La procession de Santa Ghjulia à Nonza avec la nouvelle cunfraternita Santa Ghjulia di Corsica et des confrères venus de toute la Corse. Photo Clément Franceschi.
Tous les 22 mai, le village de Nonza, dans le Cap Corse, fête sa sainte patronne, Santa Ghjulia. Cette sainte vierge et martyr est également patronne de la pieve qui porte son nom, Pieve di Santa Ghjulia, et est l’une des trois patronnes principales de la Corse avec Sainte Dévote et Sainte Restitude. Cette année, le 22 mai tombant en semaine, la fête a été reportée au samedi suivant pour permettre à tous d’y participer et s’est doublée d’un évènement inédit : la création de la confrérie de Santa Ghjulia, a cunfraternita Santa Ghjulia di Corsica, la première confrérie de la Côte Ouest du Cap Corse. « J’ai 28 ans, j’ai toujours fait la procession. J’ai toujours connu les confrères de Saint-Florent et de Patrimoniu venir soutenir cette initiative. La tradition de la fête de Santa Ghjulia n’a jamais été perdue à Nonza. Nous avons décidé d’installer la confrérie, ce jour-là, juste avant la messe et la procession, et de nous mettre sottu à l'invucazione di a Santa Croce et sous le patronage de Santa Ghjulia. Nous avons fait la cérémonie de création de la confrérie avec près de 70 confrères venus de toute la Corse », explique Clément Franceschi, le tout jeune et premier prieur de la confrérie.
Redynamiser les villages
Cette confrérie, forte de huit membres issus de Nonza et des villages des alentours, est aujourd’hui la première et la seule confrérie de l’Ouest du Cap Corse. Pourquoi la créer ? « La Côte Ouest est un endroit un peu oublié, un peu plus délaissé que l’autre côté. Nous sommes un collectif de huit personnes, et cela fait un moment déjà que nous nous retrouvons pour honorer les Saints présents dans nos villages et pour redonner vie à nos fêtes patronales. Notre objectif est de redynamiser notre microrégion, de créer des évènements où les gens du village puissent se retrouver ensemble et que les gens des villages voisins se déplacent aussi, comme ils le faisaient avant pour la fête de Santa Ghjulia. J’ai connu l’église de Santa Ghulia pleine, mais, petit à petit, la tradition s’est essoufflée avec le départ des anciens, il y a eu de moins en moins de monde. On veut redonner une certaine dynamique, le désir déjà de se retrouver pour des évènements festifs parce que, malheureusement, aujourd’hui, les églises servent essentiellement pour les enterrements. Nous avons envie de montrer que l’église peut être aussi un vecteur de rassemblement autre que pour les enterrements, bien que nous participons aussi aux enterrements quand on nous le demande. La création de la confrérie est une étape supplémentaire de cette démarche », poursuit Clément Franceschi.
Cette confrérie, forte de huit membres issus de Nonza et des villages des alentours, est aujourd’hui la première et la seule confrérie de l’Ouest du Cap Corse. Pourquoi la créer ? « La Côte Ouest est un endroit un peu oublié, un peu plus délaissé que l’autre côté. Nous sommes un collectif de huit personnes, et cela fait un moment déjà que nous nous retrouvons pour honorer les Saints présents dans nos villages et pour redonner vie à nos fêtes patronales. Notre objectif est de redynamiser notre microrégion, de créer des évènements où les gens du village puissent se retrouver ensemble et que les gens des villages voisins se déplacent aussi, comme ils le faisaient avant pour la fête de Santa Ghjulia. J’ai connu l’église de Santa Ghulia pleine, mais, petit à petit, la tradition s’est essoufflée avec le départ des anciens, il y a eu de moins en moins de monde. On veut redonner une certaine dynamique, le désir déjà de se retrouver pour des évènements festifs parce que, malheureusement, aujourd’hui, les églises servent essentiellement pour les enterrements. Nous avons envie de montrer que l’église peut être aussi un vecteur de rassemblement autre que pour les enterrements, bien que nous participons aussi aux enterrements quand on nous le demande. La création de la confrérie est une étape supplémentaire de cette démarche », poursuit Clément Franceschi.
Une confrérie franciscaine
Cette confrérie, plutôt composée de jeunes, « le plus jeune à 25 ans et le plus âgé à la soixantaine », s’inscrit aussi dans une lignée franciscaine, tout comme le village de Nonza, un lieu franciscain emblématique puisqu’il abrite le premier couvent franciscain fondé en Corse en 1236 par le Père Parenti sur ordre de Saint François d'Assise. Perché sur un balcon face à la mer, à l’extérieur du village, ce monument, considéré comme un joyau du baroque corse, a abrité de nombreuses reliques et longtemps servi de lieu d’inhumation et de pèlerinage, les pèlerins venant prier sur le site de Santa Ghjulia. « Notre confrérie se reconnaît aussi dans cette famille de Franciscains et cela se voit dans la couleur de nos habits. La manteletta est rouge, couleur martyr de Santa Ghjulia, l’aube est grise en référence au franciscanisme », précise le prieur. Le couvent, qui est actuellement dans un état assez délabré, devrait être restauré prochainement. « Dès la fin de l’année, les travaux seront entrepris pour refaire le toit et le mettre hors d’eau et hors de vent. Il sera petit à petit réhabilité ».
Cette confrérie, plutôt composée de jeunes, « le plus jeune à 25 ans et le plus âgé à la soixantaine », s’inscrit aussi dans une lignée franciscaine, tout comme le village de Nonza, un lieu franciscain emblématique puisqu’il abrite le premier couvent franciscain fondé en Corse en 1236 par le Père Parenti sur ordre de Saint François d'Assise. Perché sur un balcon face à la mer, à l’extérieur du village, ce monument, considéré comme un joyau du baroque corse, a abrité de nombreuses reliques et longtemps servi de lieu d’inhumation et de pèlerinage, les pèlerins venant prier sur le site de Santa Ghjulia. « Notre confrérie se reconnaît aussi dans cette famille de Franciscains et cela se voit dans la couleur de nos habits. La manteletta est rouge, couleur martyr de Santa Ghjulia, l’aube est grise en référence au franciscanisme », précise le prieur. Le couvent, qui est actuellement dans un état assez délabré, devrait être restauré prochainement. « Dès la fin de l’année, les travaux seront entrepris pour refaire le toit et le mettre hors d’eau et hors de vent. Il sera petit à petit réhabilité ».
Une martyre corse
Le pèlerinage de Santa Ghjulia à Nonza remonte, lui, au 5ème siècle, et le martyr de la sainte au 4ème siècle, plus précisément en l’an 303. Comment cette jeune chrétienne, qui venait d’une famille bourgeoise, mais désargentée de Carthage, est-elle devenue la patronne de Nonza ? Il y a plusieurs versions de l’histoire. « La plus vraisemblable est qu’elle était une esclave et qu’elle a été achetée par un certain Eusèbe qui naviguait et est arrivé à Nonza. Les villageois ont enivré cette Eusèbe pour enlever Ghjulia. Une fois la chose faite, ils ont demandé à Ghjulia de renier sa religion et de participer à leurs rites païens, ce qu’elle a refusée. En représailles, les villageois l’ont attachée à un figuier, lui ont coupé les seins, et là où on lui a coupé les seins, deux sources ont jailli. Ensuite, elle a été crucifiée. Au moment de sa crucifixion, une colombe s’est échappée de sa bouche, signe de sainteté et de pureté », raconte Clément Franceschi. Ce serait donc les Corses qui l’auraient martyrisée… Une autre version de l’histoire voudrait qu’elle soit originaire de Nonza et que ce serait des gens de l’extérieur qui l’aurait persécutée. « Son corps a été ramenée en Italie par des Italiens, c’est pour ça qu’il y a aussi un fort attachement à cette sainte à Livourne et à Brescia. On l'appelle Sainte Julie de Nonza ou Sainte Julie de Corse pour la distinguer d’une autre Sainte Julie en France qui s’appelle Sainte Julie Billiart ». Les deux sources coulent toujours, la petite chapelle consacrée à la sainte aurait été construite sur un sanctuaire paléochrétien. « La chapelle est toujours entretenue. Nous partons de l’église patronale au milieu du village avec la sainte et les reliques et nous faisons procession jusqu’à la Chapelle qui est située en contrebas ». Avec la confrérie, la fête de Santa Ghjulia devrait trouver un nouveau souffle. La célébration s’est terminée, comme toujours en Corse, par un moment de partage et convivialité.
N.M.
Le pèlerinage de Santa Ghjulia à Nonza remonte, lui, au 5ème siècle, et le martyr de la sainte au 4ème siècle, plus précisément en l’an 303. Comment cette jeune chrétienne, qui venait d’une famille bourgeoise, mais désargentée de Carthage, est-elle devenue la patronne de Nonza ? Il y a plusieurs versions de l’histoire. « La plus vraisemblable est qu’elle était une esclave et qu’elle a été achetée par un certain Eusèbe qui naviguait et est arrivé à Nonza. Les villageois ont enivré cette Eusèbe pour enlever Ghjulia. Une fois la chose faite, ils ont demandé à Ghjulia de renier sa religion et de participer à leurs rites païens, ce qu’elle a refusée. En représailles, les villageois l’ont attachée à un figuier, lui ont coupé les seins, et là où on lui a coupé les seins, deux sources ont jailli. Ensuite, elle a été crucifiée. Au moment de sa crucifixion, une colombe s’est échappée de sa bouche, signe de sainteté et de pureté », raconte Clément Franceschi. Ce serait donc les Corses qui l’auraient martyrisée… Une autre version de l’histoire voudrait qu’elle soit originaire de Nonza et que ce serait des gens de l’extérieur qui l’aurait persécutée. « Son corps a été ramenée en Italie par des Italiens, c’est pour ça qu’il y a aussi un fort attachement à cette sainte à Livourne et à Brescia. On l'appelle Sainte Julie de Nonza ou Sainte Julie de Corse pour la distinguer d’une autre Sainte Julie en France qui s’appelle Sainte Julie Billiart ». Les deux sources coulent toujours, la petite chapelle consacrée à la sainte aurait été construite sur un sanctuaire paléochrétien. « La chapelle est toujours entretenue. Nous partons de l’église patronale au milieu du village avec la sainte et les reliques et nous faisons procession jusqu’à la Chapelle qui est située en contrebas ». Avec la confrérie, la fête de Santa Ghjulia devrait trouver un nouveau souffle. La célébration s’est terminée, comme toujours en Corse, par un moment de partage et convivialité.
N.M.
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