
« Après une heure et demie de réunion, nous n’avons reçu aucune réponse concrète à nos revendications. » C’est le constat amer dressé par l’un des porte-paroles de la délégation des jeunes étudiants des lycées agricoles de Borgo et Sartène, en grève depuis une semaine maintenant.
Les lycéens protestent notamment contre la réforme du Ministère de l’Agriculture, qui prévoit une baisse de la dotation horaire globale dès la prochaine rentrée scolaire. « Le directeur de la DRAAF n’a pas été en mesure de répondre à nos demandes et à nos attentes. Nous aurons peut-être une réponse dans la journée, mais si nous n’en avons aucune d’ici mardi, nous allons intensifier notre mouvement et nos actions », regrette l’un d’eux.
"Inno à a sparizioni di i licei agriculi", "Una ghjuventù, un liceu, un avvene", "Lycées agricoles en danger", pouvait-on notamment lire sur les banderoles accrochées devant la Préfecture de Région.

Une colère qui monte au sein de la jeunesse et qui ont conduit certains d’entre eux à bloquer brièvement et symboliquement le cours Napoléon en érigeant des barrières juste en face les grilles de la Préfecture. Tous se sont d’ores et déjà donnés rendez-vous mardi prochain, date à laquelle ils aspirent recevoir des réponses concrètes. Accompagnée notamment de Dumé Livrelli, le président de l’ODARC, la délégation était également composée de plusieurs professeurs des lycées agricoles, regroupés en intersyndicale CGT agri, SEA UNSA, STC, SGEN CFDT, ui étaient aux aussi amer après 1 heure et demie de vaine discussion : « Les représentants de la Draaf doivent maintenant échanger avec Paris et le Ministère de l’Agriculture pour en savoir plus. Globalement, les jeunes ont été entendus. Pour eux, ces réductions de moyens sont seulement un calcul arithmétique d’élèves par classe mais pour nous il s’agit de former et d’insérer des jeunes. Physiquement, quand on regroupe des élèves dans une classe, c’est forcément pour en fermer d’autres. Au lieu d’avoir deux classes de 24 élèves, on va en avoir une de 32 avec quatre filières différentes au détriment de la qualité de l’enseignement » regrette Jean-Marc, enseignant au lycée agricole de Sartène.
Dans un communiqué transmis dans la matinée, l'intersyndicale déplorait notamment "la fermeture de l'option transformation alimentaire du bac option Science et Technologie de l'Agriculture et du Vivant à Borgo, le regroupement de toutes les options en une seule classe à Borgo et de ne pas doter en heures la poursuite de l'ouverture du Bac Pro Agroéquipement à Sartène (...) Ces choix conduisent à une dégradation de la qualité des formations à des impasses pédagogiques".