Corse Net Infos - Pure player corse

"S'engager sur le tourisme durable en Corse, ça ne peut être que gagnant-gagnant"


Philippe Jammes le Vendredi 16 Octobre 2020 à 18:15

Dans le cadre de Bastia Ville Digitale, se tenait ce vendredi, au Centre Culturel Alb’Oru, la «Journée des Ambassadeurs du tourisme durable».



Institutionnels et socio-professionnels ont lancé la Journée des Ambassadeurs du tourisme durable
Institutionnels et socio-professionnels ont lancé la Journée des Ambassadeurs du tourisme durable
«Cette journée des Ambassadeurs du tourisme durable est une journée de co-construction, d’échanges et d’inspiration réservée aux acteurs du tourisme et du développement durable » indique Jean Leccia, directeur de l’association EMAHO, organisatrice de BVD. «Elle a pour objectif de recueillir auprès d’eux les atouts, les problématiques, les irritants et les idées qui permettront de nourrir la phase de construction du premier hackathon tourisme durable prévu durant le 1er semestre 2021. Elle marque donc le lancement d’un projet collectif visant à proposer des solutions concrètes en faveur d’un tourisme durable et raisonné ».

Les professionnels du tourisme, du développement durable, les acteurs institutionnels sont ainsi invités à contribuer, à inventer le tourisme durable de demain en Corse, en devenant des ambassadeurs et en participant à une initiative inédite. «Nous avons déjà eu l’occasion de faire des actions avec l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et avec elle nous avons décidé de faire une journée sur le tourisme durable dans le cadre de BVD. Et cette journée marque en fait le lancement d’un projet collectif visant à proposer des solutions concrètes, en faveur d’un tourisme durable et raisonné » précise encore Jean Leccia.

Acteurs du secteur et institutionnels au rendez-vous. 
«Le tourisme représente 31% du PIB de la Corse, l’enjeu est donc très important » déclare  Didier Mamis, secrétaire général pour les affaires corses à la préfecture de région. «Il est important que tout le monde puisse apporter sa pierre sur un sujet aussi complexe et avec des enjeux de préservation du patrimoine. Il y a une problématique forte surtout en ces temps de crise sanitaire et économique. Le tourisme a été bien impacté même si le secteur en Corse a plutôt bien résisté. L’objectif des pouvoirs publics est de soutenir ce secteur avec des mesures de sauvegarde des emplois, des entreprises, des compétences. L’Etat a déjà versé plus d’un milliard en aides pour la Corse et le soutien va se poursuivre.  Mais à toute crise il y a un intérêt. Aujourd’hui la mobilisation est de mise, et elle nous fait réfléchir pour adapter le secteur à la crise sanitaire et aussi climatique. On a besoin de travailler sur la résilience des territoires, les armer. On est à l’heure du rebond, de la relance et ce plan de relance concerne également le tourisme. On a donc travaillé sur une feuille de route avec l’Agence du Tourisme de la Corse, l’ADEME, Atout France, la Banque des Territoires et les socioprofessionnels du tourisme. On doit aujourd’hui la mettre en œuvre avec pour objectifs de faire émerger des projets concrets. On a besoin d’identifier les projets. Déjà on a eu des réflexions sur le tourisme durable par rapport notamment à la gestion des déchets, à la qualité de l’eau,  aux transports, aux navires, aux circuits courts alimentaires, à la sur-fréquentation touristique. La mobilisation doit être collective pour avoir des réponses. La Collectivité de Corse est compétente, l’Etat viendra en appui ».

De son coté Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’ATC, se félicitait de la signature de  cette feuille de route : «On a avancé sur de nombreux points et on a signé une convention de 3 ans avec l’ADEME. Elle a pour but de favoriser la transition écologique avec une politique de soutien aux projets innovants. On est là pour favoriser ces solutions innovantes et valoriser tous les flux : déchets, énergie, eau, transports. La Covid a été un choc économique et social et le tourisme a été impacté en particulier. Cela nous a fait comprendre que l’économie touristique est vulnérable. Aujourd’hui on doit composer avec le virus mais peut-être avec autre chose demain. Cela nous a fait comprendre que l’on ne pouvait pas rester ancrer dans nos fonctionnements habituels. La crise est peut-être une opportunité et c’est le moment d’identifier les effets et de rebondir. A nous d’identifier de nouveaux marchés, de nouveaux modes d’organisation. Trouver d‘autres modes de productions, mettre en valeur la Corse, donner l’envie d’y venir. Les jeunes corses doivent avoir un rôle important en matière d’innovation dans le tourisme. Il y a donc des challenges à relever avec déjà cet Hackathon à préparer pour 2021. On doit ainsi trouver de nouvelles pistes, changer la donne. Mais on ne peut innover tout seul d’où l’intérêt de ces échanges. Aujourd’hui c’est une première étape. Les idées auront besoin de se décanter, il faut créer les conditions pour que les graines plantées, germent».

Partenaire incontournable du projet, l’ADEME. «Le tourisme durable est un enjeu fort car il est à la croisée des chemins avec la Covid et le climat » souligne Joëlle Colosio, directrice exécutive des territoires à l’ADEME. «Il y a un travail d’innovation à faire, on doit préparer, poser les bases de l’Hackathon qui sont : Se loger, se déplacer, avec par exemple le tourisme à vélo et consommer local avec un l’encouragement aux jeunes pour construire cette nouvelle économie. Ce sont les trois thèmes de ces tables rondes d’aujourd’hui à Bastia. Le rôle de l’ADEME s’est d’impulser, accélérer la transition, accompagner les acteurs qui sont déjà partant. On l’a déjà fait, on va continuer. On travaille notamment sur l’agriculture locale, les enjeux de la mobilité douce. Une étude  montre que l’éco touriste qui se déplace, consomme mieux, plus et local. Il faut développer aujourd’hui une mobilité avec le vélo qui permet de visiter l’ile, un slow tourisme, de prendre plus de temps, d’être plus en accord avec le territoire. S’engager sur le tourisme durable c’est certainement gagnant gagnant. Il y a des acteurs qui sont déjà actifs et il faut donner un coup de pouce supplémentaire. On a un rôle de facilitateur. On attend de cette journée que les professionnels nous indiquent les freins et les leviers  sur leur  basculement sur un tourisme durable. Ils doivent  définir leur besoin en stratégie pour qu’on puisse les accompagner du mieux possible et ne pas perdre de temps».

Une grande consultation citoyenne
Avec cette "Journée des Ambassadeurs du tourisme durable" il a été lancé un processus qui a pour objectif de mettre en mouvement les acteurs du territoire, professionnels, collectivités et universitaires pur construire le tourisme de demain. Une grande consultation citoyenne lui emboitera le pas d’octobre à mars 2021. Puis en mai se déroulera le 1er hackathon du tourisme durable. Les meilleurs projets qui seront imaginés lors de cet hackathon seront ensuite accompagnés dans leur développement et leur pérennisation sur le territoire lors du 2ème semestre 2021.