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Patriotti apporte son soutien à Ghjuvan Marcu Dominici et dénonce le Fijait


Nicole Mari le Samedi 19 Janvier 2019 à 21:05

Près de 130 personnes se sont rassemblées, samedi matin, devant la gendarmerie d'Aleria, à l’appel de l’association Patriotti pour apporter leur soutien à Ghjuvan-Marcu Dominici. Ce militant nationaliste, qui a été plusieurs fois condamné à des amendes de 500 € pour avoir refusé son inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait), est l’objet d’un nouveau procès le 5 mars. Pour le Collectif des anciens prisonniers politiques, appliquer aux « patriotes corses », ce fichier, « créé à l’origine pour des islamistes terroristes » est « une insulte terrible ». Après avoir remercié pour leur soutien le PNC, Femu a Corsica et Core in Fronte, représenté, respectivement, par le conseiller exécutif Saveriu Luciani, le député Jean Felix Acquaviva, et Paul-Felix Benedetti, le porte-parole des Patriotti, Jean-Philippe Antolini, a lu un communiqué.



Patriotti apporte son soutien à Ghjuvan Marcu Dominici et dénonce le Fijait
Voici le communiqué :
 
« Nous ne pouvions commencer cette conférence de presse sans rappeler, en ce mois de janvier, les sacrifices et martyrs de nos frères de lutte Stefanu Cardi, Lisandru Vincenti et Anghju Maria Tiberi. Nos morts sont des vivants mêlés à nos combats. Ils nous ont montré, par leur sacrifice, le sens profond de l'engagement par l'action patriotique pour que vive le Peuple Corse.
 
Ghjuvan Marcu Dominici, ancien prisonnier politique, déporté en France pendant de nombreuses années se voit de nouveau appeler à comparaître le mardi 5 mars au Palais de Justice à Bastia. Sur fond de dossier "Fijait", cette convocation témoigne de l'acharnement dont il est, depuis plusieurs mois, l'objet. Pour mieux illustrer cette insistance répressive il est important de remémorer chronologiquement le cadre et les poursuites lancées à son encontre. :
- Octobre 2017 : Procès pour refus de se soumettre au "Fijait". Réquisition demandée de 500 euros d'amende.
- Novembre 2017 : Condamnation à 500 euros d'amende. Appel est fait de cette condamnation.
- Septembre 2018 : Nouveau procès pour refus de soumission aux obligations du "Fijait ". 500 euros d'amende sont de nouveau requis.
- Novembre 2018 : Condamnation à 500 euros d'amende.
- Novembre 2018 : Nouvelle convocation à la Gendarmerie nationale d'Aleria pour lui signifier qu’un nouveau procès est fixé au 5 mars 2019, toujours pour refus de se soumettre aux obligations du "Fijait ".
 
Il n'est plus utile de revenir sur l'amalgame sournois volontairement entretenu à l'encontre des patriotes - authentiques résistants - qui ont payé un lourd tribut à la répression française et qui ne peuvent être confondus avec des djihadistes. Ces derniers - très souvent instrumentalisés par ceux-là mêmes qui prétendent les combattre - étant l'une de ces conséquences de cette politique néo-impérialiste française menée  en Afrique et au Moyen Orient...
 
Il est plus lisible de situer ces poursuites répétitives dans le contexte politique actuel en Corse, qui démontre que, aux antipodes d'une amélioration de la situation politique souhaitée et exprimée par une claire majorité, l'Etat français persiste dans une voie ou la coercition dispute l'exclusion, visant à éloigner, voire isoler du champ politique ceux qui refusent de courber l'échine, ceux qui s'opposent à se taire, ceux pour qui jamais les fondamentaux de notre lutte ne seront bradés, sinon détournés de leur vocation, voir vidés de leur contenu...
 
Ce n'est pas un hasard si ces pressions s'abattent aujourd'hui sur notre frère et ami Ghjuvan Marcu Dominici. A travers lui, c'est le mouvement, la nature et la direction du collectif Patriotti qui est visé. Notre démarche dérange parce que nous posons les problèmes de notre quotidien, que ce soit dans les domaines civiques, professionnels, juridiques, politiques et sociaux, mettant en évidence une logique restrictive des libertés individuelles et collectives.
 
Cette logique met en relief le choix sociétal réactionnaire que la France tente de nous imposer, lui même dicté par le Pouvoir oligarchique et dirigiste européen, ou les désirs d'émancipation des peuples et des citoyens ne peuvent pas trouver leur place. Elle suppose également un renforcement des moyens policiers et judiciaires qui dessine l'actuel autoritarisme d'Etat qui sévit en ce moment contre les mouvements sociaux. En Corse, depuis bien des années, nous avons éprouvés ces procédés de la force et du mépris...
 
Le dernier déplacement du Président français en Corse s'inscrivait dans ce schéma d'ordre établi,  contournant son propre système électoral des lors qu'il exprimait une majorité nouvelle en Corse, et signifiant son total dédain quant à une véritable prise en considération du règlement politique du problème national corse.
 
Dans ce contexte, ou le Peuple Corse continue de subir une politique de dénégation de ses droits, il est aisé de comprendre le rôle et la place de cette prétendue "justice" qui n'hésite toujours pas - avec zèle - à s'acharner sur les militants patriotes. L'accentuation des pressions contre Ghjuvan Marcu Dominici est à opposer au laxisme qui affecte bien d'autres dossiers et ou sont victimes des personnes connues pour leur engagement politique nationaliste. Elle est révélatrice - mais est-ce une surprise ? - de sa subordination à l'appareil d'Etat. La justice, comme la démocratie en Corse, sont des concepts dissous de sens... Elles sont éludés pour mieux assujettir la misère et la détresse des masses, et participent à asseoir une domination néo coloniale,
 
Dans ce canevas, quel crédit accorder à la nomination d'une prétendue "Madame Corse" (Madame Gourault) sachant que son rôle - en tant que ministre d'Etat -  est d'exercer un contrôle ou une tutelle sur un certain nombre de domaines jugés stratégiques ? Quel crédit accorder aux préfets et autres préfètes dont les dialogues - placés sous le signe de la sélection - entretiennent cette vassalité relationnelle aussi inefficace que toxique ?
 
La répression politique est un piège visant à affaiblir le Mouvement Patriotique,  Elle appelle, au regard des nouvelles conditions politiques apparues ces dernières années, une réponse et une riposte placées sous le signe de l'action et la mobilisation populaires mais empreinte d'une ferme détermination. Elle appelle également à une convergence de toutes les organisations patriotiques, et au-delà, de toutes celles et ceux épris de justice et de liberté. C'est avec cet état d'esprit qu'aujourd’hui Patriotti répond présent aux cotés de Ghjuvan Marcu Dominici. C'est avec ce même état d'esprit que Patriotti prendra très prochainement les initiatives de terrain nécessaires pour dire : Avà basta cusì !
 
Nous le disons clairement aux autorités françaises concernées : Nous ne baisserons jamais la tête ! Autour de Ghjuvan Marcu Dominici nous réaffirmons l'essentiel d'une de nos valeurs culturelles et de lutte, la solidarité que nous ne laisserons jamais diviser. Notre le réaffirmons à Aleria, lieu historique de résistance : notre combat continue !
 
Nous rappelons nos principales revendications pour un véritable règlement politique :
• Cessation de toutes formes de poursuites.
• Libération de tous les patriotes emprisonnés.
• Reconnaissance des droits nationaux, du droit à l'autodétermination et exercice de ce même droit.
Le processus de paix est à ce prix.
 
Le 5 mars, venez nombreux au Palais de justice à Bastia pour dénoncer cette justice scélérate ! Vennarà u nosciu ghjornu ! Forti saremu si uniti semu ! ».