C'est devenu un rendez-vous annuel traditionnel. Dans la salle du Conseil Communautaire de la Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), le CISPD a dressé les conclusions de la mission diagnostic local de sécurité et de prévention de la délinquance sur l'année 2022, devant un hémicycle rempli d'élus, de représentants de la gendarmerie, des services de la CAPA, de la ville et des bailleurs sociaux. Durant deux heures, Alexis Wetterwald, du cabinet-conseil Lexis - sollicité pour mener l'enquête - a présenté à l'assemblée les nombreuses conclusions observées et dépeint un portrait de la délinquance actuelle en pays ajaccien. "On ne se rapproche pas de Paris ou Marseille, rassure d'entrée Charles Voglimacci, conseiller communautaire délégué à la politique de la ville et à la police intercommunale. Mais on voit aussi des marqueurs qui commencent à monter, en phase ascendante. Automatiquement, il faut plus être dans l'action que la réaction."
Le pays ajaccien connaît un phénomène majeur de périurbanisation et d'étalement urbain, où le territoire de la CAPA a enregistré une hausse de plus de 20.000 habitants ces vingt dernières années. Selon les résultats de l'étude, la délinquance y est "contenue", mais seule l'atteinte aux biens semble connaître une forte régression, quand les faits de violence se multiplient. "Le vol, la prostitution, la drogue... On n'est pas sur des petits faits de délinquance qui peuvent être la cause d'ados mal dans leurs peaux, caricature Charles Voglimacci. On parle de faits grave : de prostitution de mineurs ou jeunes adultes, du trafic de stupéfiants, d'agressions. Il faut très vite mettre des moyens pour rectifier le tir."
Le pays ajaccien connaît un phénomène majeur de périurbanisation et d'étalement urbain, où le territoire de la CAPA a enregistré une hausse de plus de 20.000 habitants ces vingt dernières années. Selon les résultats de l'étude, la délinquance y est "contenue", mais seule l'atteinte aux biens semble connaître une forte régression, quand les faits de violence se multiplient. "Le vol, la prostitution, la drogue... On n'est pas sur des petits faits de délinquance qui peuvent être la cause d'ados mal dans leurs peaux, caricature Charles Voglimacci. On parle de faits grave : de prostitution de mineurs ou jeunes adultes, du trafic de stupéfiants, d'agressions. Il faut très vite mettre des moyens pour rectifier le tir."
Prévenir avant douze ans
"Au sein de la CAPA, on a une attention particulière en direction des mineurs et des femmes victimes de violences, mais aussi des aînés et des personnes en situation de handicap, affirme Josiane Mancini, cheffe du service cohésion sociale et solidarité à la CAPA. Il est question pour nous d'améliorer le repérage, l'accompagnement, la prise en charge de toutes les personnes vulnérables."
Le CISPD, qui ne "consiste pas seulement en des subventions mais aussi en une animation d'acteurs", plaide-t-elle, a alors dévoilé par l'intermédiaire de Josiane Mancini la stratégie locale élaborée pour les quatre années à venir. Autant de piliers ont été élaborés, à commencer par la prévention, qui veut désormais se faire très tôt, avant l'âge de douze ans. "La jeunesse est le point stratégique, tout part de là, clame Charles Voglimacci. Peut-être que le collège ce n'est plus assez tôt, peut-être même que le primaire ne l'est plus. Il faut s'investir, travailler avec l'Éducation Nationale et expliquer. Et puis il y a aussi le volet familial : trouver des ressources pour aider les familles qui n'y arrivent plus au niveau de l'éducation de leurs enfants."
Une implication plus forte de la population et la société civile, notamment pour lutter contre les troubles à la tranquillité publique, ou une gouvernance qui se veut plus adaptée territorialement, avec une meilleure coordination des acteurs figurent parmi les quatre axes majeurs guidant la politique que souhaite mettre en place le CISPD.
Le CISPD, qui ne "consiste pas seulement en des subventions mais aussi en une animation d'acteurs", plaide-t-elle, a alors dévoilé par l'intermédiaire de Josiane Mancini la stratégie locale élaborée pour les quatre années à venir. Autant de piliers ont été élaborés, à commencer par la prévention, qui veut désormais se faire très tôt, avant l'âge de douze ans. "La jeunesse est le point stratégique, tout part de là, clame Charles Voglimacci. Peut-être que le collège ce n'est plus assez tôt, peut-être même que le primaire ne l'est plus. Il faut s'investir, travailler avec l'Éducation Nationale et expliquer. Et puis il y a aussi le volet familial : trouver des ressources pour aider les familles qui n'y arrivent plus au niveau de l'éducation de leurs enfants."
Une implication plus forte de la population et la société civile, notamment pour lutter contre les troubles à la tranquillité publique, ou une gouvernance qui se veut plus adaptée territorialement, avec une meilleure coordination des acteurs figurent parmi les quatre axes majeurs guidant la politique que souhaite mettre en place le CISPD.
De la vidéosurveillance avec intelligence artificielle ?
"On a une quarantaine de caméras de vidéosurveillance qui fonctionnent et une vingtaine qui ne fonctionnaient plus suite aux manifestations, rappelle d'ailleurs le conseiller communautaire. De nouvelles sont en phase d'installation, mais ça ne suffit pas puisqu'il faut aussi les autorisations des services préfectoraux. J'ai demandé un bilan complet et nous allons aussi nous équiper d'un logiciel avec intelligence artificielle. C'est une montée en puissance - validée par le maire - à laquelle vont aussi venir se greffer des recrutements de policiers municipaux, qui sont aujourd'hui une quarantaine alors qu'il en faudrait au moins 70."
La nécessite d'une meilleure articulation entre le politique, le judiciaire et les associations se retrouve aussi dans l'autre grande priorité que reste la protection des personnes vulnérables, le plus en amont possible. Les victimes de violences intrafamiliales, conjugales, dont le nombre de faits sont en hausse, doivent être détectées plus tôt, mieux accompagnées, et la récidive prévenue. "Il faut associer la dimension prévention à la répression s'il le faut, garantit Josiane Mancini. Nous devons agir collectivement en termes de forces de sécurité sur le territoire et de prévention auprès des plus jeunes, des femmes victimes de violences, des familles, des parents. "
"Il n'est pas question qu'on puisse voir des gens ne pas se sentir en sécurité à Ajaccio ou alentours", jure ensuite la cheffe du service cohésion sociale et solidarité à la CAPA. Pour décliner cette stratégie au sein du territoire, le CISPD a proposé un ensemble de 23 "fiches action" répartis sur chacun des quatre axes majeurs dévoilés.
La nécessite d'une meilleure articulation entre le politique, le judiciaire et les associations se retrouve aussi dans l'autre grande priorité que reste la protection des personnes vulnérables, le plus en amont possible. Les victimes de violences intrafamiliales, conjugales, dont le nombre de faits sont en hausse, doivent être détectées plus tôt, mieux accompagnées, et la récidive prévenue. "Il faut associer la dimension prévention à la répression s'il le faut, garantit Josiane Mancini. Nous devons agir collectivement en termes de forces de sécurité sur le territoire et de prévention auprès des plus jeunes, des femmes victimes de violences, des familles, des parents. "
"Il n'est pas question qu'on puisse voir des gens ne pas se sentir en sécurité à Ajaccio ou alentours", jure ensuite la cheffe du service cohésion sociale et solidarité à la CAPA. Pour décliner cette stratégie au sein du territoire, le CISPD a proposé un ensemble de 23 "fiches action" répartis sur chacun des quatre axes majeurs dévoilés.