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Réorganisation du réseau postal aérien en Corse : La CGT-FAPT monte au créneau


Rémi Di Caro le Mercredi 15 Janvier 2020 à 17:53

Des représentants CGT-FAPT se sont réunis ce mercredi matin dans les locaux du centre de tri de Furiani pour protester contre le projet initié par La Poste : celui de réorganiser le réseau postal aérien en Corse. Un programme qui, selon le syndicat, impacterait défavorablement les conditions de travail et mettrait en péril de nombreux emplois sur l'ensemble de l'île.



Une restructuration qui forcerait la disparition de la liaison du soir de l'aéropostale Marseille - Bastia - Ajaccio - Bastia - Marseille, au profit  d'un acheminement via voie maritime. C'est l'imposant chantier que compte mettre en place La Poste dans le courant de l'année à venir.

Pour justifier ce changement, l'entreprise a évoqué une perte de 6% du volume de courrier. Une fausse excuse pour la CGT-FAPT de Corse qui, à travers un communiqué, est revenu sur cette décision : "Certes, le volume des lettres ciblées a chuté de 22% entre 2013 et 2017, mais le nombre de courriers non adressés (publicités et autres) a progressé de 6,8%, et celui des colis de près de 15% sur cette période".

Pour l'organisation syndicale, l'opérateur de services postaux, "très langue de bois", souhaite "sacrifier la Corse sur l'autel de la productivité", en ajoutant que "l'usager corse sera considéré comme un usager de seconde zone". Au-delà de la dégradation de la qualité du service public, qui se traduirait par un retard dans l'acheminement du courrier, c'est l'impact sur le centre de tri et la remise en cause de l'organisation de travail que redoute le syndicat. "La Poste parle de plus de fluidité dans le trafic, c'est surtout un retour en arrière et un accroissement de la pénibilité" 

Pour Stephane Romiti, représentant syndicale, "ce problème est l'arbre qui cache la forêt". "Tout est mis en place pour réaliser des centres de tri multiflux avec la création de postes à une forte polyactivité."  En précisant, "c'est une décision lourde, car toute la chaîne du courrier sera impactée et ce sont les employés insulaires qui devront en payer les frais". En effet, si les centres de Bastia et Furiani compte plus ou moins 150 employés, 1/3 de ces effectifs pourrait être supprimé.

"Face à cette nouvelle attaque nous nous mettrons en ordre de bataille. On est là pour interpeller les responsables des sections courriers pour une réplique unitaire. Nous avons a de la matière pour revendiquer mais nous ne pourrons pas y arriver sans un vrai rapport de force avec l'ensemble des acteurs." C'est avec cette conclusion que le syndicat compte bien réunir l'ensemble des acteurs postaux insulaires pour espérer pouvoir peser dans la balance. "La balle est dans le camp de la direction régionale" ont-ils enfin déclaré.