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Que s’est-il vraiment passé dans le ciel de Figari le 18 septembre ? Des Rafale manquent de percuter un avion de tourisme


Léana Serve le Lundi 6 Octobre 2025 à 17:49

Le 18 septembre dernier, un petit avion de tourisme et deux Rafale de l’Armée de l’Air ont évité de justesse une collision dans le ciel corse, au-dessus de l’aéroport de Figari. Révélée début octobre par un site spécialisé, cette situation fait l’objet d’une enquête du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile.



Mais que s’est-il passé au-dessus de l’aéroport de Figari le 18 septembre dernier ? Ce jour-là, un « incident grave » s’est produit dans le ciel corse : trois avions, dont un petit appareil de tourisme, le Cessna 172, et deux Rafale de l’Armée de l’Air, ont manqué de se percuter en plein vol, à proximité de l’aéroport. L’incident, révélé par le site spécialisé en aéronautique Aerobuzz ce samedi 4 octobre, fait aujourd’hui l’objet d’une enquête par le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA).
 

Selon les premiers éléments publiés par le BEA, l’avion de tourisme effectuait un vol local au départ d’Ajaccio, tandis que les deux Rafale avaient décollé de la base militaire de Solenzara. « Un avion de transport commercial est en approche pour la piste 05. Les pilotes des Rafale sont autorisés à faire un passage à contre-QFU au-dessus de l'aérodrome [à contre-sens du sens d’atterrissage et de décollage de la piste, ndlr]. À l'issue, ils dégagent l'axe vers l'ouest et se rapprochent d'un C172. Les pilotes des Rafale aperçoivent le C172 et effectuent une manœuvre d'évitement », détaille le BEA.

 

Contactée, la base aérienne de Solenzara confirme qu’un événement a bien eu lieu ce jour-là. Le colonel Mickaël Fonck précise que les deux Rafale avaient été envoyés dans le cadre d’une mission de reconnaissance de l’aéroport de Figari. « Ils étaient en détachement pendant deux semaines sur la base aérienne, en provenance de Mont-de-Marsan. Les avions de chasse ont une possibilité d'atterrissage et de décollage sur la base aérienne, mais ils ont aussi des terrains de dégagement préférentiel : si la piste de la base aérienne devient inutilisable, ils ont la possibilité de se dérouter sur d'autres pistes, et Figari figure parmi ces pistes », explique le colonel.
 

Le 18 septembre, les deux Rafale effectuaient ainsi un vol de reconnaissance au-dessus de l’aéroport de Figari, une procédure régulière visant à familiariser les pilotes avec les terrains de dégagement en cas d’urgence. « Ils font des reconnaissances de terrain, mais ils peuvent aussi faire de la navigation à basse altitude : soit ils font un passage, soit ils simulent une approche avant de remettre les gaz. En l'occurrence, pour cette mission, ils faisaient une reconnaissance du terrain de Figari pour se rappeler le relief, la piste, dans quel cadre s'inscrit l'aéroport… et c'est une procédure normale pour entretenir leur connaissance des terrains préférentiels de dégagement. » Des passages qui sont systématiquement coordonnés et surveillés par la tour de contrôle de Figari, qui gère les autorisations de survol et assure la sécurité de l’espace aérien.

Comment ces avions ont-ils pu manquer de se percuter ? C’est à l’enquête en cours du BEA de faire toute la lumière sur cet incident. Le colonel Mickaël Fonck précise ne pas avoir d’informations supplémentaires. Néanmoins, il indique que « les éléments du Rafale sont enregistrés en permanence », que « cet événement aérien a donné lieu à un compte rendu immédiat dans la chaîne qu'on appelle de sûreté aérienne » et qu’« il va y avoir un croisement des données pour déterminer la cause de cet événement aérien ».