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A Casabianca, le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, défend les « maires bâtisseurs »


Christophe Giudicelli le Jeudi 7 Août 2025 à 16:03

En déplacement à Casabianca ce jeudi 7 août, le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli est venu inaugurer des travaux de rénovation et des logements communaux. À travers cette visite, le ministre ajaccien a voulu rappeler que la revitalisation des communes de l’intérieur est possible, à condition d’y mettre les moyens et la volonté.



Casabianca : l’évolution du village célébrée en présence de Laurent Marcangeli
Casabianca : l’évolution du village célébrée en présence de Laurent Marcangeli
Laurent Marcangeli, ministre de l’Action, de la Fonction publique et de la Simplification, était à Casabianca, dans la pieve de l’Ampugnani, ce jeudi 7 août. Après avoir inauguré, il y a quelques semaines, une station d’épuration à Bisinchi, ce « déplacement » en Corse est l’occasion pour le ministre ajaccien de montrer le soutien de l’État aux communes rurales, mais aussi de garder le lien avec les élus insulaires venus en nombre. « L’État n’est pas absent. Et beaucoup de projets communaux peuvent être réalisés parce que l’État apporte des financements. Il faut que les maires montent des dossiers et aillent à la rencontre des préfets. Nous avons, avec le gouvernement, pris la décision de donner la main aux préfets de département pour pouvoir mener les politiques de l’État dans les territoires. Et c’est une bonne chose. » a indiqué Laurent Marcangeli, avant de poursuivre : « Je suis un homme enraciné. Cela me sert à faire comprendre la Corse à ceux qui la comprennent mal, et même au plus haut niveau de l’État. Il y a parfois quelques défauts de compréhension, on connaît mal notre histoire et ce que nous sommes. Je vis ça comme un honneur personnel, et j’essaie également d’être utile à la Corse, car on ne cesse jamais d’être un Corse, où que l’on soit. »

À Casabianca, le ministre a coupé le ruban tricolore pour des travaux de rénovation de la mairie, la création de deux logements communaux et l’aménagement de ruelles. 300 000 euros de travaux au total pour la petite commune de Castagniccia. L’étape protocolaire passée, le ministre a salué les « maires bâtisseurs ».
Fernand Vincentelli, à la tête de la commune depuis 1980, commente l’évolution de sa commune : « En 1980, il y avait un habitant, le village était pratiquement à l’âge de pierre. Tout était obsolète. Nous avons refait les routes, les éclairages, les réseaux. » 

Comment redonner l’envie de vivre dans le rural ?
En toile de fond de cette visite,  la problématique de la revitalisation de l’intérieur et de son dépeuplement, un sujet majeur au sein de la société corse. Avec une grande question : comment redonner l’envie de vivre dans le rural ?
Pour Laurent Marcangeli, la question est là, et les réponses aussi : « Quand on a les deux grands pôles qui ne cessent de croître, il y a la possibilité d’habiter à l’année à quelques minutes des grands centres. »
Cela passe par l’investissement et les logements, comme les deux nouveaux inaugurés à Casabianca ce jour, mais qui ne sont pas les premiers, indique son maire, Fernand Vincetelli : « Sur plusieurs années, nous avons acheté et créé 18 maisons communales, qui ont fixé une quarantaine de personnes. Ça n’a pas été facile, il faut convaincre les gens de vendre les maisons, mais aussi les personnes d’habiter dans le rural. »

Sécuriser la population qui s’installe dans les villages
Pourtant, l’élu est réaliste, même si les investissements sont là : « Il y a des inconvénients dans les villages : quand il y a du vent, des tempêtes, parfois on reste trois jours sans électricité ; on peut être bloqué par la neige. On peut se retrouver seul, et ça inquiète les gens. Il faut faire un effort pour sécuriser les populations sur ces domaines. » Pour lui, même dans un village où il fait bon vivre et qui compte un peu plus d'une centaine d'habitants la courbe démographique peut très vite plonger : « Le rural, c’est compliqué. On peut passer de 100 habitants à plus personne en quelques années. Il suffit que 5 ou 6 familles déménagent pour différentes raisons. C’est difficile de remplacer les gens qui habitent au village à l’année. » Fernand Vincetelli plaide aussi pour faciliter l’accès au foncier et permettre aux communes de récupérer plus facilement les logements en indivision ou abandonnés, avant que ces derniers ne tombent en ruine. Une autre solution est aussi de moderniser le réseau routier pour le rendre plus rapide : « Il faudrait couper beaucoup de lacets pour aller un peu droit. On gagnerait du temps. Et plus on rapproche les villages du rural d’un grand bourg, plus les gens remontent pour y habiter. »