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Patriotti à Pruprià : sustegnu à Ghjacumu Fieschi


La rédaction le Dimanche 29 Septembre 2019 à 07:53

Le collectif d'anciens prisonniers corses Patriotti a tenu une conférence de presse samedi à Pruprià pour essentiellement apporter son soutien à Ghjacumu Fieschi. Mais ce rassemblement fut l'occasion de rappeler pour les représentants du collectif la situation qui, selon lui, est faite aux Corses en Corse, celle qui est faite à ses membres mais aussi d'évoquer le contexte dramatique des derniers jours marqué par l'assassinat à Carghjese de Massimu Susini. Tout est contenu dans ce document lu sur place.



Une minute de silence a été observée en mémoire de Massimu Susini
Une minute de silence a été observée en mémoire de Massimu Susini
" Sale Corse ", "On en a marre de faire ici la chasse aux corses ", " On vous donne à manger », « Si on n’était pas là vous mangeriez des chataîgnes » etc ...
Qui profère ces injures discriminatoires ? Nouveaux arrivants ou colons installés de longue date, propriétaires de résidences secondaires profitant de quelques semaines de soleil avant de louer à d’autres touristes pour tirer bénéfice de leur investissement spéculatif… tous ont un point commun : ils aiment la Corse… mais sans les corses. N’ayant que faire du socle social, culturel et communautaire de notre Peuple, ils s’arrogent le droit de nous mépriser.
Ce type de comportement, qui tend à se démultiplier, est révélateur d'une certaine déliquescence de la situation.


Confortés par une colonisation de peuplement revigorée qui les rend chaque jour plus nombreux, ces colonisateurs n'hésitent plus tant par leur comportement que par leurs propos à afficher leur condescendant dédain à notre égard.

Ici même, à Pruprià, l’un des membres de notre collectif - Ghjacumu Fieschi en a été victime cet été...

Ces colonisateurs sont intrinsèquement liés à la problématique de la dépossession foncière galopante, et l'une de ses conséquences, la spéculation immobilière. Ils traduisent également l'inadéquation entre entre d'un coté le Mouvement National, messager de la Solution Politique et de la paix et l'État français, arcbouté sur son absolutisme aussi hautain que méprisant. Les initiatives, unilatérales, restituant le rôle et la place de l'action armée, et l'expression démocratique majoritaire aspirant à un profond changement, se heurtent à l'implacable logique du gouvernement en place, bornant un pseudo - dialogue à un cadre prétendument républicain mais surtout circonscrit. L'intransigeance du totalitarisme français n'étant plus à démontrer ...


C'est dans ce contexte que des organisations patriotiques ont soulevé avec justesse les problèmes de dépossession foncière et de spéculation immobilière, terreaux ou s'accroit et s'affirme dans bien des villes, villages et hameaux la colonisation de peuplement ...

Au delà des mesures et propositions propres à chacune de ces organisations et, pour partie, majoritairement défendues par l'actuelle majorité territoriale, il nous semble juste de rappeler deux conditions sine qua non de notre combat historique pour les quelles nous avons subi la répression politique et sur les quelles nous ne transigerons pas :
- le caractère provisoire des illégitimes possessions actuelles de la colonisation française (bâti , foncier ).
- le caractère inaliénable de notre Peuple, seule communauté de droit sur cette terre.

Il en va de l’avenir de notre jeunesse et de sa capacité à vivre, travailler, s'emanciper et se loger dignement sur sa propre terre.
Issa tarra he noscia, nessun ci po pratenda !
Alors oui, n’en déplaise à ces pourfendeurs de la terre corse nous sommes toujours là !
- Oui, nous récusons ce modèle économique qui consiste à se satisfaire de l’augmentation de la population, que ce soit en saison ou à l’année, pour alimenter artificiellement un système basé sur l’importation de marchandises, sur la surproduction de déchets, sur le surdimensionnement des infrastructures, sur le rationnement de l’eau agricole pour mieux remplir les piscines et alimenter les douches des estivants.
- Oui, les « autochtones » revendiquent le droit de vivre dignement.
- Oui, les « rebelles » revendiquent le droit de préserver leur culture et leur langue.
- Oui, les corses refusent de se laisser insulter et évincer de leur propre pays.
Ni le colonialisme et son appendice le racisme n'auront raison des valeurs humaines qui font la Corse.


Nous autres, anciens prisonniers politiques qui continuons d'éprouver les contraintes, les intimidations et les chantages d'une répression qui n'a jamais cessé, resterons vigilants et appelons au sursaut populaire.
Un sursaut qui se pose d'autant plus avec acuité avec le récent assassinat - politique - de l'un de nos jeunes adhérents - Massimu Susini - et qui démontre que parallèlement à la terre que l'on dilapide et au béton qu'on amplifie, le sang patriotique continue de couler ... Dans cette conjoncture, outre le fait que cet assassinat met en évidence les troublantes activités de ces faiseurs de mort, il s'insère tout autant dans une manipulation de l'opinion visant à justifier l'ingouvernabilité politique et morale de notre pays, condamné à subir l'ordre, la police et la justice du système dominant.

Les moments sont graves et la Corse à un tournant : accepter la fatalité coloniale et ce qu’elle produit de réseaux pseudo-politiques, affairistes et crapuleux, ou choisir la libération Nationale et l'émancipation sociale.

Dans ce cadre nous appelons toutes les forces patriotiques à la vigilance, et au choix résolu de combattre avec le peuple et pour le peuple les logiques mortifères qui condamnent son avenir.

Nous appelons également toutes les personnes éprises de justice et de liberté à participer au débat organisé à Corti le dimanche 29 à 15 heures.
Hè ora di custruiscia un paesu libaru !

Un solu mughju : A Francia fora !"