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Plus de 500 personnes à Calvi pour le rassemblement de soutien à Franck Maraninchi


Jean-Paul-Lottier le Samedi 12 Mai 2018 à 18:05

Franck Maraninchi, propriétaire du "Mara Beach" à la presqu'île de la Revellata, menacé d'expropriation a reçu un soutien fort et massif de plus de 500 personnes qui se sont rassemblées cet après-midi devant la Sous-Préfecture de Calvi. Beaucoup de Calvais et de balanins, d'élus mais aussi de gens venus d'ailleurs



Plus de 500 personnes à Calvi pour le rassemblement de soutien à Franck Maraninchi

Bien avant l'heure prévue du rassemblement de soutien à Franck Maraninchi organisé par l'Union Commerciale Calvaise présidée par Patrick Mattei et l'Association des Commerçants et Artisans de l'Ile-Rousse-Balagne présidée par Franco Farsetti, la foule se pressait aux abords de la Sous-préfecture de Calvi;
La situation de Franck Maraninchi, ce jeune restaurateur calvais,  gérant du "Mara Beach", établissement de plage situé à la presqu'île de la Revellata, menacé d'expropriation en a ému plus d'un.
Aussi, nul n'a été surpris de voir qu'à 16 heures, ils étaient plus de 500 à descendre dans la rue pour soutenir dans cette difficile épreuve la famille Maraninchi.
Comme cela a été  souligné à plusieurs reprises, il n'était pas question d'être là pour manifester et tout casser mais bien pour se rassembler et demander que ce dialogue tant demandé soit une bonne fois pour toute ouvert. " Ce que nous voulons c'est que le bon sens l'emporte, que les différentes parties se mettent autour d'une table pour trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde et que ce jeune restaurateur puisse travailler chez lui, sur ses terres" commente un anonyme dans la foule.
Une foule qui se fait de plus en plus nombreuse, pour rapidement dépasser les 500 personnes.
Parmi elle, énormément de calvais, le maire de Calvi Ange Santini, entouré d'une très grande majorité de son conseil municipal, l'ancien président de l'Assemblée de Corse Camille de Rocca Serra, venu tout spécialement de Porto-Vecchio, de nombreux maires et élus de Balagne et d'autres communes de Corse, l'actrice Véronique Genest et son époux, le chanteur Antoine Ciosi, Gilbert Vietto, président du Syndicat des plagistes de Calvi, André D'Oriano de l'UMIH Corse, Jean Dominici, Président de la Chambre de Commerce de Bastia Haute-Corse entouré de plusieurs élus consulaire de Bastia et de Calvi-Balagne, de nombreux représentants d'associations sportives et culturelles, une grande majorité de commerçants de Calvi et de l'Ile-Rousse, Nicolas Antoniotti, PDG des "Demeures corses",  Me Charlotte Cesari, conseillère municipale de Propriano, plusieurs personnes du Fiumorbu, de Bastia, Ajaccio...


Les grilles de la sous-préfecture sont restées fermées
Les organisateurs tentaient une première fois d'aller sonner à la grille de la Sous-Préfecture de Calvi pour demander à ce qu'une délégation soit reçue par le représentant de l'Etat, mais c'était peine perdue.
La foule n'appréciait pas et le faisait savoir en conspuant.
C'est sur le trottoir, devant cette foule toute acquise à la cause de Franck Maraninchi et sa famille, que Patrick Mattei, Président de l'UCC prenait la parolre.
Une intervention énergique saluée par des applaudissements nourris mais aussi  par des sifflets  lorsque était évoqué l'audience du TGI le 15 mai, date à laquelle la justice se prononcera sur la requête du Conservatoire du littoral qui demande  que le tribunal prononce l'exécution immédiate de la procédure d'expulsion prononcéé contre Franck Maraninchi.
On retiendra de cette intervention:
" Le 14 mars 2016 le conseil municipal de calvi à l'unanimité constatant sur la presqu’île de la Revelatta  deux  poids, deux mesures s'adresse au préfet et au conservatoire du littoral pour demander à ce que une réunion de conciliation ait lieu très rapidement suite à l'expropriation de Franck Maraninchi victime d'une discrimination.
Les éléments en notre possession montre une volonté de l'Etat et du Conservatoire de faire exécuter au plus vite cette décision de justice qui condamne Franck Maraninchi à l'expropriation".


Sortir au plus vite de cette situation préoccupante

" Aujourd'hui les positions restent inchangées. Deux options s'offrent à nous: La première consiste à baisser les bras ,baisser la tête et se taire définitivement, ce comportement est insupportable, il n'est pas envisageable. La seconde à se donner rendez-vous devant ” le Mara Beach" le jour de l'exécution de la sanction. Cette option est risquée, c'est celle de tous les dangers et nous voulons l' éviter
Dans ce contexte inconfortable ,nous demandons avec gravité aux élus présents ou représentés de s'organiser afin d'infléchir la position trop rigide du préfet et de sortir de cette situation préoccupante" ajoutait Patrick Mattei, avant de conclure en martelant:
" Merci à tous pour votre présence . Notre détermination n'a  pas payé puisque les grilles de la sous-préfecture sont restées closes  mais il est de notre responsabilité et de notre devoir de poursuivre ce combat contre l' injustice et pour l'équité en restant mobilisé".


Franck Maraninchi au bord des larmes
Contenant difficilement son émotion, des sanglots dans la voix et les larmes au bord des yeux, Franck Maraninchi prenait à son tour la parole:
"Merci, du fond du coeur merci. Merci pour votre soutien et votre présence si nombreuse aujourd'hui.
Merci aux élus, aux représentants du peuple, aux divers présidents, responsables associatifs...
Qu'ils sachent tous qu'ils ont toute ma gratitude pour leur amitié et leur soutien.
De peur d'en oublier je n'en citerait aucun mais ils se reconnaîtront et je sais qu'ils sont là.
Merci à mes amis qui depuis toujours sont à mes côtés.
Merci à vous habitants de Calvi, de Balagne et de plus loin encore qui êtes venus témoigner de votre soutien face à l'expropriation qui me touche et qui met en péril le devenir de "Mara Beach".
A tous, une fois encore un Grand Merci. Votre présence est importante et m'est d'un grand soutien face à l'injustice qui me frappe".

Et de conclure:
"Je ne baisserai pas les bras et j'en appelle à tous les acteurs concernés pour que nous débouchions, dans la concertation, sur une solution pérenne et respectueuses
 des intérêts de chacun"

Très longuement applaudi par la foule, les sanglots dans la voix, Franck Maraninchi ajoutait: " Tout ce que je demande c'est qu'on me laisse travailler chez moi, sur ma terre"
Réconforté par les siens, Franck Maraninchi se laissait envahir par l'émotion.
Pour le soutenir et lui montrer qu'ils était à ses côtés dans cette difficile épreuve qu'il traverse, le peuple est resté là, au milieu de la chaussée durant encore de longues minutes alors que le rassemblement était levé.

Sans dialogue rien n'est possible
Dans la foule, le maire de Calvi, Ange Santini rappelait qu'en sa qualité de citoyen il se devait d'être là, avant de rappeler que le conseil municipal a voté à l'unanimité le 14 mars 2016 une motion.
"Dans celle-ci nous demandions, sans vouloir interférer dans d'éventuelles décisions de justice , le maintien des activités touristiques et commerciales existantes.
Cette raison est restée sans réponse.
Si il n'y à pas de dialogue, comment voulez-vous  trouver une solution.
Ce n'est pas en se tournant le dos que l'on y arrivera.
J'ai déjà eu l'occasion de le dire et je le répète: il faut que les principales parties se mettent autour d'une table pour dialoguer et trouver ensemble une solution qui puisse satisfaire tout le monde"
ajoutait Ange Santini
Les organisateurs de ce rassemblement et Franck Maraninchi tentaient une nouvelle fois de sonner à la grille de la sous-préfecture, mais le résultat restait le même.
"Dès lundi nous reviendrons à la sous-préfecture demander un rendez-vous au représentant de l'Etat" précisait Patrick Mattei, tout en demandant à chacun de "rester mobilisé".