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Santé : La colère de la CGT devant les 60 millions d'euros de déficit de l'Hôpital de Bastia


Rémi Di Caro le Mardi 7 Mai 2019 à 19:34

Devant la "situation alarmante" de l'Hôpital de Bastia, la CGT Santé de Corse a pris la parole ce mardi 7 mai, dans les locaux du centre hospitalier, pour dénoncer une "situation budgétaire qui ne cesse de se dégrader malgré les multiples avertissements".



" En 2014, nous avions 7 millions d'euros de déficit, et malgré de nombreux avertissements de la part de notre Syndicat, on atteint aujourd'hui les 60 millions d'euros". Voilà les mots de Josette Risterucci, secrétaire de la CGT Santé de Corse, qui a paru désabusée face à cette situation critique. En cause, selon le Syndicat, un financement à 100% de l'ensemble de la modernisation de l'hôpital qui reste sans réponse de la part des organismes de santé. "On nous demande de faire des économies, de supprimer des postes, de supprimer 30 lits pour obtenir un éventuel financement mais nous ne pouvons pas accepter ce chantage : il est impossible, pour une région comme la Corse, de se priver de ces choses là." a-t-elle tenu a affirmer. Pour la secrétaire, "c'est inadmissible de pleurer pour obtenir un financement lorsque l'on est l'hôpital référence d'un territoire".

Elle est également revenue sur le cas du futur ex-directeur de l'établissement, Pascal Forcioli, qui cédera sa place au mois d'Août, qui, selon elle, "a cherché à diviser pour mieux régner". "Il a présenté des projets qui ne tenaient pas la route et nous avons été les seuls à lui signaler, mais il n'a jamais cherché à réunir tout le monde autour d'une table, ce qui n'est pas normal au vue de la gravité de la situation." Pour revenir sur la récente inauguration du tout nouveau bloc opératoire, J. Risterucci s'est dit satisfaite même si "on a obtenu 8 blocs sur les 11 initialement prévus, et surtout il manque 4 millions pour le financement total de l'opération. " 

Mais la situation financière n'est pas le seul soucis pour la CGT, qui a soulevé également le problème de l'emploi : cette situation devrait se traduire inévitablement par "le non remplacement des agents en maladie de 30 jours d'absence, laissant des pôles ou des services sans aucune marge de manoeuvre, par l'arrêt de CDD, ou encore par des non renouvellements de contrats". Pour eux, "c'est le patient et sa qualité de prise en charge qui sont impactés". On a 22 postes de médecins à pourvoir, c'est du jamais vu !"

Pour terminer, l'avenir du centre hospitalier reste tout de même inquiétant pour le syndicat, avec l'arrivée d'un nouveau directeur durant l'année 2019, "on est vraiment curieux de voir qui est capable de récupérer l'établissement dans cette situation". Même si l'espoir de solutions reste toujours présent, la situation d'urgence ne permet pas une marge de manoeuvre très importante : "Pourquoi pas mettre en place un PEI Santé qui a déjà été abordé, mais il faut faire très vite.."