auprès de la CIMADE de Toulouse, certaines d’entre elles sont en situation régulière dans d’autres pays d’Europe ou travaillent en Corse. Après avoir été retenues pendant 48 heures au Local de Rétention Administrative d’Ajaccio ou de Bastia, les personnes interpellées sont envoyées au Centre de Rétention de Toulouse ou dans d’autres Centres du Sud-est de la France.
Ces changements de lieu de rétention constituent des obstacles à l'accès à une assistance juridique alors que ces personnes sont privées d'une liberté fondamentale, celle d'aller et venir. Ces changements rendent également difficile l'appel contre un maintien en rétention qui peut être prononcé par le juge des libertés et de la détention après ces 48 heures, rappelant toutefois que ce juge peut décider de refuser la prolongation de la rétention.
De fait, les pratiques des préfectures d'Ajaccio et de Bastia se situent dans une logique de rétention et d'expulsion sans considérer les situations humaines concernées.
Au regard de leurs conséquences pour les droits, La LDH de Corse demande aux préfectures d’Ajaccio et de Bastia que soit mis un terme à ces pratiques."