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Pays Bastiais : Cinq Intercommunalités, une entente, un Pôle touristique


Nicole Mari le Mercredi 18 Février 2015 à 16:04

Le 16 octobre 2014, la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB) et les communautés de communes du Cap Corse, de Marana-Golo, du Nebbiu et de la Conca d’Oru avaient acté le principe d’une coopération élargie et d’une mutualisation de moyens et de projets autour de 3 axes : le tourisme, les transports et les programmes européens. Une volonté concrétisée, mercredi matin, par la création d’une entente à la carte, d’un pôle touristique du Pays bastiais et d’une candidature commune au programme européen Leader 2014-2020 concernant la valorisation du patrimoine culturel et naturel. Explications en vidéo, pour Corse Net Infos, de François Tatti, président de la CAB.



Jacques Vesperini, conseiller municipal de St-Florent et représentant de l’intercommunalité de la Conca d’Oru, Jean-Pierre Leccia, maire d’Oletta et président de l’intercommunalité du Nebbiu, Anne-Marie Natali, maire de Borgo et présidente de l’intercommunalité de Marana-Golo, François Tatti, élu bastiais et président de la CAB, Pierre Chaubon, maire de Nonza et président de l’intercommunalité du Cap Corse.
Jacques Vesperini, conseiller municipal de St-Florent et représentant de l’intercommunalité de la Conca d’Oru, Jean-Pierre Leccia, maire d’Oletta et président de l’intercommunalité du Nebbiu, Anne-Marie Natali, maire de Borgo et présidente de l’intercommunalité de Marana-Golo, François Tatti, élu bastiais et président de la CAB, Pierre Chaubon, maire de Nonza et président de l’intercommunalité du Cap Corse.
« Je suis très satisfait. Nous venons de conclure une entente concrète, utile et fructueuse qui respecte l’intégralité des frontières de chaque entité et la liberté de chacun. Nous allons travailler dans un cadre conventionnel sur des projets précis et sur la base du volontariat. Chacun ira là où il veut aller. C’est très simple : cela s’appelle des ententes ! ». Pierre Chaubon, maire de Nonza et président de l’intercommunalité du Cap Corse, résume le sentiment général qui prévaut chez les représentants des cinq communautés de communes : Cap Corse, CAB, Marana-Golo, Nebbiu et Conca d’Oru. Celles-ci avaient acté, dans une première réunion en octobre dernier, la mise en place d’un « processus de coopération pragmatique, dans le respect des prérogatives et territoires actuels de chacun, pour gagner en pertinence et en efficacité au service des citoyens ». Un Comité technique avait été chargé d’examiner la possibilité d’une collaboration sur trois premiers thèmes identifiés : le tourisme, les transports et les projets européens. La deuxième réunion, qui s’est tenue mercredi matin au siège de la CAB à Bastia, a permis de franchir une seconde étape à partir de l’expertise réalisée et de démarrer concrètement la démarche de coopération.
 
Une entente
Le principal obstacle était la peur, qui tenaillait les Interco rurales, d’être phagocytées par l’hégémonique pôle urbain et englobées dans une structure où elles perdraient leur identité. « Nous avons discuté. Nous avons levé les craintes du départ. Les bases sont claires, alors nous pouvons avancer », précise Jacques Vesperini, conseiller municipal de St-Florent et représentant de l’intercommunalité de la Conca d’Oru. Pour désamorcer les éventuels inquiétudes, les cinq Interco ont, donc, passé un contrat clair basé sur le volontariat et conclu une entente. La loi permet aux EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) de créer des ententes entre eux ou avec des communes ou des syndicats mixtes sur des questions spécifiques d’intérêt commun. A travers une commission spéciale à représentation égalitaire, trois sièges pour chaque Interco, les membres de l’entente peuvent passer des conventions sur des contenus concrets. L’entente du Pays bastiais sera, officiellement créée, lors de la troisième réunion prévue le 17 avril prochain à Borgo.
 
Un office de pôle
La première action concrète annoncée est la création de l’Office de pôle touristique du pays bastiais qui devra mettre au point un projet de territoire, un contrat de pays touristique. « Il faut réagir davantage en termes de territoire, mais il faut aussi que chaque territoire soit respecté. Ce qui nous a, d’abord, rassemblé est notre forte potentialité touristique commune et la nécessité d’organiser l’offre et l’animation. La création d’un office de pôle, qui regroupe le pays bastiais, nous permettra des mettre en commun nos moyens et de créer des produits touristiques pour enrichir l’offre globale. Nous présenterons, également, un front commun du territoire sur les projets européens », se réjouit Jean-Pierre Leccia, maire d’Oletta et président de l’intercommunalité du Nebbiu. « Nous nous sommes mis d’accord sur un projet touristique très complet, sur une candidature commune au programme européen Leader 2014-2020 concernant la valorisation du patrimoine culturel et naturel et sur la poursuite du travail sur les transports », ajoute Pierre Chaubon. D’autres questions seront mises en débat, notamment celle de l’urbanisme avec la nécessité d’élaborer les SCOT (Schéma de cohérence territoriale).
 
Pas le choix !
A condition, bien sûr, comme tient à le rappeler, Anne-Marie Natali, maire de Borgo et présidente de l’intercommunalité de Marana-Golo, que « tout cela soit acté par les différentes communautés de communes. Nous allons, dès demain, réunir le conseil communautaire de Marana-Golo et voir si les autres communes nous suivent. Si nous sommes unis, nous serons plus forts, sachant que nous allons rester nous-mêmes ! ». Le président de la CAB, François Tatti, plaide le pragmatisme : « Si nous offrons un front séparé ou divisé, nous ne serons pas au bon niveau dans nos discussions avec la collectivité territoriale ou le département. De toute façon, vu la raréfaction des crédits d’Etat, nous n’avons pas le choix ! ». Pierre Chaubon insiste sur les actions concrètes et conclut : « Nous ne sommes pas dans le débat, dans le fantasme permanent sur les institutions, nous faisons des choses concrètes. Ceux, qui nous enferment dans le cadre d’un débat institutionnel permanent, se trompent ! ». Ces propos fermement martelés ont de quoi stupéfier dans la bouche du président de la Commission des compétences législatives et règlementaires de l’Assemblée de Corse, rapporteur de la réforme institutionnelle qui porte son nom ! Qui visent-ils ? Difficile à dire ! Quoi qu’il en soit, en cette période de forte tension électorale, autant dans le canton du Cap que dans le département, ce discours étrange et sibyllin n’a de rien neutre !
 
N.M.
 

François Tatti : « Une entente à la carte »