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Palestine et rythmes scolaires au cœur d’un débat riche et constructif


José Fanchi le Mardi 29 Juillet 2014 à 18:52

A Ajaccio, les séances du conseil municipal se suivent…et ne se ressemblent pas. Fort heureusement d’ailleurs ! Mais lorsqu’elles sont suivies avec sérieux et dignité, elles permettent d’aller de l’avant. Comme celle de lundi soir par exemple, une authentique séance de travail empreinte de courtoisie et par la même de constructivité lorsqu’il s’agit de mettre en commun l’expérience et le savoir-faire. D’autant que l’ordre du jour était copieux. Et tout s’est passé dans les meilleures conditions. Bonnes vacances et à la rentrée prochaine !



Palestine et rythmes scolaires au cœur d’un débat riche et constructif

Fin d’après-midi chargée avec une quarantaine de dossiers à l’ordre du jour, mais des dossiers relativement vite traités, avec toute l’importance qu’on doit leur accorder, dont une grande partie par le premier adjoint Stéphane Sbraggia. Motion de soutien à l’association des maires de France à la suite de la baisse des dotations de l’Etat, indemnisations, emprunts, programme de travaux, participation à des comités paritaires, à des commissions, installations et autres avenants, créations et subventions aux associations, partenariats et évocation des journées du patrimoine, autant de dossiers examinés et adoptés sans trop traîner compte tenu de l’ordre du jour.

Petite intervention de l’opposition relative nouveaux tarifs appliqués au Palatinu, que François Casasoprana a jugé par trop élevés compte tenu de l’augmentation de 50%, d’autant qu’il s’agit là des tarifs réduits. Réponse de la municipalité sur le coût des équipements « c’était la moins pire des solutions… »

Solidarité et motion « Palestine »
Pierre Pugliesi absent, c’est le maire en personne qui a présenté le dossier relatif à la participation de la ville d’Ajaccio au partenariat initié entre diverses collectivités françaises sur la ville de Jéricho (Palestine) sur la thématique de la gouvernance démocratique, dans le cadre de l’appel à projet de coopération décentralisée lancé par le Ministère des Affaires étrangères « la plate-forme des partenaires de Jéricho. »

Chacun sait ce qu’il est advenu depuis le lancement de cette opération, comme l’a souligné fort justement Laurent Marcangeli: « Ce qui se passe actuellement au Moyen Orient ne peut que nous interpeller. Cela ne laisse pas un méditerranéen indifférent, bien au contraire, c’est une action bien précise qui répond à un besoin. »

A ce sujet, Paul-Antoine Luciani est intervenu à son tour pour proposer une motion : « Voilà un projet que l’opposition soutiendra sans réserve et cela pour deux raisons importantes :

1- D’abord parce qu’il s’agit de la continuité et même du développement concret d’une action engagée par l’ancienne municipalité. La ville a en effet accueilli dans cette salle le maire de Jéricho, ce qui avait entraîné un échange riche, un débat pluraliste et approfondi sur le conflit israélo-palestinien. La question d’un jumelage avait même été évoquée mais n’a pas pu être concrétisée. Le projet a néanmoins évolué et il s’agit maintenant d’un partenariat « plate-forme des partenaires de Jéricho » dans le cadre d’un programme de développement des Nations Unies.

2- La deuxième raison qui motive notre adhésion à ce projet, c’est l’actualité immédiate et la situation catastrophique dans laquelle se trouve la population de la bande de Gaza, écrasée sous les bombes israéliennes. Cela soulève l’indignation générale et suscite un élan international de solidarité. Je propose au conseil municipal une motion. 

Le maire d’Ajaccio a aussitôt interrompu la séance pour étudier, avec les élus de la majorité et de l’opposition, la motion présentée par M. Luciani.

En voici le contenu :
Motion « Palestine » relative à l’actuel conflit israélo-palestinien »

Le conseil municipal d’Ajaccio, réuni le 28 juillet 2014, sûr d’exprimer les sentiments profonds de la population ajaccienne :

- Tient à manifester son émotion et son indignation face à la catastrophe humanitaire qui frappe la population de Gaza dont les enfants meurent sous les bombes

- Estime qu’il ne peut y avoir de solution militaire, malgré la disproportion des forces armées en présence, dans le conflit israélo-palestinien qui n’est pas un conflit religieux mais une guerre pour la terre ; pour le droit à une patrie pour les uns, le droit à la sécurité pour les autres

- Soutient toutes les initiatives de la communauté internationale pour obtenir un cessez-le-feu immédiat, soulager la détresse des populations civiles palestiniennes écrasées sous les bombes, apporter toutes les aides humanitaires qui s’imposent, restaurer et garantir la sécurité

- Partage les déclarations des responsables de Nations Unies visant à faire respecter les résolutions déjà anciennes qui ouvrent la voie à une solution politique, seul moyen pour le peuple palestinien de vivre librement sur sa terre, en paix avec ses voisins israéliens dont la sécurité sera assurée

Les rythmes scolaires au peigne fin
Autre dossier débattu par les conseillers, l’application des rythmes scolaires. Dossier qui a déjà fait couler encre et salive sur l’ensemble des municipalités de l’hexagone.

Paul Digiacomi, ancien adjoint délégué aux affaires scolaires, s’adressant au maire d’Ajaccio déclarait : « Notre projet était aux antipodes de ce que vous proposez aujourd’hui. « Je pense que la méthode employée est une erreur forte, surtout de laisser penser que la réforme pouvait ne pas être appliquée. Elle le sera pourtant car c’est la loi. Elle repose d’ailleurs sur deux volets : les 9 journées et demi d’école et les temps d’activités peri-scolaires. Nous n’avons absolument pas perdu de temps, mais nous n’avons pas donné à ce projet tout le contenu qu’il aurait mérité. Je pense que vous pouviez faire mieux car c’était quelque chose de valorisant pour l’enfant. » Le conseiller de l’opposition ajoutait en substance : « L’opposition ne votera pas… »

 

Réponse de Laurent Marcangeli : «Je vous rappelle que ce décret a eu une incidence forte sur les résultats de la dernière élection. A-t-il été mal compris ? Je pense simplement que cette réforme n’a pas été acceptée par tous, le projet a été loin de faire l’unanimité. J’ai même cru qu’il allait être retiré, mais on va s’y plier car c’est la république. En ce qui me concerne, j’ai fait ce que croyais devoir faire. Il y a des choix heureux, d’autres le sont moins. Je dis et répète que cette réforme était mal engagée. Je veux bien comprendre vos propos. Il y a une règle, celle de la démocratie et nous ferons du mieux que nous pourrons. J’ai pour ma part essayé de faire ce qui était le plus juste mais je crois que la réforme a brisé le pacte républicain entre l’Etat et les collectivités locales. Nous ne sommes pas des hots la loi donc nous l’appliquerons la mort dans l’âme mais nous l’appliquerons… »

J. F.