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Sécheresse : Vives inquiétudes de l'Interprofession laitière ovine et caprine de Corse


le Samedi 8 Novembre 2014 à 13:10

Antoine Ottavi, président de l'Interprofession laitière ovine et caprine de Corse, Jean-François Sammarcelli, président du pôle élevage à la chambre d'agriculture de Haute-Corse et de nombreux éleveurs ont fait part de leurs craintes à la suite de l'épisode de sécheresse qui sévit sur la région. Afin de mieux frapper les esprits ils se sont rassemblés vendredi madin, à l'Ostriconi, sur l'exploitation de Sébastien Mercuri, président du CDJA de Haute-Corse touché de plein fouet par les effets du déficit de précipitations enregistré au cours des derniers mois...



Sécheresse :  Vives inquiétudes de l'Interprofession laitière ovine et caprine de Corse
Après la fièvre catarrhale, la sécheresse…
Les éleveurs ovins et caprins - mais pas seulement - de Corse sont inquiets. Parce que la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois les a contraint à puiser, plus rapidement que prévu, dans les réserve alimentaires de leurs troupeaux, et par voie de conséquence dans leur trésorerie car, il leur a bien fallu compenser l'absence totale d'aliment naturel.
Une situation que l'Interprofession laitière ovine et caprine de Corse et ses adhérents vivent mal aujourd'hui.
" Le préfet de Haute-Corse a bien déclenché la procédure de calamité agricole" souligne Antoine Ottavi, président de l'Ilocc, mais du fait de l'absence de précipitations, et donc d'herbe naturelle, les éleveurs sont contraints d'apporter l'intégralité du fourrage et de l'aliment pour nourrir leurs bêtesAvant cet épisode de sécheresse les prairies étaient en état : les bêtes pouvaient s'y alimenter normalement. Aujourd'hui le coût alimentaire est multiplié par deux à trois pour certaines exploitations".
Dès lors importe t-il, pour l'interprofession, de tirer la sonnette d'alarme.

C'est dans le but de trouver des solutions aux problèmes qui ne vont pas manquer d'affecter maints éleveurs que l'Ilocc a sollicité la Draf - direction de l'agriculture et de la forêt - et l'office agricole de la Corse.
Comment ?
En attendant l'indemnisation des assurances qui interviendra beaucoup plus tard dans le cadre de la procédure de calamité agricole, les éleveurs demandent une aide au transport pour acheminer les aliments et le fourrage du continent ainsi qu'une mesure sociale auprès la MSA afin d'essayer d'obtenir notamment un allègement des charges durant cette période.
Une première réunion entre l'Ilocc, la Draf et l'Odarc pourrait être programmée dès cette semaine.
Car il y a urgence.
" Dans un automne normal, les pluies commencent au mois de Septembre. Nous sommes début Novembre et nous venons d'avoir à peine les premières pluies... Il y a  eu des pertes sur les mois précédents et nous ignorons ce que vont être les mois à venir" surenchérit, inquiet, Antoine Ottavi.
 

Sébastien Mercuri : "Nous gérons au jour le jour"

Sébastien Mercuri, éleveur, à l'Ostriconi tient le même discours inquiet.
"Les jeunes agriculteurs n'ont pas les épaules assez larges pour gérer une crise d'une telle ampleur. D'autant que nous ne sommes ni équipés pour faire faire de la stabulation (maintien saisonnier ou en permanence du troupeau dans un espace restreint et clos couvert ou non), ni pour gérer une crise de cette ampleur" souligne t-il.
Et, aujourd'hui, toute la trésorerie est pratiquement consacrée à la commande du fourrage.
Avec un coût des transports qui grève de nombreuses trésoreries.
"Dans ces conditions nous sommes contraints de gérer au jour le jour et le moindre revenu est consacré à la commande du foin.  Sans trésorerie certains ont des difficultés à nourrir leurs troupeaux. Je vous parle là de cas extrêmes qui sont rares, c'est vrai, mais qui malheureusement existent." 
Et ce n'est pas terminé.
"Mais nous ne demandons pas l'aumône, simplement des mesures pour nous permettre de franchir ce cap critique jusqu'à l'éligibilité de la Corse à l'état de calamité agricole, mesure qui, elle, n'interviendra sans doute pas avant le mois de Mars…"

Mais comment faire d'ici là ?
C'est la question que pose aujourd'hui l'Ilocc ?