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Présidentielles : Le duel Marine Le Pen - Emmanuel Macron, Front national contre Front républicain !


Nicole Mari le Dimanche 7 Mai 2017 à 00:57

Suspense pour le second tour des élections présidentielles qui auront lieu ce dimanche 7 mai. En lice, un duel inédit : un challenger en politique, Emmanuel Macron, leader du nouveau mouvement En Marche, contre la patronne du Front national (FN), Marine Le Pen. Le premier, arrivé en tête au 1er tour avec 24,01% des suffrages, bénéficie d’un front républicain, mais pas aussi solide qu’escompté. La seconde, qui a décroché 21,30% des suffrages, le 23 avril, doit convaincre les indécis. Le taux d’abstention s’annonce record. Le nom du futur locataire de l’Elysée sera connu à 20 heures.



Le duel Emmanuel Macron - Marine Le Pen;
Le duel Emmanuel Macron - Marine Le Pen;
Le 2nd tour de l'élection présidentielle débute ce dimanche dans toute la France dès 8 heures, avec l'ouverture des bureaux de vote et jusqu’à 19 heures, voire 20 heures dans certaines grandes villes. Près de 47,5 millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes dans 65 500 bureaux de vote pour départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui se sont qualifiés, le 23 avril dernier, face à neuf autres candidats. En Corse, Marine Le Pen est arrivée en tête du 1er tour avec 27,87 % des suffrages, devançant de 2 points le candidat de droite François Fillon. Emmanuel Macron n’a décroché qu’une lointaine troisième place avec 18,49%.
 
Un scrutin inédit
Ce scrutin s’annonce inédit à plus d’un titre.
C'est la première fois qu'un président de la République sera élu sous l’état d'urgence. Pour pallier la menace d’attentat, la sécurité a été renforcée et près de 50 000 policiers supplémentaires ont été mobilisés sur tout le territoire pour seconder les gendarmes et les militaires de l'opération Sentinelle.
 
C’est également la première fois qu’un tel duel exclut tous les représentants des partis traditionnels. Pour la première fois de l'histoire de la Vème République, les deux poids lourds qui dominaient complètement la vie politique française et les deux Chambres parlementaires, le Parti socialiste et les Républicains, ont été placardisés pendant la campagne électorale et balayés dès le 1er tour. La débâcle prévue et avérée du premier et l’effondrement des seconds, englués dans les scandales judiciaires de leur candidat, sonnent le glas de décennies de bipartisme. C’est la première fois qu’un parti tout neuf, En Marche, à peine créé, décroche la timbale avec 24% des suffrages, soit 8,66 millions d’électeurs. Comme c’est la première fois que le FN obtient un tel score : 21,30 % des suffrages, soit 7,68 millions d’électeurs. Seul un écart d’un petit million de voix le sépare de son adversaire Emmanuel Macron ! C’est, d’un point de vue insulaire, la première fois que le FN arrive en tête en Corse, comme c’est la première fois que cette situation inédite incite les Nationalistes modérés à donner une consigne de vote républicain.
 
La pénurie d’assesseurs
C’est également la première fois que plane, sur l’élection reine de la démocratie française, le spectre d’une pénurie d’assesseurs dans nombre de bureaux de vote sur toute la France. C’est la conséquence pratique immédiate de l’élimination des candidats des deux grands partis nationaux. Mais pas seulement ! Ce problème, qui avait déjà surgi au 1er tour, notamment à Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio, Corte et dans certains villages de l’intérieur, comme dans nombre de communes sur le continent, avait, le 23 avril, retardé l’ouverture des bureaux de vote concernés. Sans le président du bureau et les deux assesseurs requis par le code électoral pour contrôler les listes d'émargement et tamponner les cartes électorales, l’opération de vote ne peut avoir lieu. Cette fonction bénévole est ordinairement assurée par des élus locaux ou des militants politiques. Or, à-priori, les deux partis qualifiés, En Marche et le FN, ne disposent pas de militants en nombre suffisant pour répondre à la demande. Certaines grandes villes sur le continent, comme Nice ou Marseille, ont été obligées de lancer des appels à candidature avec une petite rémunération à la clé. D’autres, comme Bastia l’a fait au 1er tour, ont réquisitionné les employés municipaux. En cas de pénurie avérée, n’importe quel électeur peut être rameuté le jour même.
 
La clé de l’abstention
C’est, enfin, la première fois que les sondages pronostiquent un taux d’abstention aussi important. Dans les territoires d’Outre-Mer qui votent depuis samedi midi, le taux de participation accuse déjà une nette baisse par rapport à 2012. Même si une certaine affluence est constatée chez les 1,3 million de Français de l'étranger, qui votent également depuis hier, la non-participation et le vote blanc « Ni Macron – Ni Le Pen » pourraient atteindre des records. Contrairement à 2002, l'appel au Front républicain contre le Front national n’a pas enflammé l’entre-deux-tours, ni déclenché de mobilisation populaire. Or, tous les observateurs prédisent que cette abstention est la clé du second tour. En Corse, elle a culminé à 31,95% au 1er tour, soit 10 % de plus que la moyenne nationale, avec des pics dépassant même 50 % dans certains villages de l’intérieur ou quartiers populaires des deux grandes villes. Au total, ce sont près de 75 000 électeurs qui ont boudé les urnes. Une première estimation, dès midi, confirmera ou non la tendance.
 
Le résultat de ce 2nd tour sera connu à 20 heures, grâce aux premières estimations des instituts de sondages. Quelque soit le nom du futur président ou de la future présidente de la République, ce millésime 2017 ouvre une nouvelle page de l’histoire politique française.
 
N.M.