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Retraites : les syndicats corses regrettent le "coup de grâce" donné à l'abrogation de l'âge de départ à 64 ans


David Ravier le Mercredi 7 Juin 2023 à 15:53

Alors que le projet de loi des députés LIOT sera examiné ce 8 juin, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a indiqué mercredi matin que l'article premier, visant à invalider le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, ne sera pas étudié par les parlementaires. Les syndicats corses, dans la rue depuis quatre mois, expriment leur colère.



Marie-Paule Fiorella, secrétaire générale adjointe, Antoine Casaroli, membre de l'union syndicale et Christelle Giansily, secrétaire générale de la CFDT.
Marie-Paule Fiorella, secrétaire générale adjointe, Antoine Casaroli, membre de l'union syndicale et Christelle Giansily, secrétaire générale de la CFDT.
Des mois de mobilisation pour que rien ne change. Mercredi 7 juin, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a définitivement enterré la possibilité de revenir sur le report de l'âge de départ à la retraite en déclarant irrecevable l'article 1 du projet de loi du groupe LIOT, qui doit être examiné le lendemain. Antoine Casolani, membre de l'union départementale de la CFDT de Corse, n'a pas de mots assez forts pour qualifier la censure de ce projet auquel les militants se raccrochent depuis le mois de mars. "Les députés ont été élus par le peuple. Vous avez une majorité de citoyens qui sont hostiles à cette question, pourtant cette loi passe. Où est la démocratie? Déjà, au deuxième tour des élections législatives, plus de moitié des électeurs n'étaient pas partis voter. Qu'est-ce que ça sera la prochaine fois? Où est la crédibilité parlementaire? Nous avons la chance d'avoir une bonne démocratie en France, ne la bâclez pas, jouez le jeu et laissez voter les parlementaires."

Un projet de loi devenu une coquille vide

"Si vous sortez l'article premier du débat, vous supprimez toute la substance du texte" observe Charles Casabianca, le secrétaire général de la CGT de Haute-Corse. Pour lui, ce nouveau repli du gouvernement pour que les députés ne puissent pas voter sur recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans est inadmissible. "On prive la représentation nationale d'une expression, mais à travers l'Assemblée nationale, c'est tout le peuple français qui est brimé, car on ne peut pas s'exprimer sur un projet sociétal important que sont les retraites. Ce gouvernement se comporte comme une petite dictature, parce qu'une minorité de gens à l'Assemblée nationale décide pour la majorité un projet qu'elle ne veut pas voir mis en place".

De leur côté, les députés du groupe LIOT à l'Assemblée nationale se sont insurgés contre cette méthode inédite, visant à "empêcher pour la première fois depuis 1958, l'examen d'un amendement rétablissant une disposition d'un texte initial". "Cela constitue une remise en cause de la pratique constante de la Constitution et du Règlement et une attaque inédite contre les droits du parlement", indique le groupe parlementaire dans son communiqué de presse.