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Lionel Mortini : "Ne pas laisser les intérêts privés s’emparer de cette « manne » que sont les déchets"


Jean-Paul-Lottier le Samedi 5 Mai 2018 à 15:59

Lionel Mortini, président de la Communauté de Communes Lisula-Balagne a donné samedi en début d'après-midi à Lisula Rossa une conférence de presse relative à la crise des déchets et au tri sélectif, Entouré de plusieurs membres du comité directeur de la CCIRB, Lionel Mortini a souligné l'importance de soutenir les démarches publiques pour ne pas laisser les intérêts privés s’emparer de cette « manne » que sont les déchets



Lionel Mortini : "Ne pas laisser les intérêts privés s’emparer de cette « manne » que sont les déchets"

En Balagne comme ailleurs, la énième crise de la collecte des déchets ménagers laisse des traces et... des odeurs!
Une situation nauséabonde illustrée ce samedi à 14 heures devant le point d'apport volontaire situé en face du Centre de Dialyse de L'Ile-Rousse où Lionel Mortini, président de la Communauté de Communes Lisula-Balagna donnait une conférence de presse relative à cette crise des déchets et au tri sélectif. 
Entouré de plusieurs membres du comité directeur, Lionel Mortini n'a pas hésité à enfiler une paire de gants et à ouvrir des sacs poubelles pour montrer le travail qu'il restait encore à faire en matière de tri sélectif et ce malgré que cette microrégion de la Balagne soit régulièrement citée en exemple 
 


Selon les derniers chiffres du SYVADEC, la Communauté de communes de L’Île-Rousse – Balagne est en effet  la première collectivité en matière de tri des déchets.
"Nous sommes pourtant encore loin des objectifs. Plus que jamais, la pratique du tri doit se multiplier. La population doit prendre conscience que seule cette action permet de diminuer le tonnage des déchets enfouis. La Communauté soutient le schéma de la Collectivité de Corse avec notamment la construction de deux unités de surtri.
Dans les 4 ans à venir, après la mise en place de ces unités, nous devons travailler avec les services de l’Etat et de la Collectivité pour construire un CET dans la microrégion.
Ceci est de notre responsabilité" 
précise le président de la Comcom.



"La collecte en porte à porte n’était pas adaptée à notre territoire"
" A cet effet, nous étudions actuellement plusieurs possibilités. En accord avec les propriétaires des sites potentiels, nous allons mener les études qui garantirons notre autonomie en la matière.
Il est important que les démarches publiques soient soutenues pour ne pas laisser les intérêts privés s’emparer de cette « manne » que sont les déchets. La Communauté de communes a fait de nombreux efforts pour favoriser le geste de tri : construction de deux déchetteries, aménagement des Points d’apport volontaire, présence de bacs pour chaque flux dans tous les PAV, fréquence de collecte.
Une étude d’optimisation est d’ailleurs en cours pour répondre au mieux au besoin du territoire.
Après une opération pilote sur plusieurs communes, nous avons pu constater que la collecte en porte à porte n’était pas adaptée à notre territoire.
C’est pourquoi il est possible de retrouver dans tous les PAV l’ensemble des flux, et même les biodéchets, qui permettent ainsi d’accueillir tous les déchets des ménages" 
ajoute Lionel Mortini avant de poursuivre: 


L'inconscience de certains professionnels
" En 2017, la CCIRB a également mis en place la collecte des biodéchets auprès des restaurateurs avec fournitures de bacs individuels et de sacs biodégrables et compostables. 150 tonnes ont ainsi été collectées, ce qui reste insuffisant. Nous allons poursuivre et développer cette politique. Certains ont « jouer le jeu », contribuant ainsi à  diminuer leur redevance de 10%, quelques uns ont fait des efforts, d’autres en revanche ont totalement méprisés le dispositif. Ces derniers ont vu leur redevance augmenter de 20%. Durant cette semaine de crise, nous avons pu constater encore une fois l’inconscience de professionnels, dont les sacs poubelles éventrés ont montrés l’absence totale de tri".
Et de conclure: 
"Dans ces conditions, nous ne pourront qu’accentuer l’augmentation de leur redevance. La tonne enfouie représente pour la Communauté de communes une dépense de 240 €, hors coût de collecte. En revanche, la tonne de déchets triés amène une recette de 111 €. Nous avons pu, pour la deuxième année consécutive, diminuer la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères sur le foncier bâti sur le territoire de l’ancienne Communauté des Cinque Pieve, et maintenir une stabilité sur l’ancien bassin de vie de L’Île-Rousse.

Nous avons ainsi démontré que la pratique du tri peut impacter la fiscalité relative au déchets, aux bénéfices des contribuables. C’est tendance ne pourra se poursuivre si la population et les socioprofessionnels ne s’impliquent pas. La Communauté va également accentuer sa communication auprès des loueurs, et leur donner les outils afin de favoriser ce geste auprès des vacanciers.
Si ces derniers ne sont pas les plus mauvais élèves, ils sont trop souvent confrontés à un manque d’information. Il est grand temps que chacun d’entre nous prenne conscience des enjeux et que seul le tri des déchets ménagers, mais aussi des encombrants, entraînera une baisse de l’enfouissement, et l’impact des projets d’unités de stockage des déchets ultimes".

Lionel Mortini ne cachait pas que l'on était loin d'être sorti de cette crise des déchets, mais affichait la détermination de la communauté de communes Lisula-Balagna a poursuivre et intensifier ses efforts dans la le domaine du tri sélectif, seule voie pour sortir la Corse de ce marasme.
Les déchets qui continuent à s'accumuler devraient disparaître en début de semaine prochaine.