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Rejet de la semi-liberté d’Alain Ferrandi : L’Ora di u Ritornu dénonce « une justice de l’ombre »


Nicole Mari le Samedi 28 Mai 2022 à 20:59

Le 24 mai, la Cour d'appel de Paris a rejeté, une nouvelle fois, la demande d'aménagement de peine formulée par Alain Ferrandi, condamné à la perpétuité en 2003 pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac. Une décision motivée par les craintes de « trouble grave à l'ordre public » en cas de libération. Un trouble, estime l’arrêt, qui « pourrait se traduire de façon beaucoup plus insidieuse au travers de la renaissance (...) de groupuscules clandestins armés prônant la violence ». L’Ora di u Ritornu dénonce « une justice de l’ombre » et en appelle aux Corses. Son porte-parole, Thierry Casanova plaide pour « une justice juste et réconciliante »



Alain Ferrandi, âgé de 61 ans, a été condamné à la perpétuité en 2003 pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac.
Alain Ferrandi, âgé de 61 ans, a été condamné à la perpétuité en 2003 pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac.
- Comment réagissez-vous au rejet de la demande d’Alain Ferrandi et à la motivation de l’arrêt de la Cour d’appel ?
- Le jugement prononcé le 24 mai dernier par la Cour d’appel de Paris est outrancier tant dans sa forme que sur le fond. En faisant table rase des décisions étayées par le juge d’application des peines dans son arrêté de jugement, la Cour d’appel piétine honteusement le travail méthodique, scrupuleux, précis et argumenté, effectué par les différents services administratifs compétents en charge d’évaluer objectivement le dossier de Mr Alain Ferrandi. Sur le fond, la Cour d’appel s’éloigne délibérément des principes qui ont fondé la ratification des droits de l’homme et du citoyen pour se comporter au mieux comme une officine politique « barbouzarde », au pire comme le porte-voix d’une démocrature dont les diatribes rappellent étrangement la logorrhée indigeste et vulgaire de « commissaires politiques » assoiffés de haine et mués par une volonté manifeste d’entretenir l’affrontement dans le but de mieux réprimer.
 
- C’est-à-dire ?
- Cette posture politique belliqueuse doit nous interpeller collectivement car elle porte en elle les germes du conflit et de l’affrontement. Elle porte en elle le malheur et le chaos. Elle entretient la haine et l’irréconciliation. Elle suscite l’humiliation, le ressentiment, la colère, l’indignation, l’amertume, la rage et la défiance. Les épreuves récentes que la Corse a vécu nous hantent. Elles nous obligent à stigmatiser ces comportements violents, dangereux, sectaires et empreints d’une corsophobie manifeste ! Honte à cette justice. Honte à ceux qui la dirigent ! Honte aux politiques qui opportunément se retranchent derrière le paravent de « l’indépendance des pouvoirs » !
 
- Que comptez-vous faire ?
- L’Ora di U Ritornu s’adresse une nouvelle fois aux femmes et aux hommes libres, responsables et respectueux des droits de l’homme afin qu’avec leur précieux soutien nous puissions dénoncer cette « justice de l’ombre » qui nous rappelle les heures sombres de notre histoire contemporaine. Que nous sachions manifester avec dignité et fermeté notre volonté de voir s’écrire une nouvelle page de notre histoire commune en privilégiant chaque fois que nécessaire le respect, la dignité, la reconnaissance, l’équité dans l’expression quotidienne de nos droits fondamentaux.