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Municipales à Ajaccio : Tête à tête avec... Laurent Marcangeli


Vanina Bruna le Mercredi 20 Novembre 2013 à 20:43

Vanina Bruna et Marilyne Santi sont allées à la rencontre de Laurent Marcangeli, conseiller général et député de la Corse-du-Sud candidat à l'élection municipale de Mars 2014 à Ajaccio. Un entretien qui sera suivi par beaucoup d'autres dans la cadre de la campagne électorale qui est, déjà, bien engagée à travers toute l'Île.



Laurent Marcangeli, pourriez vous vous définir en tant qu'homme ?

(Photos Marilyn Santi)
(Photos Marilyn Santi)

Je suis quelqu'un de passionné. Je pense être volontaire et déterminé, fidèle à un certain nombre de valeurs que m'ont donné mes parents à travers l'éducation que j'ai reçue.

J'ai aussi quelques défauts qui vont souvent de pair avec l'engagement. Le passionné souffre. Toujours. Rien n'est jamais parfait, pourtant je suis perfectionniste. Cela m'amène à être souvent déçu lorsque les choses n'arrivent pas comme je l'aurais voulu. Pour mon entourage cela doit être difficile aussi. Je suis souvent absent, loin , cela m'inquiète. J'essaie de me remettre en question pour faire la part des choses.


Qu'est ce que vous aimez dans la vie de tous les jours ?

Mes amis, passer du temps avec ceux que j'aime, des films, je suis cinéphile, j'aime le sport, le football en particulier. J'ai des centres d’intérêt assez éclectiques. La politique c'est aussi le fait de s'occuper de tout. Je crois qu'il est sain, aussi, de prendre des périodes pour s'occuper de soi-même et de ceux qu'on a autour de nous qui sont les plus importants, c'est ce que j'essaie de faire. J'essaie aussi de me maintenir en forme sur le plan personnel. C'est vrai que la vie politique nous amène à être très peu regardant sur sa forme physique, donc j'essaie de me maintenir.


Comment vivez vous votre vie de jeune député ?

Municipales à Ajaccio : Tête à tête avec... Laurent Marcangeli

Plutôt bien ! J'ai mis du temps avant de m'apercevoir du changement que cela impliquait dans ma vie quotidienne. Je me suis aperçu après que le regard sur moi avait changé. Que des gens qui ne me connaissaient pas me connaissaient à présent, que donc ils me regardaient dans la rue... Vous n'êtes plus inconnu, votre visage parle de suite. Pour quelqu'un qui a toujours été discret, qui aime être tranquille... Je n'aime pas la représentation permanente. 


Alors qu'est-ce qui vous a poussé à choisir cette vie publique ?

La passion ! C'est pas non plus catastrophique, je m'en accommode ! Les gens sont polis courtois. Je n'ai pas de prise de bec, ça me permet de voir que mon image est plutôt bonne. Mais c'est vrai que des fois ça me fait du bien d'être ailleurs parce que je suis moins sollicité. Ça, ça a changé. Je dirais que la sollicitation est beaucoup plus forte.

 


Quel a été votre cheminement pour arriver là où vous êtes aujourd’hui ?

Le cheminement c'est une rencontre avec quelque chose qui s'est imposé naturellement comme n'importe quelle passion, n'importe quelle vocation. Parce que même si les gens ne veulent pas l'admettre il y a une part de vocation qui s'impose. Comme un gamin ou une gamine qui tombe amoureuse du chant, de la photo ou de la peinture, moi j'ai eu cet attrait pour la chose publique et je m'y suis lancé. Tout simplement en prenant ma carte dans un parti politique, en militant. Alors c'est un cheminement qui est personnel mais en même temps a sa part d'indicible dans la mesure où ça part vraiment de ce qu'on a de plus intime.

 


Et jusqu’où voulez vous aller ?

Honnêtement je ne me suis pas fixé de limites. Je sais qu'à un moment d'autres s'en chargeront pour moi. En revanche je sais ou je vais sur le court terme. J'ai Ajaccio en ligne de mire parce que je crois qu'un des plus beaux mandats qu'il puisse y avoir c'est celui d'être le maire de sa ville. Je n'anticipe pas. au moment ou nous parlons je suis plutôt sur une phase où je ne vois que le printemps prochain, c'est à dire essayer d'aller au bout de cette période d élection pour convaincre une majorité d'hommes et de femmes de nous faire confiance et puis ensuite les six ans de gestion municipale. C'est déjà beaucoup!

 


Vous avez réussi à fédérer la droite et le centre derrière vous : a t-il fallu faire beaucoup de concessions de part et d'autre?

Ça m'a demandé tout simplement de faire une chose extrêmement saine, c'est d'aller voir les gens , de prendre le temps de leur parler, de leur expliquer ce que je compte faire, ce que j'ai besoin de faire avec eux parce que je ne veux pas être seul, j'ai besoin de faire avec eux. Et ça ce n'est pas faire des concessions, c'est tout simplement accorder du temps aux autres. «On va faire l'union » ça ne se décrète pas. Ça n'est pas vraiment faire des concessions, c'est passer du temps avec les autres et les convaincre du bien fondé d'une démarche. Après des concessions... pas vraiment.  


Vous êtes le plus jeune représentant de la droite en Corse. Ne pensez-vous pas que certains, plus anciens que vous dans le paysage politique local voudraient être à votre place ? Vous n'avez pas peur de déranger certains de votre propre parti ?

On dérange tout le temps lorsqu'on fait partie de la vie politique. On dérange dans son camp, on dérange en face, on dérange même ceux qui s'en foutent. J'essaie de ne pas trop me poser de questions. J'essaie de me focaliser sur mon travail. Mon travail aujourd'hui c'est d'être conseiller général, c'est être député, c'est essayer d'être maire de la Ville d'Ajaccio, c'est quand même pas mal de choses en même temps.  Comment ne pas déranger lorsque l'on fait tout ça ?


Diriez-vous que vous êtes un européen ?

Oui ! Pleinement ! Peut être une Europe qui se construira d'une manière à être plus appréciée par ses ressortissants. Peut-être qu'elle a été faite sur des fondements trop économiques et pas assez politiques, nous pourrions en débattre pendant des heures. Je crois à la chambre européenne, je crois qu'elle est un vecteur de paix indéniable, et en même temps je crois qu'aujourd'hui dans les grands ensembles économiques qui se créent, un pays comme la France, si grand soit-il, si puissant fut-il, ne peut pas aller bien loin seul. Il a la chance d'être dans cette grande chose qu'est l'Europe qui doit devenir maintenant plus politique  dans sa conception.


Donc vous êtes d'accord pour dire que l'Europe a une conception ultralibérale ? Comment envisagez vous l'avenir dans un tel contexte pour la ville d'Ajaccio ?

L'Europe impose un certains nombre de choses à ses pays membres, ce qui fait qu'au final ils sont dans une nécessité d'ajuster certaines politiques publiques. Moi je suis conseiller général, délégué aux affaires sociales et à la santé depuis maintenant trois ans. Le budget n'a jamais diminué, on a essayé de maintenir les efforts au quotidien pour aider les personnes qui en ont le plus besoin. C'est très difficile de répondre à toutes les demandes. Nous avons créé des dispositifs pour les jeunes de 16 à 25 ans qui sortaient sans diplôme du système scolaire. Un dispositif de création d'une école de la deuxième chance. Ça c'est moi qui l'ait porté.
L'Europe a toute sa place dans notre île. Elle a déjà contribué au cours des dernières années , par le biais de financement. C'est aussi aux collectivités locales, mairie, conseils généraux, l'assemblée de Corse, la collectivité territoriale de créer des projets qui soient éligibles à des fonds européens. Ça c'est aussi un des enjeux majeurs.


Quelle place avez-vous accordé à la culture dans votre programme?

Très importante. Je veux parler du rayonnement d'Ajaccio pendant cette campagne électorale. Mais pas un rayonnement seulement vis-à-vis de l'extérieur, je veux avant tout m'adresser aux ajacciens et aux ajacciennes, et je crois qu'on a des choses à remettre en route.
Par exemple, le Kallisté, qui est fermé depuis des années. Ce n'est pas une bonne chose pour la ville d'Ajaccio de se priver d'un équipement de cette nature.
Je pense aussi au rayonnement de la ville d'Ajaccio par le sport. Je crois qu'Ajaccio à une épingle à tirer de ce jeu là. La ville a un golfe magnifique qu'elle n'exploite pas suffisamment, Elle a aussi un Empereur qui est parmi les  personnalités les plus connues du monde, pour qui on a fait beaucoup de folklore mais pas assez d'excellence. Napoléon est une marque qui doit être exploitée comme telle. Je crois qu'on ne vend pas assez la destination Ajaccio et que ce rayonnement passe aussi par la culture.
Ça demande du travail et prochainement, courant novembre, je tiendrai une conférence de presse qui aura justement pour but de dévoiler cette partie de mon projet que sera le rayonnement d'Ajaccio.


Vous avez confiance en vous et en vos objectifs ?

J'ai plutôt confiance parce que je sais que, quel que soit, le résultat j'aurais donné le maximum. Et ça c'est ce que j'ai toujours fait, que ce soit lors des élections cantonales ou des législatives. Je n'aurai aucun regret à la fin de cette période passionnante que je vis, parce que je sais être fidèle à ce que je crois bon. Je ne fais pas de compromission avec ce qui me paraît être essentiel.
Confiant oui, sans être dans la béatitude et l'autosatisfaction, parce qu'il faut faire preuve d'humilité lorsqu'on est soumis au jugement des autres. Par contre je sais que j'y vais avec de bonnes intentions et que je serai heureux du dénouement, s'il est positif. Si le résultat est négatif, et que je n'ai pas vendu mon âme, je ne serai pas mécontent. 


Qu'est-ce qui pourrait vous faire perdre ces élections?

D'abord moi! On peut très bien de pas avoir la main heureuse, ne pas avoir le comportement adéquat au regard des ajacciens et des ajacciennes. Mais je pense que ça ne sera pas ça. À moins que quelque chose ne me tombe sur la tête à ce moment-là. Après je peux avoir une union totale et complète contre moi et contre ce que je représente. Et puis tout simplement les ajacciens pourraient ne pas accepter notre projet, notre équipe et notre vision de la ville et préféreront reconduire le maire actuel. Il n'y a pas de secret la bataille va se jouer entre lui et moi il n'y aura pas de tierce personne. Ce sera Simon Renucci ou Laurent Marcangeli, Laurent Marcangeli ou Simon Renucci.