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Port de Bastia : transport et confinement, Corsica Libera dénonce le laxisme de l'Etat


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 3 Novembre 2020 à 16:01

Alors que le confinement national a débuté le 30 octobre dernier et que les déplacements entre les régions sont interdits, les voyageurs qui débarquent en Corse sans autorisation valable sont encore nombreux selon Corsica Libera. Dès 7 heures ce mardi 3 novembre, des militants nationalistes ont mené une action sur le port de Bastia pour interpeller les passagers sur la situation sanitaire en Corse, s'informer sur leur parcours pour rejoindre l'île et dénoncer une gestion de crise de la part du gouvernement qu'ils jugent laxiste et centralisatrice.



Munis de tracts, les militants de Corsica Libera ont instauré le dialogue avec les automobilistes débarquant sur le sol insulaire.
Munis de tracts, les militants de Corsica Libera ont instauré le dialogue avec les automobilistes débarquant sur le sol insulaire.
Le soleil pointait à peine à l’horizon qu’une vingtaine de militants de Corsica Libera s’était donné rendez-vous ce mardi matin à la sortie véhicules du port de commerce de Bastia. Au programme, une action de sensibilisation à l’intention des passagers qui venaient de débarquer sur le sol insulaire malgré l'état d'urgence sanitaire et le confinement national. Sensibiliser oui mais aussi s’informer sur les contrôles qu’ont subis les nouveaux arrivants avant et après leur embarquement.
Ont-ils présenté un test PCR négatif de moins de 72 heures avant de monter sur le navire ?  Une attestation de déplacement dérogatoire a-t-elle été vérifiée ? Une prise de température a-t-elle été effectuée ?


Le 28 octobre dernier, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé à l’ensemble des Français que « vous ne pourrez pas vous déplacer d’une région à l’autre ». Pourtant ces déplacements restent autorisés s’ils sont nécessaires dans le cadre du travail, à condition de pouvoir présenter un justificatif fourni par l’employeur mais aussi en cas de « motif familial impérieux » avec obligation toujours, de présenter une attestation et des justificatifs. Corsica Libera a voulu s’en assurer ce matin grâce à des actions simultanées à Bastia et Porto-Vecchio, en dénonçant au passage la mauvaise gestion de la crise par les autorités publiques et la non prise en compte des particularités insulaires de la Corse qui pourraient servir à mieux se protéger contre la deuxième vague de l’épidémie de la Covid-19


Sensibiliser et informer
L’action qui s’est faite à grand renfort de tracts est pour le docteur Eric Simoni, membre de Corsica Libera : « une action de sensibilisation par rapport à la sécurisation sanitaire des arrivées en Corse à un moment où on prend des mesures de confinement qui sont parfois contestables ». Pour lui, l’un des objectifs principaux est d’informer les gens sur ce qui avait été proposé par les élus corses : « on leur explique quel était le plan prévu en Corse par les institutions de la Corse, qui avait été proposé y compris par le président de l’assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni et aujourd’hui on s’aperçoit que l’on fait tout le contraire ».

Dans un deuxième temps, les militants ont tenu à s’informer sur ce qui avait été demandé aux passagers concernant les restrictions mises en place depuis le 30 octobre dernier. D’après leur constat seul une attestation sur l’honneur suffisait à entrer sur le territoire insulaire ce matin. Aucun test PCR n’a été imposé aux passagers venant du continent, très peu ont subi une prise de température et les attestations de déplacement n’ont pas été vérifiées en amont. Ce laxisme des autorités, c’est ce que dénonce Eric Simoni : « il faudrait être draconien par rapport à ça ».
 

Dénoncer une gestion de crise centralisée
Pour lui il fallait prendre en compte les caractéristiques insulaires de la Corse et prendre exemple sur d’autres îles comme l’Islande, Malte ou encore Chypre qui ont su tirer bénéfice de leurs frontières maritimes : « la Corse aurait pu être le Taiwan de la méditerranée et on a voulu la transformer artificiellement en cluster c’est quelque chose qui est insupportable pour nous ». La continuité de la « logique centralisatrice française dans la gestion de la crise » est pour le docteur Simoni « un déni de démocratie puisqu’on va vers une société qui est de plus en plus totalitaire sur fond de crise sanitaire ».

Pour protéger le territoire insulaire et sa Santé Publique Corsica Libera exige « la mise ne place d’un protocole de tests obligatoires avant l’arrivée sut notre territoire, et qui en conditionne l’accès. Et ce, quelle que soit la provenance (France, Italie ou autres pays). Que les transports maritimes et aériens soient uniquement destinés au médical, au fret, aux cas de forces majeures et de retour au domicile « principal » pendant toute la durée où le confinement serait jugé vraiment nécessaire, par des autorités corses auxquelles cette compétence serait dévolue. Que les arrivées massives de non corses à des fins de confinement dans des résidences secondaires, inoccupées ou louées plus ou moins légalement dix mois par an, prennent fin ».