Le rapport de la mission parlementaire sur l’avenir institutionnel de la Corse, qui vient d'être adopté ce mercredi 28 mai, suscite déjà des réactions politiques. Le secrétaire régional du Parti communiste français en Corse, juge sévèrement les conclusions du document parlementaire.
Pour Michel Stefani, ce rapport de cent pages ignore « les marqueurs de gauche » et fait l’impasse sur « les enjeux sociaux majeurs qui touchent les Corses au quotidien ». « Cherté de la vie, bas salaires, retraite de misère, logement social, protection sociale… Rien n’est véritablement traité », estime-t-il pointant l’absence, dans le rapport, de propositions susceptibles de remettre en cause un modèle libéral considéré comme à l’origine de la précarité sur l’île.
Le secrétaire régional du PCF souligne notamment l’absence de mesures sur la régulation des prix ou la conditionnalité des aides publiques versées aux entreprises. « Il serait possible sans changement institutionnel de stopper le détournement de la réfaction de TVA au détriment des consommateurs », rappelle-t-il, évoquant aussi la possibilité de bloquer les prix ou de mieux encadrer le marché des carburants.
Le logement social, lui aussi, reste selon le PCF un grand oublié. « Avec 9 000 demandes non satisfaites et un parc locatif social de moins de 15 000 unités, il faudrait une politique de construction massive, or ce sujet n’est même pas abordé », déplore Michel Stefani.
Même constat du côté de la santé. Le responsable communiste plaide pour la confirmation « incontestable » d’un nouvel hôpital à Bastia, en soulignant que cela ne nécessite pas de réforme constitutionnelle.
Derrière cette critique, Michel Stefani interroge la nature même du processus en cours. Pour lui, l’absence d’évaluation des statuts précédents rend floue l’idée selon laquelle une nouvelle réforme institutionnelle permettrait, à elle seule, de répondre à l’urgence sociale. Il rappelle que « les nationalistes sont au pouvoir depuis plus de dix ans » et que Femu a Corsica dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée de Corse depuis 2021. Selon lui, les politiques libérales menées depuis quarante ans, en Corse comme ailleurs, sont les principales responsables de la situation actuelle. « Ce rapport, à défaut d’aborder ces causes, reste hors sol. Il ne permet pas de répondre à la question sociale », conclut-il.
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