
Lundi 12 mai, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a reconnu coupable la maire de Grosseto-Prugna de prise illégale d’intérêts pour des faits remontant à 2018. L’élue a écopé de six mois de prison avec sursis, 15 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité. À l’origine de l’affaire : la signature de concessions de plage au bénéfice de la société Alta Rocca, présidée par son compagnon, Sylvestre Ceccaldi, également condamné à six mois de sursis, 5 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité pour recel de prise illégale d’intérêts.
La juridiction a également retenu la responsabilité de l’élue pour sa participation, en octobre 2016, à un vote du conseil municipal relatif à la cession d’un bail commercial, toujours au bénéfice de la SAS Alta Rocca. Lors des différentes audiences, Valérie Bozzi a constamment nié avoir favorisé son compagnon, réfutant toute volonté d’en tirer un bénéfice personnel.
Déjà condamnée en décembre 2022 par la Cour d’appel de Bastia à trois ans d’inéligibilité, quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende, elle avait vu cette décision annulée par la Cour de cassation en juin 2024. Cette dernière avait alors ordonné un nouveau procès devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Dans un communiqué publié au lendemain du jugement, l’élue confirme son intention de se pourvoir à nouveau en cassation : « Après des années de combat judiciaire, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a, enfin, reconnu mon innocence et l’absence de prise illégale d’intérêt dans la cession de l’établissement l’Alta Rocca. Il aura fallu attendre quatre audiences pour que mon innocence soit établie. Sur la partie administrative du dossier, l'attribution de concessions de plage par le conseil municipal, la Cour a confirmé ma responsabilité. Je compte contester cet arrêt et forme sans délai un pourvoi en cassation afin de pouvoir démontrer ma parfaite bonne foi. » Valérie Bozzi poursuit : « Ayant toujours travaillé dans le seul et unique intérêt de Grosseto-Prugna et de ses habitants, j'espère que la justice le reconnaîtra en rendant une décision équitable et conforme à la réalité des faits. Je tiens, enfin, à remercier les très nombreuses personnes qui m’ont témoigné de leur soutien. Sachez que chacun de vos mots m’ont profondément touchée. »
Cette décision de justice intervient alors qu’une autre affaire impliquant l’élue est en passe de connaître son issue. Valérie Bozzi est également poursuivie pour des soupçons de favoritisme et de prise illégale d’intérêts dans l’attribution du marché public de la vidéosurveillance de sa commune. Lors de l’audience en mars dernier à Bastia, le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et 50 000 euros d’amende. Le jugement est attendu ce mercredi 14 mai.