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Présidentielle 2022 : qui est Marie-Martine Quilichini, première candidate corse ?


Philippe Jammes le Mardi 26 Octobre 2021 à 20:52

Si sa candidature peut paraitre symbolique, Marie-Martine Quilichini, 60 ans, originaire de Serra di Fium’Orbu, présidente de l’Association Défense Citoyenne Droits du Citoyen dans cette micro région, entend faire passer un message et faire bouger les élus sur le problème corse. Rencontre …



Marie-Martine Quilichini
Marie-Martine Quilichini
Pourquoi cette candidature ?
- J’ai porté ma candidature aux élections présidentielles de 2022 à titre symbolique et historique. C’est la 1ère fois qu’en Corse, une personne se présente à cette élection.

Sous quelle étiquette ?
- Je me présente sous l’étiquette du parti A Voce di a Natura Corsa, présidé par Jean-François Baccarelli. C’est avec lui que j’ai pris cette décision murement réfléchie, il y a deux mois, mais l’idée avait germé bien en amont. Il s’agit d’un parti écologiste, pour la protection des animaux et qui défend les causes humaines et sociétales.

-  Vos motivations ?
- L’humain, la nature et une grande soif de justice. Je suis d’ailleurs juriste de formation. Quand je parle de justice, j’entends vraie justice, pas celle que pour diverses raisons celles et ceux qui la scellent dans des livres la bafouent. Mon altruisme n’existe que si l’autre s’épanouit. Aider est quelque chose de spontané chez moi. C’est dans ma nature. Et si chaque individu a le droit de mettre au jour sa pensée selon ses valeurs, ma perception de la liberté est de pouvoir partager, construire et solidifier des liens qui se doivent d’être humanistes, dans le respect de la dignité de la personne en tant que valeur suprême.

Votre parcours ?
- Juriste, j’ai toujours été investie dans le social et le sociétal, sur le continent d’abord puis en Corse. Sur le continent j’ai travaillé auprès d’amicales corses ce qui m’a fait côtoyer beaucoup de gens et d’acteurs de la vie politique et culturelle corses. J’ai été souvent confrontée à la violence conjugale et autre, à la misère. J’ai constaté de ce fait de nombreuses lacunes, notamment dans le domaine de la santé. J’accompagne depuis de longues années les femmes, et les hommes, victimes de violences conjugales. Et en Plaine Orientale où je vis les cas sont nombreux. Il y a d’énormes lacunes dans ce dossier sensible.

Qui dit candidature, dit parrainages...
- Nous y travaillons au quotidien. On espère rallier des élus qui sont dans la revendication et qui pourraient nous suivre. Ces parrainages on les espère au titre de la solidarité et pour des causes voulues par le peuple corse, aussi bien municipales que territoriales. On débute dans cette démarche et c’est beaucoup de travail. Cette candidature peut surprendre et il faut laisser le temps aux élus d’assimiler cette démarche. Des courriers leur ont d’ores et déjà été envoyés et nous allons aller à leur rencontre pour expliquer notre démarche. Des réunions publiques seront organisées dès que la situation sanitaire le permettra.

Votre ambition dans la campagne ?
- J’espère avec mon équipe apporter un réveil citoyen de nos élus, du gouvernement par rapport à nos causes, parfois bafouées. Aujourd’hui nos élus sont dans le déni. A travers cette candidature forte, j’espère pouvoir aller plus loin. Cette candidature rejoint aussi les causes des peuples identitaires comme la Bretagne, le Pays Basque, l’Occitanie, La Réunion etc. Notre démarche vise la défense de notre langue corse, la reconnaissance du peuple corse mais on lutte aussi contre le racket, la drogue, la bétonisation.  Pour l’instant je suis la seule candidate militant pour les peuples identitaires. Aussi allons-nous démarcher en Bretagne et ailleurs, prendre contact avec le groupe parlementaire « Libertés et territoires », rencontrer les élus de la CdC et même les autres candidats à cette présidentielle. Je me déclarerai officiellement candidate en décembre et on se donne jusqu’au mois de mars pour affiner cette candidature. Si déjà elle peut faire bouger les lignes, c’est important.

Vos idées pour la Corse ?
 - Nous voulons travailler sur la précarité car hélas notre île fait partie des régions les plus touchées. Travailler aussi sur l’humain, l’emploi, l’accès aux soins, au logement, à développer une économie en rural, repenser un pôle économique de l’emploi, la cherté de la vie, le prix des carburants. Les problèmes sont multiples en Corse. La cause des prisonniers politiques aussi. Le rapprochement est un droit, cela fait partie des droits de l’homme, de la constitution.

Présidente, vous donneriez plus d’autonomie à la Corse ?
- La Corse a besoin de plus d’autonomie afin de permettre à son peuple de survivre. Cela passe par une autonomie accrue avec plus de pouvoirs à la CdC, plus d’indépendance pour mieux gérer nos problèmes notamment en période de crise car nous avons ici nos spécificités.  Aujourd’hui le droit institutionnel ne prend pas en compte nos spécificités. Il faut repenser ce droit et l’appliquer à l’international.