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Porticcio : le FIGRA zoome sur la lutte sociale


Laurina Padovani le Samedi 15 Juin 2019 à 12:08

Pour la huitième année consécutive, le Festival International du grand reportage d’actualité (FIGRA) et la CCAS de Porticcio ont proposé 6 films issus de la sélection officielle de la manifestation du Touquet. Des documentaires dont le thème tournait cette année autour des luttes sociales à travers le monde. Au brésil, avec ‘’Vertige de la chute’’, en Afrique avec ‘’Congo Lucha’’. Pour la soirée de clôture, le délégué général du festival, Georges Marque-Bouaret, a souhaité présenter le grand prix du FIGRA 2019 : ‘’Daraya, la bibliothèque sous les bombes’’ de Delphine Menoui et Bruno Joucla. L'histoire d'une bande d'amis syriens qui, sous les bombardements du siège infligé par le régime de Bachar Al Assad, décident d’ouvrir une bibliothèque clandestine. Une lutte pacifiste contre l'oppression et la violence avec pour seule arme l’ouverture des consciences. Un film rempli de courage et d'espoir qui a été récompensé par le prix du public de la CCAS de Porticcio.



Shadi, Armad et Tchia. Trois amis unis par un projet commun. La création d’une bibliothèque clandestine à Daraya, en Syrie. Sur la quarantaine de jeunes porteurs de ce projet, les réalisateurs Delphine Minoui et Bruno Joucla ont décidé de suivre trois d’entre eux. Trois jeunes hommes de 20 ans pour lesquels les liens d’amitié tissés durant cette période ne se briseront jamais malgré l’exil en Turquie de deux d’entre eux.
Pendant 64 minutes, le  spectateur se retrouve projeté au milieu du récit de presque quatre années de siège entremêlé par de riches échanges littéraires entre les protagonistes.
Daraya, ville située à tout juste une dizaine de kilomètres de Damas, a vécu de 2012 à 2016 sous les barils et les obus de l’armée de Bachar Al Assad et n’a jamais pu se reconstruire. Aujourd’hui, le régime à pour projet de raser la ville, assure le co-réalisateur Bruno Joucla. ‘’Bachar veut détruire toutes traces d’une éventuelle lutte des consciences. Les traces de cette bibliothèque parleraient d’espoir et de liberté. Ce qu’ils ont fait là-bas ne doit jamais sortir des décombres de la ville.’’

La lutte et la prise de conscience de la jeunesse. C'était le thème de ce FIGRA 2019 délocalisé en Corse pour la 8e année consécutive. Sur les 6 films présentés, tous issus des 84 documentaires de la sélection officielle de Saint Omer, 4 étaient des films traitant de la lutte sociale. Des films qui racontent la manière dont la jeunesse peut s'engager pour tenter de changer les choses dans leurs pays réciproques. Des films qui interrogent aussi sur la façon dont ces luttes pacifistes peuvent parvenir à mener à la liberté, même si elle n'est qu'intellectuelle. 
A l’heure des fake news et de la course au buzz, les grands reporters sont là pour investiguer et prendre le temps de la vérification de l’information. Ils sont les témoins de situations et portent une déontologie à laquelle nous devons croire. Si on ne croit plus en  cette véracité, on remet en cause la liberté de la presse elle-même.
Partenaire de reporter sans frontière depuis ses débuts, le festival assure vouloir continuer à croire en l’émancipation des consciences par la culture. Un pari relevé par la CCAS de Porticcio qui accueille l’événement depuis 2007 et propose ainsi des films de qualité à ses vacanciers.  Partenaire du FIGRA depuis 2012, la Centre des salariés d’EDF a permis la réalisation de 40 films grâce à l’aide ‘’ coup de pouce’’ pour la création.
 

Georges Marque-Bouaret
Georges Marque-Bouaret