Corse Net Infos - Pure player corse

Magà Ettori s'attaque au Marathon de Paris


Marilyne SANTI le Samedi 21 Janvier 2017 à 22:43

Le cinéaste vegan Magà Ettori, auteur et réalisateur d'une cinquantaine de films dont Faeryland, le premier film vegan, s'est attaqué depuis mai dernier a un nouveau challenge : courir et filmer les 42,195km du monumental Marathon de Paris.



photos bluebirdstudio
photos bluebirdstudio
Intitulé "Vegan Marathon", le documentaire - dont la préparation de Magà servira de fil rouge - ira à la rencontre de spécialistes, médecins, sportifs professionnels ou amateurs, coach... Magà Ettori fera également intervenir de nombreuses personnalités dont le journaliste Aymeric Caron, Brigitte Gothière (présidente de L214), l'activiste Marc Vallaud (CCE2A), le docteur Edmond Simeoni et le docteur Jérôme Bernard-Pellet, ou encore l'humoriste Eric Colado, qui vient de signer le livre Maig'rire.
 
Magà Ettori homme de défi ne manque ni de courage, ni d'audace. Pourtant son projet actuel va solliciter d'autres qualités et ressources. Le marathon est une affaire d'endurance et d'entraînement, mais aussi de morphologie. Et le moins que l'on puisse dire c'est que notre coureur n'a rien d'un Kényan ou d'un Éthiopien des hauts plateaux. Il lui faut donc compenser ce handicap inéluctable, par une rationalisation de l'apprentissage, de l'effort. Apprendre à lutter avec et contre son corps, un corps qui de plus souffre de blessures de jeunesse qu'un rien ravive, le dominer pour en faire son complice dans la réussite, c'est vivre aussi l'apprentissage de la solitude et de la fragilité de l'édifice que l'on bâtit.
 
Entouré de conseillers spécialisés, de médecins, de personnages au contact enrichissant, l'arpenteur d'asphalte est quand même seul à se colleter avec son cœur et son souffle. Magà Ettori lutte contre lui-même, il lutte contre le décor, la ville, qui lui apparaît comme multipliant sciemment les obstacles. Elle n'est pas son élément, ni historiquement, ni culturellement. Entre le maquis originel et le pavé qui sert de cadre au défi, il y a un gouffre – qu'il faut pourtant franchir.
 
Mais l'originalité de la démarche de Magà Ettori ne se résume pas à ce combat contre sa propre nature. Il court en militant de la cause animale, de l'harmonie entre toutes les manifestations du vivant. D'où la dimension philosophique qui sous-tend son action : il est des utopies en apparence lointaines et irréalisables. Pourtant, elles sont plus faciles d'accès qu'on ne le croit. Il suffit de se convaincre de leur possibilité et d'agir en ce sens : le monde peut un jour se fonder sur des valeurs de respect de l'environnement et des êtres, comme les villes réticentes à l'étranger devenir amicales - comme le marathon peut être couru par un non-athlète qui accepte le martyre de l'endurance au nom de son idée du progrès.
 
Courir le marathon un désir vieux de quelques années
Tous les étés au village, la municipalité organisait une course hors stade, c'est là où Magà s'est pris à rêver de Marathon. Il s'entraînait avec rigueur pour cet événement. D'une année sur l'autre il a obtenu quelques bons résultats et plusieurs victoires, ce qui entretenait son rêve de marathon. Parallèlement Magà Ettori pratiquait la boxe (BCA) et le judo (ASSPTT) et a remporté un titre de champion de Corse. Malheureusement un accident de voiture a mis fin à ses espoirs de podium. Il a subit trois opérations consécutives, et moins d'un an plus tard, il recevait une double greffe d'organes. Ne pouvant plus faire de sport, sous cortisone pendant quatre ans, son corps s'est transformé. Il a doublé de poids et de volume. Il a donc abandonné tout espoir de participer un jour à un Marathon.
 
En 2008, Edmond Simeoni détectant un problème chez son ami, a demandé à son frère Max Simeoni de lui faire passer une batterie de test. Le résultat des tests fut terrible. Max Simeoni adressa Magà Ettori à un confrère pneumologue qui lui a diagnostiqua des apnées du sommeil dues à la prise de poids et tablait sur une espérance de vie d'une dizaine d'années. La seule façon de survivre était d’envisager une perte de poids conséquente, que ses activités professionnelles ne lui ont jamais laissé le temps de se prendre en main. Aujourd'hui Magà n'est plus tout jeune, et il est lourd, trop lourd. Il le sait. Pour pouvoir espérer finir un marathon il doit perdre une quarantaine de kg.
Le Marathon symbolise incontestablement la démesure, l'excès. S'il s'agit de vivre une confrontation, autant que celle-ci soit de caractère supérieur. Et Magà doit s'entourer des meilleurs, comme Thierry Pistorozzi. Pour Magà Ettori le projet n'aurait pas été réalisable sans son coach sportif et ami, celui qui l'a convaincu qu'il pouvait relever le gant. Thierry n'est pas seulement un coach sportif mais également un champion de haut niveau. Il détient divers records sportifs dont une course de 250 kilomètres non stop pour traverser la Corse du nord au sud, qu'il a parcourue en à peine 32 heures et 31 minutes. Il prépare actuellement le Marathon des sables, alors qu'il vient de courir deux marathons en 15 jours, celui de Nice puis celui de Florence. Thierry Pistorozzi séduit par le projet de Magà Ettori s'est donc investi à 100% dans son challenge. Semaine après semaine il a aidé Magà à contourner tous les obstacles, ce qui lui permettra d'arriver à la course reine en avril prochain, le Marathon de Paris.
 
Vegan : un marathon, un film et une équipe infaillible
Vegan Marathon est une ode à la vie. Il est dans l'existence des challenges qui touchent à l'essentiel. D'un point de vue médical, si Magà ne trouve pas une solution dans les deux ans, il est condamné. En tant qu'être vivant il n'aura pas connu de plus grand impératif. En qualité de cinéaste, "Vegan Marathon" sera donc le film le plus vital qu'il aura jamais tourné. Mais le défi ne s'arrête pas là. Vegan Marathon est le film de la cause animale. Toutes les espèces qui peuplent la planète, humaines et non-humaines, ont un droit essentiel : celui d'aspirer au bonheur et à la dignité. A notre époque, certaines d'entre elles ne peuvent qu'aspirer à la plus élémentaire survie, chaque jour rendue plus précaire.
 
Magà Ettori pense que des solutions existent pour nous améliorer individuellement et collectivement. C'est pourquoi il a été amené à réaliser ''Faeryland'' sorti en France en septembre dernier. Faeryland est un film essentiel, un film qui compte, le premier film vegan. Faeryland est actuellement porté par son distributeur chilien Gitano films, une grande société de production dirigée par Alejandro Parra Balladares, producteur et distributeur basé à Santiago. Soutenu par Gitano Films, Faeryland fait actuellement une belle carrière en Amérique latine. Il était d'ailleurs présent à la ''Ventana Sur'', un évènement de première importance et sans précédent dans l’industrie du cinéma de cette région du monde équivalent du Festival de Cannes.
 
Faeryland abordait la question de l'éthique et de la morale, mais Magà avait à cœur de s'intéresser au bien-être, un concept universel. D'où l'idée de "Vegan Marathon" qu'il développe avec son ami Jacques Renucci. Journaliste, éditorialiste politique, auteur et directeur de La Corse Votre Hebdo, Jacques Renucci collabore aux projets cinématographiques de Magà Ettori en qualité d'auteur et scénariste. Jacques Renucci est un homme de culture. Nommé en 2009 directeur de La Corse Votre Hebdo, il a publié un livre d'entretiens sur le nationalisme, « Liberta », avec Jean-Guy Talamoni, devenu depuis président de l'assemblée territoriale. Pressenti il y a quelques années pour rejoindre l'équipe dirigeante de Nice-Matin à Nice, il est resté en Corse pour couvrir les grandes affaires et les procès d'importance comme ceux du commando Erignac, d'Yvan Colonna ou de Bernard Bonnet. Ayant réalisé la dernière interview du préfet Bonnet, il a été cité comme témoin à son procès par l'avocat du préfet, Me Jacques Vergès.
 
Ces dernières années, il s'est consacré davantage à son travail d'auteur. Avec des œuvres comme « Rencontre », « L'Arrière Pays », « Mémorial », « Jardin Mineur », il est considéré comme l'une des grandes voix poétiques du monde méditerranéen, des œuvres où il n'hésite pas à s'adjoindre le concours de peintres et de graphistes. Cette référence constante à l'image, il l'a mise en pratique dans sa carrière journalistique. Responsable d'édition, il a fait la part belle aux reportages portant sur de multiples tournages sur le territoire insulaire, sans parti-pris ni exclusive. Il publie aussi les entretiens qu'il a avec des personnages dont l'histoire se retrouve au cinéma comme Jacques Mayol pour le Grand Bleu, ou avec divers acteurs de toutes générations (Brigitte Bardot, Pierre Mondy, Samuel Le Bihan, Frédéric Gorny, Johnny Hallyday, Franck Dubosc.
 
Le travail d'écriture de Jacques Renucci et de Magà Ettori, incontestablement complémentaire, sera souligné par une photographie de grande qualité. Pierre-Marie Paubel, le directeur de la photo qui a également brillement signé Faeryland, sera une fois encore à la manœuvre pour "Vegan Marathon". Une équipe soudée, et un documentaire ambitieux, qui a rencontré un écho très favorable de la part du producteur Jean Marie Laronze. Ce dernier a décidé d'engager sa société Cosplay Productions pour porter le défi à l'écran, faisant confiance à Magà Ettori, devenu en quelques films une référence du cinéma engagé.
 
Site du film : https://veganmarathonlefilm.wordpress.com/   
facebook  https://www.facebook.com/VeganMarathon/