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Musée Napoléonien et Orientations Budgétaires : Les échanges ont été tendus au conseil municipal d'Ajaccio


José Fanchi le Mardi 29 Janvier 2019 à 17:34

L’installation du futur musée Napoléonien semble ne pas plaire à tout le monde. Pourquoi à la mairie et pas ailleurs ? Pourquoi pas du tout ? Napoléon, on aime ou on n’aime pas certes. Cela crée le débat et le débat mène à tout. Même à la politique ! La tension est montée d’un cran lors du conseil municipal de lundi



Les vieux lions du Bonapartisme doivent se retourner dans leur tombe. Comment oser s’opposer à un musée représentant le personnage le plus connu du monde ? Il est des débats qui valent leur pesant de cacahuètes. D’autant que celui de lundi soir, lors de la séance de reprise du conseil municipal de la ville, portait sur un certain nombre de dossiers dont celui de la construction du futur musée Napoléonien dans le prolongement de la Maison Carrée qui contient déjà le vieillissant salon Napoléonien !


L’opposition dubitative…
Lundi ça ne tournait pas si rond que cela dans à la «Maison Carrée » en raison d’une « contradiction architecturale » soulignée par Paul-Antoine Luciani, et de poursuivre : « On peut d’ailleurs s’interroger sur le choix politique d’associer la direction municipale au musée Napoléonien. On semble y voir une volonté d’y accoler symboliquement le personnage du maire et NapoléonJe demande à voir, d’autant que le prix annoncé sera bien plus important. L’on se pose la question de savoir si le chantier ira à son terme ? Le musée Napoléonien a citadelle aurait été plus en rapport avec le personnage. Je suis septique. »
 Et de M. Paul Leonetti, qui semblait lui aussi ne pas apprécier l’installation de cette structure au sein de la mairie construite par un ennemi de Napoléon, en l’occurrence Charles X, se laissait aller à quelques commentaires : « Dommage que nous n’ayons pas été consultés mais je pense que Napoléon méritait mieux qu’un premier étage dans cette maison, c’est surprenant ! Je ne suis pas du tout convaincu que ce soit la bonne solution, d’autant que le prix annoncé de dix millions et demi d’euros sera largement dépassé… »  


Choix symbolique et financement
Calme et pondéré, le maire poursuit le débat et répond au scepticisme des deux conseillers de l’opposition en revenant sur le choix et en évoquant bien des sujets dont celui de la réhabilitation de ce cœur de ville que la municipalité veut entamer dans les meilleures conditions :
« Je vais être franc avec vous, moi aussi, je dois avouer que je n’étais pas convaincu d’implanter le musée au sein de la maison commune, mais j’ai très vite rectifié le tir en en pensant à l’installation et à la réhabilitation du cœur de ville, d’autant qu’il n’existe aucun musée Napoléonien ailleurs. Raison pour laquelle je suis revenu sur le choix de cette réalisation au sein même de la mairie. S’il y a un endroit où cette implantation doit se faire c’est bien dans notre casa cumuna avec tout ce que cela comporte de symbolique, d’héritage et d’attraction touristique. C’est en fait le choix de la majorité municipale. »
Paul-Antoine Luciani est alors revenu sur la construction de la grande salle de délibération dont la construction, actée à 5 millions de franc à l’époque avait coûté plus de 15 à la livraison : « Vous savez très que l’on ne restera pas aux dix millions d’euros prévus par le projet, raison pour laquelle je me demande si cette réalisation pourra aller à son terme avec les dépenses qu’elle va engendrer ? »   
Laurent Marcangeli a aussitôt répliqué en expliquant le bienfondé de ce projet :
« Vous parlez d’un financement double pour cette réalisation mais est-il possible de tomber sur des chiffres exacts alors même que vous savez pertinemment que c’est au cours d’un autre débat que la réalisation du projet concernera également toute la population de la ville. Dès lors, on pourra trancher.


Les élections en toile de fond…
Derrière ces long débats qui n’en finissent pas de finir, et sur bien d’autres sujets, il y a les élections de 2020 qui se profilent et chacun est conscient que la course aux municipales est d’ores et déjà lancée.
L’on a pu se rendre compte lors de la présentation du projet de réalisation du Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) par Simone Guerrini que chaque dossier est épluché jusque dans les moindres détails. Tel ce projet présenté par la déléguée à la culture que Paul Leonetti a trouvé trop onéreux : « Est-il nécessaire de consacrer de si fortes sommes d’argent à de genre de réalisation sans grand intérêt qui n’est pas, à franchement parler, indispensable à une ville ?
« Monsieur Leonetti, nous avons présenté ce dossier à la Collectivité de Corse qui a pourtant salué l’initiative alors même que vous êtes contre » a répliqué Stéphane Sbraggia, alors que précédemment, Laurent Marcangeli, s’était montré surpris voire offusqué par de tels propos :
« Comment pouvez-vous réagir ainsi ? Voulez-vous que nous renoncions à la subvention demandée à la Collectivité de Corse ? Vous savez pertinemment que ce projet culturel est important et mérite qu’on s’y intéresse de près. »
Dès lors le débat a pris une tournure très politique, surtout avec les Orientations budgétaires présentées par Stéphane Sbraggia qui ont valu des échanges assez vifs entre majorité et opposition. Pour preuve, Paul Leonetti a quitté la séance après un échange plutôt animé avec le maire.


Chjami e rispondi
Cela s’est passé lors débat des Orientations Budgétaires présenté par Stéphane Sbraggia à propos des différentes aides accordées par l’ancien Conseil Départemental de la Corse du Sud et la Collectivité de Corse. C’est d’ailleurs au cours de ce débat que devait être présenté le cap de l’année 2019 pour la municipalité. Un bilan budgétaire qualifié de satisfaisant selon le premier adjoint chargé des finances. Il s’en est expliqué :
« Il convient de noter au niveau budgétaire une baisse des charges de fonctionnement, une optimisation des recettes de fonctionnement. Cela a pour conséquence d’améliorer la capacité d’autofinancement de la ville. Un des faits les plus marquants c’est l’infléchissement des charges de personnel  avec une tendance à la baisse, cela malgré les recrutements entrepris lors de notre arrivée aux affaires pour renforcer des filières techniques qui étaient déséquilibrées, comme la propreté de la ville et les écoles. Il était important de mettre en exergue que nous avons posé les bases projet de développement du territoire, notamment avec l’action cœur de ville dont nous avons eu quelques illustrations ce soir avec le musée Napoléonien et le centre d’interprétation d’architecture du patrimoine, l’aménagement de la place Campinchi et la halle des marchés qui sont des projets structurants qui permettent d’accompagner la ville dans un futur développement en termes d’attractivité. »
J. F.