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Ligue des droits de l'Homme : "Pour un nouveau droit linguistique"


le Mardi 26 Février 2013 à 23:53

"Depuis de longs mois, les élus territoriaux débattent de l’avenir de la langue corse. La LDH regrette que ce travail n’ait pas connu la publicité qu’il aurait mérité à l’instar de la méthode qui avait inspiré les Assises du logement et du foncier. Seule la fuite d’un document élaboré par une commission d’élus, suscitant l’inquiétude légitime de syndicats sur un possible changement de statut des enseignants, a provoqué un échange hors les murs de l’Assemblée de Corse. Preuve que le débat sur l’avenir de la langue corse n’appartient pas aux seuls conseillers territoriaux " affirme dans une déclaration la section de Corse de la LDH.



Ligue des droits de l'Homme : "Pour un nouveau droit linguistique"
"Sur le fond, la LDH de Corse s’est depuis longtemps prononcée pour une véritable reconnaissance de la langue corse et des langues régionales en France notamment par la ratification sans réserve de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Elle s’est également prononcé pour que soit « enfin donné droit de cité à la langue corse dans sa société d’origine. L’instauration d’une égalité de traitement entre le corse et le français dans l’espace public insulaire répond à cette exigence de justice » (Un chantier républicain/Un’opara ripublicana-LDH Corse 2002)
La situation actuelle n’est pas satisfaisante. La loi limite l’usage de la langue corse dans la vie publique. Mais dans la pratique, comme une évidence, cet usage est toléré au-delà des limites légales. Il est nécessaire de sortir de ce désordre par la définition  d’un nouveau droit linguistique.
Celui-ci, dans son application, devra éviter ce qui pourrait diviser et affaiblir la communauté de destin, par exemple l’établissement d’une frontière linguistique pour l’accès à l’emploi ou à tout autre droit. De même que ne devra pas être perdu de vue le lien existant entre l’usage d’une langue et la liberté de pensée et d’expression. Le respect de cette liberté fondamentale ne peut en aucun cas signifier la discrimination ou l’autoritarisme.  
Il s’agit de faire vivre la langue corse dans la société corse telle qu’elle est aujourd’hui, en démultipliant les possibilités de partage et de fraternité entre corsophones et non corsophones, en imaginant des pratiques linguistiques qui rassemblent.
Des revendications touchant à d’autres désordres, électoral, fiscal, législatif, sont également à l’ordre du jour. Le risque est celui de l’émiettement des mobilisations au détriment d’une vision d’ensemble, d’un projet de société. La section de Corse de la LDH soutient l’ambition d’une réforme constitutionnelle qui, avec un nouveau droit linguistique, une citoyenneté fondée sur la résidence et de nouveaux pouvoirs territoriaux, garantirait la singularité de la Corse dans la République
."