Alors que la saison estivale se termine, le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Corse dresse un bilan de ses interventions. Entre juin et août, 150 opérations de secours ont été menées par les militaires spécialisés, un chiffre quasi identique à celui de l’été 2024 (155 interventions). « On est à peu près sur le même volume d’activité, avec une répartition équilibrée entre la Haute-Corse et la Corse-du-Sud », explique le major Patrice Bonissone, chef du PGHM. Si les deux départements connaissent une fréquentation similaire en matière de randonnée, la Corse-du-Sud enregistre davantage d’interventions liées au canyoning, notamment dans le massif de Bavella, où les sites sont plus nombreux et plus connus. « Il y a simplement plus de sites de pratique, avec plus de fréquentation. »
En période estivale, les secouristes peuvent être sollicités jusqu’à dix fois dans une même journée, un chiffre important mais pas forcément handicapant pour le PGHM. « Ce n’est pas tant le nombre d’interventions qui pose problème, mais c’est surtout les moyens dont on dispose pour intervenir », détaille le major. « Si vous avez trois hélicoptères disponibles et que les opérations ne sont pas concomitantes, et qu’elles sont étalées sur la journée, il n'y a pas de souci. En revanche, quand on a moins de moyens aériens, que les conditions météorologiques sont dégradées et qu'on ne peut pas intervenir rapidement en hélicoptère, ça peut devenir des journées plus problématiques, parce qu'évidemment, dès qu'on doit aller à pied, ça prend plus de temps et il faut plus de personnel. Mais c'est surtout s'il y a plusieurs interventions en même temps. »
Des randonneurs mal préparés, victimes récurrentes
Parmi les 150 interventions estivales, la très grande majorité concerne la randonnée pédestre, et en particulier le GR20, qui reste l’itinéraire le plus fréquenté, et parfois le plus mal anticipé, de l’île. « 90 % de nos interventions concernent cette pratique », souligne le gendarme. « Cette année, avec les périodes de forte chaleur, on a eu beaucoup d'interventions pour des randonneurs qui ne sont pas bien préparés physiquement et qui souffrent de déshydratation. Sinon, on intervient pour des traumatismes liés à la pratique de la randonnée pédestre, et ça peut aller jusqu'au malaise cardiaque, avec malheureusement des décès parfois. Pour l’instant, on a eu un décès au mois de juin, et on croise les doigts pour ne pas en avoir d'autres. »
Les randonneurs les moins bien préparés sont souvent repérés dès les premières étapes du GR20, où la difficulté du parcours surprend encore beaucoup de visiteurs. « On a quand même des gens qui s'aperçoivent rapidement que ce n'est pas pour eux, qui arrivent complètement épuisés au refuge, ou qui n'ont plus la condition entre deux étapes. » Malgré les messages de prévention diffusés chaque année par le PGHM ou des guides spécialisés, certains randonneurs se lancent sans réelle préparation, ni connaissance du terrain. « Il y a quelque chose d’assez ambivalent au sujet des messages de prévention : d’un côté, on a beaucoup plus de sources d'informations qu'avant, notamment via les réseaux sociaux, mais de l’autre, on a des forums où des randonneurs qui ont fait le GR20 donnent leur avis, alors qu’il n'est pas souvent judicieux. Par exemple, en début de saison, quand il y a de la neige, on conseille aux randonneurs d'avoir des crampons, mais sur certains forums, il y a des randonneurs qui disent que ça ne sert à rien, mais ils n'ont pas conscience de la dextérité des autres randonneurs. Certains sont habiles et ont de l’expérience, d'autres moins, et s’ils écoutent ces conseils, ça peut les mettre en difficulté. »
Une organisation rodée pour répondre toute l’année
Basé à Ajaccio, le PGHM de Corse fonctionne avec un effectif de 18 militaires, répartis entre la Corse-du-Sud (11 personnels) et la Haute-Corse (7 personnels). L’été, une dizaine de secouristes sont d’alerte chaque jour, répartis sur l’ensemble du territoire, et trois hélicoptères sont dédiés au secours en montagne sur l’île, avec deux d’entre eux positionnés à Ajaccio, et un à Borgo. Le dispositif quotidien repose sur un schéma bien établi : deux personnels par hélicoptère, deux autres prêts à intervenir au sol si besoin, un gradé de permanence chargé de la coordination, et un militaire chargé de la réception des appels.
Si l’été concentre une part importante des secours, le PGHM reste actif toute l’année. L’année dernière, les militaires ont mené 256 opérations de secours, contre 245 en 2023 et 232 en 2022. Une progression régulière d’une dizaine d’interventions par an, portée en partie par l’essor des activités de pleine nature. « On est sur une tendance à la hausse, avec une activité qui reste très marquée sur les mois d’été, où on enregistre entre 60 et 65 interventions par mois », souligne le major Patrice Bonissone. Un rythme soutenu, qui confirme le rôle central du PGHM dans le secours en montagne en Corse, été comme hiver.
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