Corse Net Infos - Pure player corse

Mouvement de contestation de la CGT au centre de tri de La Poste de Furiani


Pierre-Manuel Pescetti le Jeudi 14 Janvier 2021 à 15:18

Une cinquantaine de salariés du centre de tri de Furiani a manifesté sa colère ce jeudi 14 janvier devant le bâtiment de La Poste. Appuyés par la CGT ils dénoncent un manque d'effectif in situ et une surcharge de travail qui dégradent leurs conditions de travail.
Ce "premier avertissement" devrait en provoquer d'autres et s'élargir à l'ensemble de la région si un plan de déprécarisation des emplois n'est pas envisagé comme cela avait été le cas en 2006 avec les accords de Vaugirard.



Une cinquantaine de salariés étaient présents devant le centre de tri de Furiani après une journée de travail débutée à 3 heures 30 du matin pour certains.
Une cinquantaine de salariés étaient présents devant le centre de tri de Furiani après une journée de travail débutée à 3 heures 30 du matin pour certains.
Conditions de travail de plus en plus difficiles, amplitudes horaires élargies, surcharge de travail, précarisation des emplois, paiement tardif des indemnités chômage… Les points dénoncés par la CGT de la Poste au centre de tri de Furiani ce matin du jeudi 15 janvier semblent être les prémices d’un conflit social grandissant. Ils étaient une cinquantaine de contestataires à se masser devant le centre de tri pour dénoncer une politique de recrutement et de gestion des ressources humaines qu’ils jugent « insupportable et inhumaine ».

Une réduction des effectifs malgré une charge de travail grandissante
Après les fêtes, le PDG de La Poste Philippe Wahl avait fait étalage de sa satisfaction quant au nombre de colis distribués avec succès pendant la période de Noël. Un discours qui pique à vif la CGT de la Poste de Bastia dont certains membres se disent victimes « d’un non-renouvellement de leur contrat après avoir traversé la crise sanitaire et la période des fêtes et parfois même après des années de CDD ». Ces employés dont certains ont enchainé les CDD pendant 10 ans ne sont plus employés que par le système d’intérim, les entrainant dans situation professionnelle encore plus précaire. Une situation insupportable pour Julien Perraudin Devichi, employé au centre de tri et membre de la CGT, qui dénonce « un manque de considération pour ces agents ».

À cela il faut ajouter selon lui une charge de travail grandissante expliquée par l’augmentation du nombre de colis même après la période des fêtes et qui peut causer des amplitudes horaires englobant parfois une journée débutant à 3h30 du matin et finissant à 19h pour certains agents. Une augmentation de la charge de travail combinée à un sous-effectif provoquant une baisse de la qualité des conditions de travail.

Des indemnités chômage qui tardent à arriver
Le système d’assurance chômage des employés de La Poste est géré exclusivement par le groupe et non par Pôle Emploi. Une gestion centralisée à Nancy qui occasionne selon la CGT « des retards de six, sept voire huit mois d’attente avant de percevoir ses indemnités. Une situation inacceptable qui touche des anciens salariés déjà mis dans une situation des plus difficiles ». Ces huit mois semblent bien peu face au préjudice subi par Coralie qui est dans l’attente de « 1 800 euros d’indemnités depuis l’année 2018 ».

Un mouvement de contestation qui devrait s’étendre et s’amplifier
Ce rassemblement qui n’a pas été marqué par un arrêt du travail n’était « qu’un premier avertissement » selon la CGT qui espère que le mouvement va se propager sur l’ensemble de l’île. Selon Julien Perraudin Devichi « le centre de tri de Furiani n’est pas le seul dans cette situation ». Pour l’heure, une partie des salariés a décidé de dire non aux heures supplémentaires.

Un plan de déprécarisation demandée
« Ce qu’on dit aujourd’hui c’est qu’il faut un plan de déprécarisation massif pour les agents pour que ceux qui sont présents puissent respirer et que ceux qu’on a mis de côté puissent revenir et avoir le minimum de reconnaissance auquel ils ont droit. Ce plan passe par des embauches en CDI ». Une demande visant à améliorer la qualité des conditions de travail et qui s’appuie sur celui établi en 2006 dans le cadre des accords de Vaugirard.