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À Lisula, le conseil communautaire débat du rapport de la Chambre régionale des comptes et défend sa trajectoire


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mercredi 23 Avril 2025 à 15:33

À Lisula, le conseil communautaire débat du rapport de la Chambre régionale des comptes et défend sa trajectoire



Pour sa première séance dans ses nouveaux locaux, le conseil communautaire de Lisula-Balagna s’est penché sur un document attendu : le rapport définitif de la Chambre régionale des comptes (CRC). Un document qui pointe une situation financière jugée « préoccupante » pour le budget principal de la CCIRB. La CRC souligne notamment une capacité d’autofinancement devenue négative en 2023, un niveau d’investissements élevé, une capacité de désendettement dégradée et l’absence de marges de manœuvre sur les leviers de financement. Elle formule également deux recommandations, en particulier sur la régie intercommunale de l’eau, jugée structurellement déficitaire.

Face à ces critiques, Lionel Mortini, président de la CCIRB, reconnaît la rigueur du rapport, tout en revendiquant les choix politiques effectués : « La Chambre a fait un travail sérieux. On est en ligne de crête, mais nous savons où nous allons. Nous sommes la collectivité qui investit le plus par habitant en Corse, et c’est assumé. »

Concernant les investissements jugés excessifs par la CRC, il rappelle que la collectivité est « celle qui investit le plus par habitant en Corse » — une donnée qu’il considère comme « un point positif ». Pour l’année 2025, une pause est annoncée sur les gros projets, à l’exception de quelques opérations ciblées sur la régie de l’eau, la Cateracciu à Curbara, et un gîte d’étape à Pietralba. D’autres projets structurants, comme une micro-crèche à Curbara, sont aussi évoqués pour l’horizon 2026.

La régie de l’eau, un dossier sensible
La gestion de l’eau, restée en régie intercommunale, fait aussi l’objet d’une attention particulière dans le rapport de la CRC. Pour Lionel Mortini, ce modèle est un choix politique assumé : « L’eau est un bien qui doit être géré par le public », rappelle-t-il, tout en reconnaissant « une situation extrêmement compliquée depuis sept ans » liée à une fusion des compétences « parfois mal préparée ». La CRC préconise un quasi-doublement du prix de l’eau, une option que le président écarte pour l’instant, préférant appeler à « une conscience collective ».

Interrogé sur la centralisation du pouvoir au sein de l’intercommunalité, Lionel Mortini admet un constat partagé avec certains élus, tout en pointant du doigt un manque d’implication : « Je serais tout à fait intéressé de voir tous les élus venir et prendre des choses en main. » Il invite à une lecture plus large des enjeux communautaires, au-delà des seules logiques communales.

Des investissements portés par de forts soutiens
Pour justifier les 30 millions d’euros d’investissements du mandat, le président insiste sur l’importance des soutiens financiers reçus : « 25 millions d’euros d’aides » provenant de la Collectivité de Corse, de l’État, de la CAF. « L’État nous aide beaucoup, y compris en fonctionnement », souligne-t-il.