Corse Net Infos - Pure player corse

SNCM : Le procureur du Tribunal de commerce requiert en faveur de l’offre de Patrick Rocca


Nicole Mari le Mercredi 4 Novembre 2015 à 21:47

Le tribunal de commerce de Marseille a, enfin, examiné, mercredi après-midi, les offres améliorées de reprise de la SNCM. Un soulagement pour les quatre repreneurs potentiels : Corsica Marittima, le groupe Rocca, Baja Ferries et Christian Garin. Aucun projet ne semblait, jusqu’à ce jour, satisfaire les juges. En début de soirée, le procureur leur a demandé de trancher en faveur de l'offre de Patrick Rocca. Le verdict a été mis en délibéré. La compagnie maritime et ses 1500 employés devraient, sous réserve d’un nouveau rebondissement, être fixés sur leur avenir, le 20 novembre.



On s’attendait presqu’à une nouvelle dérobade, mais, après trois reports, le tribunal de commerce de Marseille a, finalement, commencé à examiner, mercredi en début d’après-midi, le contenu des quatre offres de reprise de la SNCM. Une énième demande de renvoi avait, pourtant, été déposée en début d’audience par Marcel Faure, secrétaire CGT du comité d'entreprise de la compagnie maritime qui explique n’avoir pas été consulté sur les améliorations de dernière minute apportées à l’offre de Corsica Marritima. Le consortium de chefs d’entreprises corses prévoit de sauvegarder, désormais, 860 emplois, soit 60 de plus que ceux initialement prévus. Les juges marseillais n’ont pas jugé cette demande recevable. La direction de la SNCM s’était, pour sa part, élevée contre tout nouveau retard.
 
Des juges à convaincre
L’audition des repreneurs, faite à huis-clos, s’est, donc, ouverte avec Christian Garin. L’ancien président du port de Marseille revient en course, associé à l'armateur grec Arista. Le transporteur corse, Patrick Rocca, a été, ensuite, entendu. Puis, ce fut, au tour, de l'homme d'affaires Daniel Berrebi, patron de Baja Ferries. L’audience s’est achevée, en début de soirée, avec l’examen du projet des chefs d’entreprises de Corsica Marritima, emmenés par François Padrona. L’enjeu, pour chacun des quatre candidats à la reprise, est de convaincre les juges marseillais qui se sont, jusqu’à présent, montrés assez circonspects. Les offres ont, de ce fait, été améliorées. Trois critères seront minutieusement étudiés : le prix de cession proposé, la solidité du montage financier et le nombre d'emplois conservés. La méconnaissance du cahier des charges de la future Délégation de service public (DSP) sur les liaisons Corse-Continent est une autre inconnue qui pèse lourdement sur ce dossier. Le 6 novembre, une réunion est, d’ailleurs, prévue à Bruxelles avec les représentants de l’Exécutif territorial de Corse. Son président, Paul Giaccobi, a annoncé qu’il lancera son projet d’appel d’offre de la DSP dès qu’il aura le feu vert de la Commission européenne.
 
Verdict le 20 novembre
Après la présentation des quatre offres de reprise, le procureur du Tribunal de commerce de Marseille a donné son avis. Il a écarté, comme « peu fiable et présentant trop de zones d'ombre » l’offre de Christian Garin. Il a, à la surprise générale, émis de « fortes réserves » sur celle de Corsica Marittima, estimant « impossible » une « gestion à 130 personnes ». Jugeant que Daniel Berrebi n’avait pas assez « pris la mesure des efforts d'entente à faire avec les salariés », il demande au Tribunal de désigner l’offre de Patrick Rocca qui s’engage à reprendre 845 salariés, dont 612 navigants. Le jugement a été mis en délibéré au 20 novembre à 13 h 30, soit huit jours avant la fin légale de la période d’observation fixée au 28 novembre. Si, dans 15 jours, le Tribunal de commerce tranche et choisit un candidat, la reprise de la compagnie sera effective au 1er janvier 2016.
 
N.M.